Découverte | JRS Racing : l’importance de régler ses suspensions VTT
Par Adrien Protano -

Pendant le Roc d’Azur, JRS Racing avait posé ses valises à quelques pas de l’agitation du salon, au CREPS de Boulouris. Un lieu pas choisi au hasard : c’esst un véritable terrain d’entraînement olympique, idéal pour accueillir ses clients et plonger dans l’art délicat du coaching suspensions. Entre pédagogie, tests terrain et ajustements en direct, nous avons vécu une séance JRS Racing de l’intérieur, l’occasion rêvée aussi pour découvrir le système Absorbent développé par le Français. Récit :
Cap sur Boulouris, au CREPS Provence-Alpes-Côte d’Azur, un lieu où s’entraînent les athlètes de haut niveau de toutes disciplines. Entre pins, cailloux et mer en toile de fond, c’est notamment ici que Pauline Ferrand-Prévot et Victor Koretzky ont peaufiné leur préparation avant les Jeux olympiques de Paris 2024.
Terrain d’entraînement de choix pour l’équipe de France (et d’autres équipes nationales ou de coupe du monde), le circuit de Boulouris offre différents parcours, dont notamment le tracé Replica des JO de Rio, ainsi que d’autres reproductions d’obstacles de tracés olympiques.

C’est dans ce décor que nous retrouvons James, fondateur de JRS Racing. L’an dernier, il présentait son concept sur un petit stand au Roc d’Azur (cf. Roc d’Azur 2024 | Le salon : première partie de nos trouvailles). Cette fois, changement d’échelle : une journée d’accompagnement client, organisée en marge du salon, dans le calme du CREPS.
Le principe est simple : les participants réservent un créneau et viennent avec leur vélo pour un coaching suspension personnalisé.
Beaucoup arrivent avec les mêmes problèmes : « Je n’y connais rien, je ne sais pas du tout comment régler ça », « je voulais les régler, mais je sais pas trop quoi faire » ou encore « j’ai suivi les recommandations du manuel, mais je trouve ça très dur », peut-on entendre…
James accueille chacun avec la même approche : écoute, pédagogie et méthode. Après quelques tours de piste et des échanges techniques, il ajuste, explique, fait tester. Il faut dire qu’il a de la bouteille : « J’ai passé près de dix ans comme pilote et technicien trial chez Sherco/Scorpa, en participant notamment au développement de la moto de trial 2023. J’ai également eu l’opportunité de travailler chez GasGas avec des pilotes de haut niveau comme Loris Gubian et Adam Raga », explique-t-il.
J'ai également eu la chance d'intégrer le Specialized Factory Racing en tant que mécanicien pour Victor Koretzky.
« J’ai également eu la chance d’intégrer le Specialized Factory Racing en tant que mécanicien pour Victor Koreztky. Ensemble, nous avons décroché une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Paris 2024, ainsi qu’un titre de champion du monde de Short Track et une place de vice-champion du monde de XCO la même année », ajoute-t-il.
Grâce à une approche sur mesure, James veut proposer une configuration adaptée au niveau, au poids et aux objectifs de la personne qu’il a en face de lui. « Un compétiteur chevronné n’aura pas les mêmes attentes, ni les mêmes besoins qu’un randonneur. Il faut s’adapter pour proposer une solution idéale », explique James. Client un peu particulier, Yvan Clolus – sélectionneur de l’équipe de France et ami de James – est venu lui aussi essayer les services de JRS Racing.
Les pilotes du jour enchaînent les tours et les ajustements de réglages au fur et à mesure de la journée. S’ils en sont à l’optimisation des petits réglages de suspensions à ce stade…
Le début de la journée a été marqué par l’entretien de leurs suspensions (un service compris dans la formule de JRS Racing) en début de journée. Mais aussi l’ajustement de la position sur le vélo et du poste de pilotage pour certains d’entre eux.
Et voilà le groupe de cette matinée, au complet, et ravi d’avoir partagé ce moment dans ce joli cadre. Maintenant il ne reste plus qu’à mettre à profit ces nouveaux réglages sur le Roc d’Azur de ce week-end !
Quand vient notre tour, pas de vélo perso malheureusement, mais un joli Specialized Epic prêté pour l’occasion, dont on vous a déjà dit tout le bien que l’on pense à l’occasion de notre test : Test nouveauté | Specialized Epic 8 : quand la compétition dicte sa loi
Un rapide réglage des pressions, quelques clics “au feeling”… et déjà, James sourit : « Je peux déjà voir certaines choses, mais fais d’abord un tour, on affinera ensuite », me glisse-t-il malicieusement.
Premier tour, retour au paddock : mon SAG effectué (un peu trop) vite fait peut être amélioré. Ajustement, nouveau tour, retour au paddock : les pressions sont mieux, mais les rebonds peuvent être optimisés. Ajustement, nouveau tour, et la différence saute aux yeux.
Voilà qui nous permet de faire un rappel important. Pour profiter au mieux de vos suspensions de vélo, il est essentiel (!) de les régler. Dans l’ordre :
- Réglage de la position générale sur le vélo, et de la pression des pneumatiques.
- Réglage du SAG.
- Réglage du rebond.
- Réglage(s) supplémentaire(s) pour les suspensions haut de gamme (par ex LSC, LSR, HSC, HSR…).

C’est là que James en profite pour présenter sa dernière innovation brevetée : le système Absorbent.
Une alternative aux tokens rigides que l’on retrouve d’ordinaire dans nos fourches. À la place, une mousse élastomère à densité variable, alvéolée pour laisser passer l’air. L’idée : rendre la fin de course plus progressive, plus douce, sans changer le comportement global de la suspension.

Le montage se fait simplement : un support plastique fixé sur le bouchon de la chambre, la mousse insérée selon le “niveau de filtrage” voulu, et un clip pour sécuriser le tout. La mousse ne touche jamais le piston — un détail important pour éviter toute friction parasite. Il suffit donc de dégonfler la fourche et d’ouvrir le bouchon de la chambre à air avec la douille adéquate.
Si cela peut rappeler les élastomères Andréani que l’on a déjà pu voir sur le marché par le passé, l’idée n’est pas tout à fait la même dans la construction et la manière de réagir à la pression. On notera aussi que, contrairement aux mousses Andréani, celles-ci se fixent en haut et ne prennent pas (quasi) toute la longueur du fourreau.

Sur le circuit olympique de Boulouris, le terrain est parfait pour juger : pierres saillantes, racines, relances sèches et zones défoncées. Rapidement, on sent le gain : les micro-chocs disparaissent sans altérer le soutien. Le vélo semble plus posé, plus “calme”. Ce n’est pas un changement radical, mais un raffinement perceptible, un petit supplément de grip et de confort qui pourrait faire toute la différence sur une longue sortie.
On fait varier les types de mousses, ce qui influence leur dureté, en fonction des conseils de James. De quoi se rendre compte de l’étendue de réglage possible : « Tu peux même les découper pour mixer les différentes duretés de manière encore plus précise », ajoute l’homme derrière Absorbent. Il va falloir tester ça à la maison, sur des sentiers – et des vélos – que l’on connait par coeur, mais voilà qui est prometteur !

Bien sûr, l’accompagnement que propose JRS Racing a un coût, la première formule débute à 430 €, comprenant l’entretien « de base » de la fourche, en plus de la séance individuelle d’optimisation des suspensions. Mais quand on voit le prix des vélos haut de gamme actuels, investir quelques centaines d’euros pour vraiment exploiter tout leur potentiel ne paraît pas déraisonnable. D’autant que beaucoup de pratiquants roulent encore avec des suspensions jamais réglées depuis l’achat…
Avec son approche humaine et technique, JRS Racing prouve qu’il ne suffit pas d’avoir du matériel de pointe : encore faut-il le comprendre, l’ajuster, et l’adapter à soi. Régler ses suspensions, c’est essentiel pour exploiter, mais surtout pour profiter de son vélo !
Pour plus d’informations : https://jrs-racing.com



















