Coupe du Monde XC 2022 #2 – Albstadt | Batailles au sommet

Par Léo Kervran -

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Coupe du Monde XC 2022 #2 – Albstadt | Batailles au sommet

Ce week-end, la coupe du monde de XCO était de retour en Europe pour la première étape du traditionnel diptyque Albstadt – Nove Mesto. Avec le retour de nombreuses têtes d’affiche et un circuit très physique mais relativement peu technique tant que la météo ne s’invite pas à la fête, les courses ont offert un peu moins de suspense qu’au Brésil mais déjà bien assez pour faire monter la pression en vue de Nove Mesto ! Vous n’avez pas pu suivre ? On vous raconte :

Pour la première fois depuis 2018, Albstadt ne marque pas l’ouverture de la saison et les pilotes arrivent en Allemagne avec une certaine idée de l’état de forme de leurs concurrents. Toutefois, ce circuit a bien peu de similitudes avec le tracé tropical et spectaculaire de Petrópolis et bien malin celui ou celle qui pouvait dégager des favoris nets avant les courses ce week-end.

D’autant plus que comme l’année passée, la météo est clémente et le circuit est parfaitement sec ou presque. La fin du cliché d’Albstadt sous la pluie ? En tout cas, ces conditions rendent le circuit beaucoup plus rapide et moins traître, ce qui peut favoriser les courses disputées jusqu’au bout plutôt que les raids solitaires. Un peu de vent pourrait en plus rendre la course relativement tactique, le tracé allemand étant assez exposé aux éléments.

Femmes : McConnell, reine du début de saison ?

On évoquait les favoris en introduction, chez les femmes le premier nom qui vient en tête est bien sûr celui de Rebecca McConnell. L’Australienne semble en forme après avoir remporté la première manche et le XCC deux jours plutôt mais elle n’est jamais montée sur le podium à Albstadt.

Qui plus est, Pauline Ferrand-Prévot, Jolanda Neff et Evie Richards, autrement dit la championne d’Europe, la championne olympique et la championne du monde, sont toutes trois de retour après avoir été touchées par un mauvais virus au Brésil. Jenny Rissveds sera également à surveiller, elle aussi absente au Brésil mais visiblement en forme comme en témoigne sa 3e place sur le XCC.

C’est d’ailleurs Jolanda Neff qui vire en tête au bout de l’interminable ligne droite de départ et prend la première la direction des sentiers. Dans sa roue, Linda Indergand, Jenny Rissveds, Anne Terpstra ou encore Rebecca McConnell ont également réussi leur envol.

Partie en 4e ligne, une première pour elle qui était plutôt habituée aux deux premiers rangs ces dernières années, Loana Lecomte se faufile entre ses concurrentes et revient en quelques virages se placer en deuxième rideau, dans le sillage des filles de tête. Bien lui en a pris car quelques mètres plus loin, un accrochage impliquant Laura Stigger a lieu juste derrière et ralentit une bonne partie du peloton.

Après Neff, c’est au tour de Rebecca McConnell puis Jenny Rissveds de prendre les commandes de la course, alors qu’on est toujours dans la start-loop. Grandes actrices du XCC vendredi, les deux pilotes sont en forme et ne vont pas tarder à le faire savoir à leurs adversaires. Comme sur le short-track, l’Australienne se porte en tête juste avant la dernière descente et creuse l’écart dans cette dernière puis poursuit son effort sur le retour vers la ligne de départ/arrivée.

Et comme sur le short-track, personne ne prend sa roue ! A l’entame du premier tour complet, elle compte 6 secondes d’avance sur Jenny Rissveds et Anne Terpstra, 15 secondes sur Loana Lecomte et Jolanda Neff, 19 secondes sur Pauline Ferrand-Prévot, Kata Blanka Vas et Alessandra Keller, 27 secondes sur Caroline Bohé, Lena Gerault et Sina Frei…

Jenny Rissveds comprend tout de suite le danger et part seule à la poursuite de McConnell dès les premiers mètres sur l’herbe, déposant littéralement Anne Terpstra qui semble en perdition après un départ trop rapide. Derrière, tout le monde est à bloc et les positions ne tiennent jamais plus de quelques minutes. Après un court regroupement entre toutes les pilotes citées ci-dessus, le groupe vole à nouveau en éclat et c’est maintenant un trio qui occupe la troisième place : Loana Lecomte, Pauline Ferrand-Prévot et Alessandra Keller.

Bientôt, un maillot de championne d’Autriche fait son apparition à l’avant et vient transformer le trio en quatuor. C’est celui de Mona Mitterwallner, elle aussi partie en 4e ligne après un XCC compliqué. Plus à l’aise sur les efforts longs que sur les sprints, la pilote Cannondale ne s’est pas affolée au départ et a remonté méthodiquement ses concurrentes une à une jusqu’à venir se mêler à la lutte pour le podium.

Elle fait même mieux que ça puisque c’est très vite elle qui vient imposer le rythme en tête du groupe. Un rythme très élevé, qui oblige ses adversaires à sprinter à chaque relance et jusque sur la ligne droite de départ/arrivée, généralement utilisée pour récupérer avant de retourner sur les terribles montées de ce circuit.

Devant, Rebecca McConnell applique exactement la même stratégie et ça ne convient pas vraiment à Jenny Rissveds. Rentrée à la fin du premier tour, la Suédoise s’applique à lisser son effort et fait l’élastique, tantôt dans la roue de l’Australienne, tantôt à 2 ou 3 secondes. Au début du troisième tour, elle décide donc de prendre les choses à son compte et passe devant McConnell au pied de la première montée.

Dans le même temps, on ne s’entend pas très bien dans le groupe de chasse. Pauline Ferrand-Prévot commence à perdre du terrain et c’est également dur pour Alessandra Keller, alors que Mona Mitterwallner relance l’allure à chaque montée. Seule Loana Lecomte semble en mesure de s’accrocher.

Un peu plus prudente que l’année dernière en descente, en apparence du moins, la Française est tout de même bien plus rapide que l’Autrichienne dans ces portions et cela donnera même lieu à un accrochage entre les deux pilotes sur l’une des passerelles en bois du circuit. Sans conséquence heureusement, si ce n’est de permettre le retour d’Alessandra Keller, mais cela aurait bien plus mal se finir…

On arrive au début du quatrième et avant-dernier tour et on décide de retourner voir ce qui se passe à l’avant de la course. Bien nous en prend ! Rebecca McConnell profite d’une montée avec deux traces séparées pour surprendre Jenny Rissveds et creuser un écart de quelques mètres. Une courte descente, puis on arrive dans une longue montée où l’Australienne insiste et prend bientôt 10 secondes d’avances. Puis 20. Puis 30. Au passage sur la ligne pour le dernier tour, la voilà qui compte déjà 38 secondes d’avance sur Jenny Rissveds.

La Suédoise a bien essayé de s’accrocher mais McConnell est trop forte aujourd’hui. Reste à gérer l’écart avec ses poursuivantes mais Mona Mitterwallner, qui a finalement réussi à distancer Alessandra Keller et surtout Loana Lecomte après 3 tours d’efforts sans compter, est encore à une trentaine de seconde, ce qui laisse un peu de marge.

La fin du dernier tour ne réservera pas de surprise et c’est dans cet ordre que les cinq pilotes franchissent la ligne d’arrivée. Cette fois, Rebecca McConnell semble prendre un peu plus la mesure de ce qu’elle vient de réaliser, elle qui reconnaissait avant la course n’avoir toujours pas « intégré » sa victoire au Brésil. Très forte physiquement, elle a aussi joué intelligemment et bien géré sa course tactiquement pour ne pas se faire piéger. « Pour gagner, tu dois être celle qui crée la course » expliquait-elle quelques minutes avant le départ. Une théorie appliquée à la lettre aujourd’hui !

Deuxième, Jenny Rissveds fait un retour remarqué sur le circuit après sa troisième place sur le XCC : « Au début, je me sentais bien et j’étais à l’aise dans la roue de Rebecca. L’allure était bonne pour moi et j’avais prévu d’augmenter la vitesse dans le deuxième tour, ce que j’ai fait. Quand elle a attaqué dans le quatrième tour c’est surtout mentalement que ça a été difficile. » Pour l’anecdote, et sauf erreur de notre part, elle permet aussi à Ibis de monter pour la première fois sur un podium de coupe du monde XC !

Après sa cinquième place au Brésil, Mona Mitterwallner grimpe deux marches et termine en 3e position sur le circuit allemand. 5e, 3e, et donc 1ère la semaine prochaine à Nove Mesto ? « On avance, on progresse » glissait-elle à l’arrivée…

Loana Lecomte est 4e, un résultat plus que satisfaisant compte tenu des circonstances, avec sa grosse chute de vendredi dont elle gardait encore des traces dans son corps. La jeune Française n’est certainement pas aussi aérienne cette année qu’en 2021 avec deux podiums en deux courses, mais les résultats auraient déjà de quoi réjouir beaucoup de pilotes !

Enfin, Alessandra Keller prend la 5e place et se rapproche peu à peu des plus hautes marches. A 25 ans, l’ancienne championne du monde U23 a encore le temps de progresser, même si les (très) jeunes sont de plus en plus nombreuses aux avant-postes.

Dans le top 10, on a ensuite Laura Stigger, 6e au sprint devant Pauline Ferrand-Prévot après une belle remontée (elle était 26e à la fin de la start loop), Anne Terpstra, Jolanda Neff et enfin Sina Frei.

Côté Françaises, on note la belle 13e place de Lena Gerault, remontée dans le dernier tour après un petit coup de moins bien en milieu de course. Hélène Clauzel est 39e, Lucie Urruty 60e et Constance Valentin 61e. Chez les Belges, Emeline Detilleux prend la 47e place (juste derrière… Kate Courtney, victime d’une grosse chute au deuxième tour) et Alicia Frank la 64e.

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Au classement général, Rebecca McConnell accroît son avance de manière significative avec ce week-end parfait (victoire en XCC et en XCO). Elle dispose désormais de près de 250 points d’avance sur Anne Terpstra. Derrière, c’est en revanche bien plus serré puisqu’il n’y a que 52 points entre Terpstra et la sixième place d’Alessandra Keller.

Résumé

1. Rebecca McConnell (AUS, Primaflor Mondraker Genuins), 1:19:39

2. Jenny Rissveds (SWE, Team 31 Ibis Cycles), + 0:48

3. Mona Mitterwallner (AUT, Cannondale Factory Racing), + 1:00

4. Loana Lecomte (FRA, Canyon Cllctv), + 1:51

5. Alessandra Keller (SUI, Thömus Maxon), + 2:33

Classement complet

Hommes : Pidcock, veni, vidi, vici

Après 3 années de sevrage, Nino Schurter a renoué avec la victoire en coupe du monde à Petrópolis et le changement dans son attitude depuis quelques mois est flagrant, alors qu’il semblait avoir cédé le statut de n°1 suisse à Mathias Flückiger l’an passé. Toutefois, le Suisse commence doucement à sentir les effets du temps et l’époque où il pouvait disposer de ses adversaires comme bon lui semble apparaît définitivement terminée. Désormais, il doit aussi compter sur son sens tactique pour venir à bout de concurrents parfois 15 ans plus jeune, lui qui fêtera ses 36 ans vendredi.

Cependant, à Albstadt la concurrence s’annonce encore plus forte qu’au Brésil puisque des pilotes comme Jordan Sarrou ou Tom Pidcock sont de retour dans le peloton. Ce week-end, le Britannique fait figure d’épouvantail : sa dernière course de VTT au plus haut niveau remonte à juillet 2021, avec sa victoire aux Jeux Olympiques, et personne ne sait dans quel état de forme il se situe réellement. On se souvient néanmoins de son exploit ici la saison dernière, où il était parti de la 11e ligne pour remonter jusqu’au podium. Cette année, il profite d’une position de départ bien plus favorable puisque c’est en première ligne qu’il prend place, à la faveur de sa 8e place sur le XCC…

On surveillera également le retour de Victor Koretzky, qui part lui un peu plus loin après des ennuis mécaniques sur le short-track. C’est la première fois que le Français s’essaye à la transition route-VTT, lui qui a signé pour l’équipe professionnelle sur route B&B Hôtel / KTM cet hiver. Il est donc dans l’inconnu mais il est aussi le dernier vainqueur en date sur ce circuit et on se gardera de l’écarter trop vite.

Grand animateur du short-track vendredi, Luca Schwarzbauer est le plus prompt à s’élancer devant Henrique Avancini, Titouan Carod, Jordan Sarrou, Anton Cooper ou encore Nino Schurter. Toutefois, le champion du monde remonte rapidement pour prendre les commandes du peloton et imprime une allure extrêmement rapide. Tellement rapide qu’il fait le trou dans la dernière descente et le retour vers la ligne de départ, exactement comme Rebecca McConnell plus tôt dans la journée.

Toutefois, il est bien plus rare pour les hommes de se dévoiler aussi tôt et cette course ne fait pas exception. Voyant l’écart sur la ligne, Nino Schurter lève le pied pour laisser revenir ses concurrents. Lève le pied, lève le pied… Pas pour longtemps. Après un bref relais d’Avancini, le Suisse reprend les commandes et creuse même l’écart à la faveur d’une bonne reconnaissance du parcours : sur le passage avec la passerelle en bois où Loana Lecomte et Mona Mitterwallner se sont accrochées le matin, l’échappatoire est un peu plus physique mais beaucoup plus rapide, surtout quand la ligne principale est bondée.

En bas de la descente, il est à nouveau seul avec plusieurs mètres d’avances mais cette fois, il ne ralentit pas. C’est Vlad Dascalu, très vite remonté après un départ 4e ligne, qui fait l’effort pour ramener le peloton… et finit par faire la jonction tout seul. Un peu plus loin, Tom Pidcock ramène Mathias Flückiger, puis Titouan Carod revient tout seul mais Nino Schurter ne ralentit pas et fait même le spectacle ! Dans la dernière descente du tour, il tire à chaque passage une longue double là où tous les autres enroulent sagement. C’est impressionnant mais ça va aussi très vite et il creuse à nouveau un petit écart.

On repasse sur la ligne et l’allure diminue à nouveau sur le plat, ce qui permet au groupe de chasse de revenir sur la tête. Au sein de celui-ci, on retrouve Alan Hatherly, Henrique Avancini, Jordan Sarrou, Filippo Colombo et Thomas Litscher. Dans la foulée, Hatherly essaye d’imprimer son rythme mais ça ne convient pas à Mathias Flückiger, qui attaque peu après.

Il est chassé par Nino Schurter alors que dans le même temps, Vlad Dascalu qui semblait très en forme casse sa selle ou sa tige de selle et doit s’arrêter en zone technique ! Un changement éclair plus tard (vive le sans fil, dans ces conditions), le voilà qui repart mais il a perdu le contact avec la tête et vu la vitesse à laquelle on roule, cela peut vite coûter cher.

On arrive à bientôt une demi-heure de course et le rythme est toujours aussi rapide que juste après le départ. Cette allure insensée commence toutefois à faire des dégâts et à la fin de ce deuxième tour complet, il ne sont plus que 4 en tête : Mathias Flückiger emmène Nino Schurter, Tom Pidcock et Alan Hatherly, tandis que Titouan Carod se bat seul à quelques secondes pour faire la jonction.

Ce sera chose faite un peu plus loin mais pas le temps de souffler puisque c’est à peu de choses près le moment choisi par Tom Pidcock pour attaquer à son tour, dans la montée à deux options qui avait souri à Rebecca McConnell. Nino Schurter essaye de suivre, Mathias Flückiger de même avec un temps de retard, puis vient Hatherly et enfin Carod. Sans effet.

Le Britannique avale la longue montée avec une rapidité déconcertante et compte déjà 10 secondes d’avance au sommet, qui se transforment bientôt en 15 secondes. Le groupe de chasse s’est reformé et c’est encore Nino Schurter qui abat l’essentiel du travail mais rien à faire, Tom Pidcock s’envole. Sur la ligne, son avance affiche maintenant 20 secondes et il semble parti pour un long raid en solitaire, alors qu’il reste encore trois tours à couvrir.

Il double d’ailleurs cet écart dans le tour suivant, tandis que Mathias Flückiger est victime d’une crevaison de la roue arrière à l’un des plus mauvais endroits du circuit, séparé de la zone technique par une longue portion roulante et extrêmement rapide. C’en est finit de ses espoirs de podium mais la forme est bien là !

On arrive à l’heure de course et ça devient vraiment dur pour Alan Hatherly, qui faisait l’élastique depuis un moment déjà. Le Sud-Africain craque pour de bon à un tour et demi de l’arrivée et doit laisser partir le duo Schurter – Carod, alors qu’il voit Vlad Dascalu revenir sur ses talons. Le Roumain ne s’est pas démotivé après son problème d’assise et grappille seconde par seconde sur le premier groupe de chasse depuis plusieurs tours, seul ou accompagné suivant les circonstances.

La jonction est faite à l’entame du dernier tour, sans Alan Hatherly qui n’a pas pu s’accrocher. Nino Schurter, Titouan Carod et Vlad Dascalu seront tous trois sur le podium, c’est presque assuré, mais dans quel ordre ? C’est finalement le Suisse qui déclenche les hostilités avec une attaque en bas de la dernière montée. Dascalu saute dans la roue, impressionnant après tous les efforts déjà fournis, mais Titouan Carod ne peut pas suivre. Il en restera ainsi jusqu’à l’arrivée, le Roumain n’ayant plus les ressources nécessaires pour aller disputer le sprint à Nino Schurter.

Devant, Tom Pidcock a relâché son effort dans les derniers hectomètres et remporte sa deuxième victoire en coupe du monde de XC, après celle de Nove Mesto en 2021. Tiens, ce ne serait pas là où le peloton se rend le week-end prochain ? Toujours attendu mais toujours surprenant, le Britannique a dominé ses adversaires comme Nino Schurter lors de ses plus belles heures aujourd’hui. « Ils sont partis très vite dans les premiers tours, Nino poussait très fort », confiait-il à l’arrivée, avant d’ajouter : « Je les ai testés pour voir où ils en étaient et j’ai fait un petit écart, donc j’ai continué. » Tout simplement.

Voilà qui devrait lui redonner le sourire après une saison de classiques sur route en demi-teinte, seulement récompensée par une 3e place sur A travers les Flandres alors qu’on la souvent vu acteur et aux avant-postes. De quoi le motiver à revenir plus souvent sur les sentiers, lui qui glissait en début d’année dernière « je suis né pour faire du VTT » ? A voir, mais il ne vise rien de moins que le titre mondial cette année…

Deuxième, Nino Schurter devra encore attendre pour la 34e victoire en coupe du monde synonyme de record absolu (il partage aujourd’hui le score de 33 victoires avec Julien Absalon) et ne pouvait cacher une petite déception, mais il se satisfaisait tout de même d’avoir marqué de bons points pour le classement général.

Troisième comme à Petrópolis alors qu’il n’a pas été épargné par la malchance, Vlad Dascalu a encore une fois impressionné. Le Roumain est l’un des pilotes les plus en vue de ce début de saison et le jour où il pourra profiter d’une bonne position de départ (abandon sur le XCC au Brésil suite à une casse de chaîne au départ, forfait à Albstadt car malade), il ne faudra surtout pas lui laisser le moindre centimètre d’avance…

A la lutte avec Schurter et Dascalu jusqu’aux derniers instants ou presque, Titouan Carod termine à la quatrième place. La bataille était belle, jusqu’aux crampes dans le dernier tour qui l’ont empêché de répondre à l’instant critique mais c’est tout de même un podium et d’excellent augure pour la suite de la saison !

Enfin, c’est finalement David Valero qui prend la cinquième position. Comme aux Jeux Olympiques où il avait terminé troisième, l’Espagnol s’est fait discret pendant presque toute la course mais sa bonne gestion lui a permis de remonter quelques précieuses places dans les dernières minutes et de grimper sur le podium. S’il retrouve son niveau de 2017, il faudra également compter sur lui à l’avenir.

Jordan Sarrou échoue à la 6e place et hors du podium pour cinq petites secondes mais le résultat est tout de même relativement rassurant, lui qui avait été testé positif au covid-19 à la veille de la coupe du monde de Petrópolis et avait logiquement dû déclarer forfait. Derrière lui vient Alan Hatherly, pour qui la course était un tour trop longue, puis Filippo Colombo, Henrique Avancini et Gerardo Ulloa. On notera au passage que la course était particulièrement rapide, comme on pouvait s’en douter au vu des conditions : un peu plus d’1h18 seulement pour le vainqueur, et des écarts relativement serrés.

12e au sprint derrière Maxime Marotte, Pierre de Froidmont n’a pas su réitérer son exploit du Brésil (il avait terminé 6e) mais si on lui avait annoncé ce résultat en début d’année, nul doute qu’il s’en serait largement satisfait. L’avenir s’annonce bien pour le jeune Belge ! Juste derrière lui, on retrouve Mathias Flückiger, le grand malchanceux du jour.

Joshua Dubau prend une encourageante 18e place, Jens Schuermans est 21e, Victor Koretzky 30e et aura vraisemblablement besoin d’un peu plus de temps pour retrouver le rythme du XCO, Julien Trarieux 33e, Dan Soeete 38e, Maxime Loret 49e et Thibault Daniel 52e. Un temps autour de la 30e place, Romain Seigle se classe finalement 60e après avoir été ralenti par des problèmes de dos. Axel Roudil Cordinat est 69e, Erno Mccrae 87e, Basile Allard 94e, Ludovic Delpech 96e et Clément Auvin 106e. Autre superstar du cyclo-cross au départ mais beaucoup moins expérimenté en VTT que Tom Pidcock, Eli Iserbyt a abandonné dans le 3e tour.

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Au classement général, Nino Schurter accroît son avance sur Maxime Marotte et compte maintenant un peu plus de 170 points d’avance. Comme chez les femmes, les écarts sont ensuite très serrés puisque Pierre de Froidmont, 9e, ne compte lui que 99 points de retard sur Marotte. Tom Pidcock fait lui une entrée remarquée puisqu’il se place d’emblée à la 7e position.

Résumé

1. Tom Pidcock (GBR, Ineos Grenadiers), 1:18:42

2. Nino Schurter (SUI, Scott-Sram MTB Racing Team), + 0:20

3. Vlad Dascalu (ROU, Trek Factory Racing), + 0:21

4. Titouan Carod (FRA, BMC MTB Racing), + 0:36

5. David Valerro (ESP, BH Templo Cafés UCC), + 0:54

Classement complet

Rendez-vous ce week-end pour la coupe du monde de Nove Mesto en République Tchèque, avec le XCC dès vendredi soir !

ParLéo Kervran