DH World Cup #4 | Val di Sole : Track Walk avec Amaury Pierron

Par Bérengère Boës -

  • Sport

DH World Cup #4 | Val di Sole : Track Walk avec Amaury Pierron

En remportant les manches de Fort William et de Leogang le mois dernier, Amaury Pierron est devenu le nouveau leader de la Coupe du Monde de Descente. Dès aujourd’hui il s’engagera sur les entraînements avec la plaque Numéro 1 et cela ne laisse évidemment pas indifférent ! Nous avons donc repéré avec lui la piste de Val di Sole où, rappelons-le, il avait terminé deuxième l’an dernier à +1.407 seconde d’un certain Aaron Gwin. Tiens tiens, intéressant… Mais avant de parler chrono, regardons un peu la piste et voyons ce qu’il nous en dit ! 

Val di Sole, Amaury Pierron adore. On y retrouve de la terre, de la pente. Et en plus on est en Italie donc on peut y manger de bonnes pizzas ! C’est un peu l’endroit parfait pour lui. Plus sérieusement, l’Auvergnat – assez accro à la moto et à la création d’ornières dans la terre fraîche – a de quoi se régaler et ce, dès les premiers mètres :

« Là pour l’instant c’est magnifique. Ça donne juste envie de rouler. En fait, au lieu de faire la reco, j’aimerais vraiment prendre le vélo ! Malheureusement, on n’a pas le droit, donc on va devoir attendre… Mais c’est vraiment beau, le haut du circuit est tout neuf pour l’instant mais ça va se défoncer super rapidement. Cette terre, je pense qu’elle est géniale si t’es entre potes, cinq ou six à rouler mais avec 200/300 ‘gugusses’, ça va faire des trous énormes comme au Motocross. Cela va faire comme à la TV, tout pareil ! »

On vous l’avait dit, le fan de MX est comme un poisson dans l’eau. Passé cette première partie très dégagée, on rentre dans le sous-bois. Et là, ça se complique. Il y a beaucoup de racines (du genre beaucoup beaucoup) et celui qu’on surnomme « Momo » dans son team Commencal/Vallnord s’arrête de nombreuses fois pour bien étudier les différentes possibilités :

« La terre est très belle mais il y en a beaucoup moins que l’an dernier donc les racines ressortent. Puis comme c’est un peu humide, elles vont être mouillées et s’il pleut, je pense que cela va être un peu le chantier ! Après là, on fait vraiment de la DH car on a du multi lignes, il y a de la terre, des racines, des cailloux. Cela va évoluer à mort, ça va faire plein de lignes et honnêtement ça va être beau.« 

A plusieurs reprises, Amaury n’a pas hésité à échanger avec Myriam Nicole, sa co-équipière elle aussi leader de la Coupe du Monde. Durant une track walk, c’est toujours comme ça dans tous les cas : ça échange, ça débat pour que chacun puisse trouver la ligne qui lui convient le plus. A un moment donné, Myriam hésitait sur une souche : la passer ou l’éviter ? En grand protecteur, Amaury lui soumet : « Cela ne sert à rien de faire des trucs trop dangereux ! Roule à l’extérieur et assure. » 

La piste fait 2,4 kilomètres de long et 540 mètres de dénivelé négatif. C’est un bon ratio qui donne mal au pattes quand on la descend à pied, alors imaginez à vélo ! Pour autant il nous aura fallu quasiment trois heures pour la faire en entier : « Pour la première fois de l’année, on a une piste avec vraiment beaucoup de choix de lignes. La météo est incertaine, on ne sait pas si cela va très humide ou tout de même un peu sec donc cela crée encore plus de choix. On doit vraiment tout étudier. En fait, chaque racine peut être un ami ou un ennemi et il faut vraiment connaître chacune d’entre elles… Donc il y a du boulot ! » 

En ce qui concerne le tracé en lui même, il a très peu changé comparé à l’an passé. Par contre, certaines parties ont été nettoyées comme ce fameux « step down » de fin de course : « Il est plus propre donc ça va être plus facile pour prendre de l’élan et la réception fait moins peur. On va dire que c’est la seule partie qui est aseptisée ! », dit-il, pas peu fier de son dernier mot.

Donc pour conclure, que peut-on dire de ce tracé ? « Ça va être le feu ! Si le terrain reste comme ça, j’avoue que ça va être vraiment bien. Mais on sait qu’il va pleuvoir pour les premiers entraînements donc ça va être chaud. »

Puis vous l’avez compris, sur cette piste de Val di Sole il n’y a pas un ou des endroits chauds. C’est toute la piste qui est difficile. Face à cela, le conseil d’Amaury est le suivant : « Il faut juste avoir un bon rythme du haut jusqu’à la fin. Et tenter du mieux qu’on peut de rester sur le vélo. »  Eh oui, il ne fallait pas s’attendre à une formule magique !

Le cadet de la fratrie Pierron représentée ci-dessus (Antoine au milieu et Baptiste à droite, tous les deux pilotes au sein du team Voulvoul racing) rajoute tout de même : « Sur beaucoup de lignes, il faut penser qu’on est de l’eau et qu’on se laisse couler comme dans un ruisseau. Alors attention, Cela ne marche pas partout ! Par exemple en Croatie (pour la première manche de la saison), il aurait fallu être un Taz ! Ici il faudrait être une petit truite ou un petit truc fin qui se faufile. »

Amaury Pierron au bord de la poésie ? Nous on adore ! Les premiers entraînements s’annoncent donc intéressants avec la pluie qui s’est abattue en fin de journée et les premiers commentaires seront évidemment à lire ici-même sur Vojo !

ParBérengère Boës