Découverte | Drôle d’équipée dans le Queyras

Par Léo Kervran -

  • Nature

Découverte | Drôle d’équipée dans le Queyras

Parfois, les idées de reportages tiennent à peu de choses. Le résultat d’une partie de babyfoot, par exemple. C’est ainsi qu’on s’est retrouvés le mois dernier dans le Queyras en compagnie d’une partie de l’équipe Rossignol, sans autre plan que découvrir en deux jours quelques-uns des grands classiques des environs. Avec une telle équipe, tout ne pouvait que bien se passer…

Et maintenant, place au portfolio :

On vous a déjà parlé du Queyras ? On l’admet, on a un certain faible pour cette petite vallée nichée entre le col d’Izoard et la frontière avec l’Italie. L’isolement et l’altitude lui confèrent une ambiance tout à fait spéciale et les sentiers y sont souvent plus accessibles que dans les Alpes du Nord dont nous avons l’habitude, au point qu’il est relativement facile d’aller poser ses roues au-dessus de 3 000 m. Alors quand l’occasion d’y retourner cette année à la mi-octobre avec Rossignol s’est présentée, nous n’avons pas hésité longtemps. Pas du tout, en fait.

Le plan ? Jean Meybeck, le Brand Manager de Rossignol, nous y rejoint avec des Mandate, le petit vélo polyvalent en 140 mm de la marque et… c’est tout ? Tu parles d’un plan.

Quelques parties de babyfoot plus tard, on en sait un peu plus. Départ beaucoup trop tôt le lendemain pour quelques centaines de mètres de dénivelé, vélo sur le dos, afin d’atteindre le col de Chamoussière aux alentours du lever de soleil, puis redescente progressive dans la vallée avec, si on ne fait pas d’erreur, 90 % de singletrack. Également avec nous dans cette drôle d’aventure, Morgane Jonnier, l’une des pilotes enduro de Rossignol, ainsi que Pierre Boulonnais, guide et ambassadeur Rossignol.

En attendant, Paul et Julien sont tout excités à l’idée des images qu’ils vont pouvoir tourner. De quoi leur faire oublier qu’à cette période de l’année et à cette altitude, la température risque d’avoisiner les 0°C aux alentours du col…

Bon, les plaintes c’est surtout pour la forme. Le matin, dans le portage qui nous emmène au col, sur un sol gelé, le somptueux Viso qui apparaît face à nous à chaque fois que le chemin fait une épingle dans le bon sens se charge vite de nous me faire oublier ce mauvais esprit.

Le Viso, c’est la montagne parfaite. Baignée des premières lueurs du jour et chastement habillée des premières neiges de la saison, cette fantastique pyramide de basalte culmine à 3 841 m, dominant toutes les sommets environnants de plus de 500 m. Elle est si haute qu’on peut la voir à plus de 300 km de distance côté italien ! Son nom viendrait d’ailleurs du latin Mons Vesulus, qui signifie « montagne visible »…

Ceci dit, le vent s’est levé au col et il fait tout de même froid, notamment pour Morgane venue avec ses affaires de… surf. Oui, oui. Après quelques passages sur une crête pour remplir les cartes mémoires de Paul et Julien, on plonge donc dans la descente pour se réchauffer. Et quelle descente !

Une pumptrack géante, qui s’extrait vite des pierriers pour filer à travers les alpages pendant plusieurs kilomètres. Par endroits, les ornières font de petits virages relevés naturels et on peut en profiter pour filer sur ces étroits sentiers sans toucher aux freins. Un régal !

Toutes les bonnes choses ont une fin… sauf dans le Queyras. En guise de liaison pour nous ramener à notre point de départ, point de chemin large et soporifique mais un très joli single à plat qui nous fait revisiter l’histoire de la vallée, effaçant d’abord d’anciennes mines de cuivre pour suivre les vestiges d’un canal jusqu’à Saint-Véran, la plus haute commune d’Europe.

Une bonne nuit de sommeil et c’est reparti ! Cette fois, direction le versant d’en face pour une sortie un peu plus accessible. Enfin, c’est ce qu’on nous avait dit. La première montée n’est pas vraiment du même avis et nous accueille avec un sacré morceau.

Rebelote pour Morgane et Jean, vélo sur le dos et ils digèrent ça tranquillement. De mon côté, roue dans roue avec Pierre, on passera tous les deux sur le vélo mais non sans y laisser quelques plumes…

Une partie sur piste roulante pour souffler un peu, avant que le sentier ne se dresse à nouveau dans les derniers mètres pour rejoindre le sommet et le pique-nique. Un pique-nique avec vue, vive l’automne dans le Queyras !

A cette altitude ça ne dure pas longtemps et on peut réellement voir l’évolution sur une semaine mais quand on y est au bon moment, c’est une véritable explosion de couleurs dans les mélèzes.

Quelques leçons de style de la part de Jean, une traversée trialisante entre alpages et forêts et une casse de chaîne pour Morgane plus tard, on arrive au sommet de la dernière descente.

Si hier c’était de la pumptrack, aujourd’hui on est sur un circuit de Formule 1. Plus de pente, plus de vitesse, plus d’appuis dans les virages et des enchaînements incroyables qui ne vous donnent qu’une seule envie : celle de remonter immédiatement pour recommencer !

Une véritable fête… jusqu’à rencontrer quelques habitants du coin installés en plein milieu du chemin. Meuuh.

La fin est plus technique, avec une belle suite d’épingles vicieuses dans le raide et les cailloux histoire d’avoir vu de tout sur ces deux jours.

Retour à la maison, ne reste plus qu’à laver les machines et surtout mettre un commun nos sacs pour un dernier goûter/festin… émaillé des traits d’esprits de Jean, on n’y échappera pas. Le Queyras c’est quand même cool. On y est d’ailleurs restés quelques jours de plus pour en profiter un peu plus longtemps mais c’est une autre histoire. La prise en main du Mandate arrive très vite et en attendant, on vous laisse avec une dernière série d’images !

 

ParLéo Kervran