Test : Dizzy, la BOS du XC

Par Olivier Béart -

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Test : Dizzy, la BOS du XC

Les Français de BOS ont une solide réputation en DH et Enduro. Voilà qu’ils investissent maintenant le XC avec la Dizzy. Est-elle aussi performante que ses aînées? Nous avons vérifié.

Le sport auto, justement, ainsi que la moto, sont deux autres domaines d’activités importants de la petite marque française située à Toulouse. Avec des clients prestigieux comme Renault et Citroën Sport, ou encore Rallyart. En VTT, c’est surtout pour ses fourches de DH et d’Enduro que BOS est connu. Mais avec la Dizzy, les choses pourraient changer, puisque la marque s’attaque pour la première fois au XC.

Bos_Dizzy_Details_2La conception globale de la Dizzy reste assez classique, avec des plongeurs de 32mm, et son look est plutôt discret. Ceux qui connaissent un peu BOS remarqueront néanmoins quelques détails familiers, comme l’arceau percé de deux trous au niveau des plongeurs, ou encore la finition parfaite avec de nombreuses pièces usinées de toute beauté. Cela va même jusqu’au té de fourche qu’on regrette presque de devoir cacher dans le cadre et de ne voir qu’à la faveur d’un petit trou présent sur certaines potences. Les stickers en relief nous laissent bien un peu dubitatifs quant à leur durabilité, mais c’est surtout le QR15 qui dénote dans ce tableau assez idyllique. L’axe en lui-même est bien fini, mais le levier est assez grossier et surtout peu pratique à manipuler. La vis située au centre, et qui permet de régler la force de serrage, a tendance à tourner toute seule lorsque l’axe est ouvert, de sorte qu’il faut quasi systématiquement la réajuster au remontage. A revoir. On regrette aussi un peu la présence d’une patte de disque au standard PM6, qui impose le montage d’un adaptateur pour mettre un disque de 180mm, de loin le plus courant en 29 », même en XC. Mais ce grief est valable pour presque toutes les fourches de cross, excepté Magura.

L’hydraulique, point fort de la Dizzy

Actuellement disponible uniquement en 29 » et 100/120mm, elle est néanmoins prévue en 27,5 » également. Avec 1620g mesurés par nos soins, elle se place juste dans la moyenne des fourches de sa catégorie, comme les DT XMM, RockShox SID (hors World Cup), Magura TS8 et autres FOX. En fait, c’est surtout sur l’hydraulique que BOS compte pour séduire. Une toute nouvelle cartouche fermée a été développée spécialement pour la Dizzy, et se retrouve également dans une version similaire dans la Deville AM. Cette cartouche offre donc le même système de compression, réglable sur trois positions via une molette : Soft, Medium et Hard. Avec comme particularité que le réglage n’agit pas que sur les basses vitesses, mais offre trois combinaisons de courbes basse et haute vitesses. Enfin, un gros travail a aussi été fait sur les bagues de guidage qui offrent, selon BOS, un niveau de friction parmi les plus bas du marché. Voyons cela sur le terrain.

BOS_Dizzy_Copyright_OBeart_VojoMag-1Le réglage de la Dizzy se fait très simplement, avec une seule chambre à ajuster et une molette de réglage du rebond agréable à manipuler, placée en bas de la fourche. Petite surprise, les pressions sont assez élevées. Nous avons mis près de 150psi pour un pilote de 75kg tout équipé. Pourtant, il ne faut guère longtemps pour se rendre compte que la Dizzy n’en perd pas son onctuosité. En mode soft, qu’on sélectionne facilement via la mollette en haut du plongeur droit, le confort est bien au rendez-vous sur les petits chocs. Un comportement qu’on doit surtout aux très faibles frictions, car l’hydraulique présente déjà un très bon maintien même en début de course. Pour preuve, la Dizzy plonge très peu au freinage.

BOS_Dizzy_Copyright_OBeart_VojoMag-3En descente, on utilise aussi le mode soft sans réserve. La fourche rentre bien dans le débattement et jouit d’un milieu de course qui est sans aucun doute le mieux géré de toutes les fourches que nous avons testées. Les successions d’impacts moyens et les gros chocs sont avalés avec une maîtrise qu’on ne rencontre habituellement que sur les meilleures fourches d’enduro et on sent qu’on a toujours quelques centimètres de réserve si un gros choc se rajoute à la liste. C’est tout simplement épatant et les pilotes les plus doués en descente ou qui roulent sur des parcours XC de haut niveau seront aux anges.

Le prix de la haute-couture

Le mode medium est très comparable au « Trail » de Fox. Il s’utilise sur les chemins plus plats où on a besoin d’amortissement, mais où on souhaite plus de maintien hydraulique. Il n’y a alors plus la moindre oscillation au pédalage, ni plongée au freinage. C’est aussi très agréable pour passer de petits « whoops » et autres virages nerveux, avec une fourche qui reste plus haut dans le débattement et qui revient plus vite dans sa position initiale après compression pour aider le pilote à se propulser plus efficacement d’un obstacle à l’autre. Jouissif. Et sans danger si on oublie de le désactiver en descente. On relèvera juste un poil plus de fermeté qu’en soft, mais c’est tout. A noter que s’il y a un cran qui suggère un mode medium « d’usine », le freinage de l’hydraulique se fait en continu entre le soft et le hard.

BOS_Dizzy_Copyright_OBeart_VojoMag-4Enfin, le dernier mode hard est un blocage presque complet que seuls les sprinters et autres fanatiques de rendement pur utiliseront dans la mesure où il est possible de se mettre debout sur les pédales en medium sans trop ressentir d’oscillations parasites. Au-delà de l’hydraulique, la Dizzy est une fourche très rigide frontalement, ce qui ajoute encore à sa bonne tenue au freinage. Latéralement, elle nous a semblé dans la moyenne, sans plus, mais la précision est au rendez-vous.

La Dizzy est une fourche qui s’adresse à des bikers expérimentés, à qui elle procurera une qualité d’hydraulique digne de fourches préparées dont disposent certains top pilotes. Rarement nous avons ressenti une telle maîtrise sur une fourche de seulement 100mm. Tout cela a évidemment un prix, très élevé: 1190€. Mais le Made in France et la qualité de l’ensemble peuvent le justifier. Après tout, ce n’est pas si éloigné du prix catalogue de certaines concurrentes, même s’il y a souvent moyen de les avoir à prix cassé, ce qui est évidemment impossible ici vu le faible volume de production. Ce faible volume fait aussi son exclusivité. Une exclusivité sobre et discrète qui plaira aux amateurs de haute-couture.

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Plus d’infos: bosmtb.com/fourches/dizzy (vente directe possible pour la France – Distribution Benelux: DC Team)

ParOlivier Béart