La BC Bike Race de l’intérieur

Par Elodie Lantelme -

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La BC Bike Race de l’intérieur

La BC Bike Race, c’était un rêve d’ado pour Lionel Mineur. Des récits et des images d’interminables singletracks à l’autre bout de la planète, découverts dans les magazines papier. « BC », ce sont aussi les initiales de la Colombie Britannique, une région à l’extrême ouest du Canada qui a fait – et fait encore – rêver des générations de bikers. Lionel nous replonge dans cette organisation à la réputation qu’il pensait surfaite, mais qui s’est révélée «un trip hallucinant». Vous faites quoi cet été ?

Se préparer

S’inscrire à la BC Bike Race nécessite de prévoir son trip une année à l’avance. Les inscriptions pour la course de l’année suivante ouvrent quelques heures après la clôture de la dernière étape. Lors des inscriptions pour cette édition 2018, les 650 places ont été clôturées en 36 heures ! Mieux vaut donc être prévenu, même s’il reste toutefois possible de négocier en cours d’année via l’organisation.

Une fois l’inscription validée, l’équipe orga vous propose une série de packs supplémentaires. Le « Meal Plan » est quasi obligatoire, car il est parfois difficile de pouvoir trouver de quoi bien se nourrir en dehors du site de l’organisation. Viennent ensuite le pack wellness (800$), le pack mécanique (550$), le pack Tente-Solo (300$), certaines navettes (aller-retour aéroports, etc.), le pack hôtel, etc. De quoi programmer son séjour à la carte, selon ses envies de confort et ses possibilités financières. 

Il faut compter en 3500 et 4000 euros pour une BC. Est-ce raisonnable ? Tout est là…

Même si parler budget est toujours un point délicat, mieux vaut ici l’aborder afin d’être transparent sur les finances à prévoir : comptez entre 3500 et 4000€ pour l’inscription, le Meal Plan, les vols, les navettes aéroports et le transport du vélo, auxquels s’ajoutent 3 jours sur place avant l’épreuve (hôtel, etc.) afin de digérer le décalage horaire et de profiter un peu de Vancouver. Est-ce donc « raisonnable » et quid du rapport prix/prestations ? Réponse en forme de verdict à la fin de cet article… 

« Day Zéro » : Vancouver

Le Day Zéro marque le début de l’aventure BC Bike Race. Tôt au matin, un grand hall sportif nous accueille pour retirer les plaques, remonter les vélos et préparer nos bagages. Nous recevons chacun un sac à roulettes de 85 litres et un petit sac de 5 litres dans lesquels nous devons ranger le matériel nécessaire durant les 7 prochains jours. 

Le challenge est donc d’y faire cohabiter ses tenues de vélo, son sac de couchage et oreiller, le nécessaire de toilette, les habits de rechange pour l’après-course et les extras. Avec un peu de dextérité, tout rentre ! Nos bagages de voyage (valise vélo et valise rigide) seront stockés en dehors de l’épreuve et nous seront rendus le dernier jour. 

Le timing de l’organisation est minuté, le ferry sera notre allié

Hormis l’épreuve de bagagerie, c’est aussi le moment de remonter les vélos et l’occasion de voir avec quelles bécanes roulent les autres participants. Les Rocky Mountain, Yeti et Santa Cruz de 120/130mm sont les marques fortes des Nord-Américains, alors que les Hispaniques (Européens et Sud-Américains) semblent plutôt rouler sur des marques plus européennes et typées XC.  

Le timing de l’organisation est minuté et après avoir rendu bagages et vélos pour le transit, nous prenons place dans les tribunes du hall sportif pour le speech d’avant course. Tout y passe : comportement à adopter sur les sentiers et envers les autres participants, planning des repas, organisation des transits, etc. Il faut juste s’accrocher à la compréhension de l’anglais, même si, en général, tout est illustré en vidéo.

Une fois le petit cérémonial terminé, nous prenons place dans les bus scolaires qui nous mènent, après une petite heure de route, directement au ferry. La traversée de la baie donne déjà le ton de ce que seront les décors qui nous accueilleront régulièrement durant ces 7 jours. Une bonne heure plus tard à naviguer sur un semblant de fjord, suivie d’un petit trajet en bus, et nous arrivons au premier camp. La recette est simple :  un centre sportif avec un grand terrain de baseball sur lequel sont posées un peu moins de 300 tentes. Il nous reste alors à passer au repas du soir avant d’aller rejoindre les tentes, après un dernier petit check-up du vélo. 

Première étape : Cowichan Valley

Cette première étape est l’étape test de ce périple de 7 jours : 41 km pour 1700 m de dénivelé positif sur 2 grosses bosses et 2 longues descentes. De quoi tester le physique, la mécanique mais aussi la technique sur ces sentiers qui vont apparemment directement nous mettre dans le bain niveau aptitude à jouer avec le vélo.

Une étape importante pour qui veut se placer pour les départs des prochains jours. En effet, au terme du parcours et selon le timing d’arrivée, une gommette de couleur est apposée sur la plaque de chaque coureur, lui permettant d’accéder aux différents box de départ durant les prochains jours.

Le start de l’étape du jour se fait par vagues et sur le bitume afin d’éviter tous bouchons futurs. Nous entrons ensuite dans un premier long singletrack montant travaillé à merveille par les riders locaux. L’avancée aux avant-postes est soutenue mais plus calme dans les vagues suivantes.

Le rythme est même parfois lent, et mieux vaut prévoir de mettre gaz dès que la masse a quelque peu décanté ou que le sentier permet de dépasser. Les trails créés pour les bikers, par des bikers sont ici chaque fois nommés par leurs concepteurs et sont merveilleusement bien entretenus, tout en évitant d’être trop artificiels. 

Mieux vaut toutefois être prudent, même si tout passe avec un niveau technique moyen.

La première zone descendante ouvre la voie vers ce qui sera une sérieuse mise en bouche : racines, pierres et rochers, grandes dalles de roche, appuis, courbes, petits kicks, etc. tout est ici rassemblé pour plaire aux bikers qui recherchent le ludique ! Mieux vaut toutefois être prudent car même si tout passe avec un niveau technique moyen, quelques passages peuvent se révéler dangereux en cas de perte de trajectoire. 

La seconde bosse du parcours reste dans le même esprit, avec de nombreux passages fun laissant rarement la possibilité de récupérer.

L’arrivée se fait à quelques mètres de la sortie du dernier singletrack et elle permet d’obtenir la fameuse gommette de couleur. Cette première étape, encore jamais proposée auparavant sur la BCBR, fait largement l’unanimité. La majorité des participants sont venus pour ça et on a été servis ! Vivement la suite !

Un copieux ravito salé/sucré nous attend avec des wraps, des chips, des cookies, des donuts, des fruits… avant de reprendre des cars confortables (siège longues jambes !) vers Cumberland, ville d’accueil de notre seconde étape.

Seconde étape : Cumberland

La petite ville qui nous accueille ressemble à ce que l’on peut voir dans tout road-movie nord-américain : une large route principale parsemée de commerces, des artères perpendiculaires et résidentielles, de la nature tout autour et des infrastructures sportives. C’est d’ailleurs le terrain de baseball local qui reçoit notre camp de base avec en parallèle une piste de BMX, un champ de bosses et un skatepark. 

L’étape du jour fait 40 km pour 1200 m de D+. Pas de quoi avoir peur, mais elle nous envoie apparemment sur une longue première bosse de 13 km suivie d’interminables singletracks techniques. Seule ombre au tableau, il a plu presque toute la nuit, et les traces du jour se font sur racines, troncs aménagés et parties en terre.

Le start se donne en plein centre de la bourgade, sur l’axe principal. L’animateur local déroule son speech d’ambiance avant de tirer le coup de fusil du start. 13 km de pistes roulantes et de nombreux casses-pattes intermédiaires plus loin, nous entrons dans le vif du sujet. Les traces sont splendides mais rendues très glissantes par l’humidité. Mieux vaut être confiant sur son pneu avant pour aborder les nombreuses sections de racines, les quelques parties de roches et plusieurs passages aménagés sur des troncs d’arbres morts ou sur des passerelles en bois (avec souvent une chicken way).

Exactement ce qui a été vu dans les nombreuses vidéos mettant en scène les singletracks de la Colombie Britannique et du North Shore! Un pur régal mais sur lequel il faut rester vigilant.

Les bras et les épaules prennent cher sur cette étape aux changements de rythmes nombreux.

La seconde partie est plus calme en dénivelé et emmène dans une trace presqu’interminable de 10 km constituée d’un rollercoaster dans lequel nous avons l’impression de monter 5 mètres de D+ puis d’en redescendre 5 autres. 10 km à tourner dans tous les sens et à chercher l’appui tout en changeant de rythme et de vitesse. Les bras et les épaules prennent cher tant il faut contrôler le guidon et les appuis. Au terme de la trace et à l’arrivée, on retrouve les mêmes sourires et les avis positifs sur le tracé du jour.   

Comme la veille, une fois arrivé et ravitaillé, le lavage du vélo et de l’homme doit être effectué avant de reprendre la route puis le ferry vers Powell River. La petite bourgade, posée de l’autre côté de la baie de l’île de Vancouver nécessite une traversée en ferry d’une petite heure, mais elle nous fait l’honneur d’apercevoir une baleine et des phoques. À la sortie du ferry, la petite bourgade est en fête afin d’accueillir les 625  participants qui logeront sur la plage côtière pour les 2 prochaines nuits. La soirée se déroule sous un soleil radieux et avec une séance de stretching organisée par Lululemon, la baie et les sommets enneigés du mont Washington en toile de fond.    

Troisième étape : Powell River

Le profil de cette troisième étape est simple : une longue portion au profil positif durant 30 km, puis un long profil en pente négative de 20 km. 50 km, donc, pour 1050 m de D+, car ici les tracés optimisent la pente au maximum afin d’éviter la sensation de descendre peu et de monter beaucoup. 

Comme pour chaque étape, le début se veut roulant afin d’étirer au maximum la troupe et d’éviter les bouchons dès les premiers singletracks. Le nuage de poussière soulevé par la vitesse prise sur une longue piste sèche creuse déjà de petits écarts avant d’entamer une section remplie de virages, probablement aménagée pour les quads et les buggys locaux. La suite sera simple : 99 % de singletracks en forêt et en pente douce. Le décor ne change presque pas, car la progression est majoritairement en forêt.

Pontons de bois, cascades, sentiers parsemés de racines, les hardtails ont dû souffrir!

Le sentier évolue entre les sapins et se dessine sur un sol parsemé de mousse en dehors de la trace. Quelques passages se font sur des pontons de bois entrecoupés de petites cascades avant de replonger sur les sentiers parsemés de racines. Le charme de l’étape est aussi marqué par la présence de nombreuses épaves de voitures et d’engins de chantiers des années 50-70. 

Même si, depuis la première étape, la suspension arrière est un avantage certain, elle l’est d’autant plus ici avec un nombre incalculable de racines. Les rares hardtails croisés ont franchement dû souffrir !  

Pas de transit pour la meute de bikers, celui-ci se fera durant le début de matinée du jour suivant. L’occasion de nous poser un peu sur le camp de base en bordure de mer, même si la météo est maussade pour ensuite devenir pluvieuse en début de soirée. 

Quatrième étape : Earls Cove vers Sechelt

L’organisation de BC Bike Race est une mécanique extrêmement bien rodée et cette matinée en est un exemple impressionnant. Pas de départ matinal sur le lieu du campement de la veille mais un petit déjeuner rapide, suivi d’un transit en bus puis en bateau taxi vers Earls Cove. L’occasion de découvrir un petit Fjord parsemé d’îles parfois habitées. Certains chanceux ont même l’opportunité de faire la traversée en… hydravion,  Harbour Air Seaplane – société de transport par hydravion – étant le sponsor principal de l’épreuve. 

Vu la masse de 625 bikers et les volontaires à déplacer, le départ de l’étape du jour se fait à 11h00 sur la zone de débarquement du ferry local et sur laquelle une zone de départ a été aménagée. 

L’étape du jour est la plus longue: 62km pour 1800m de D+ sur un profil en faux plat montant sur presque 50 km… Une  fois de plus, la recette est identique avec une première partie roulante afin d’écrémer le peloton. Les premiers 20 km se font sur des sentiers plus larges et accessibles aux véhicules tout-terrain. À vrai dire, rien de vraiment fun, d’autant que la trace nous fait régulièrement redescendre de 20 m de dénivelé pour ensuite en remonter 30. Nous évoluons de plus dans une longue coupe à blanc, sur laquelle le soleil commence à taper sérieusement. 

L’étape du jour est annoncée comme la plus physique, elle ne va pas mentir !

Heureusement, quelques trails – nommés « ACDC », « Death Rattle » et « Roller Coaster » – offrent un peu de fun et de répit. Malgré cela, la suite jusqu’au second ravito reste elle aussi plus roulante et typée XC mais sur une piste forestière et mieux isolée du soleil.

Il faudra alors attendre le second ravito pour retrouver ce que l’organisation nous avait servi les 3 jours précédents. En revanche, les réserves physiques commencent à diminuer sérieusement et les dernières cartouches se vident dans les dernières bosses du parcours.   

Le final est heureusement un peu plus roulant avant de franchir la ligne d’arrivée sur notre zone d’accueil du jour : le stade de baseball de Sechelt, une petite bourgade enclavée par 2 bras de mer.

L’étape du jour était annoncée comme la plus physique et elle n’a pas menti ! On la ressent d’ailleurs plus comme une étape de liaison mais sur laquelle il manque encore quelques trails ludiques. Un compagnon de route enregistre même sa plus grosse moyenne de watts sur son capteur de puissance… 

Vu le départ plus tardif et l’étape plus longue, nous avons juste le temps de tout préparer pour le lendemain avant d’attaquer un repas spécial barbecue avec spareribs et burgers d’effiloché de poulet. Séance digestive ensuite au stretching hebdomadaire, puis direction les tentes pour une étape du lendemain plus ludique et ensoleillée.

Cinquième étape : Sechelt vers Langdale

Réveil sous le soleil et petit échauffement pour l’étape du jour, annoncée comme une des plus fun de cette édition. Le topo est simple : plusieurs beaux singles entrecoupés de parties plus roulantes, pour la récupération et/ou pour reprendre du D+. 37 kilomètres alternant parties positives puis négatives mais toujours en évoluant vers le D+ et ce, jusqu’au 37e kilomètre, où les derniers 13 km se font quasi uniquement en descente. 50 kilomètres pour 1400 m de D+ afin de nous faire parcourir la distance entre Sechelt et Langdale, où nous attend le ferry qui nous ramène sur North Vancouver, notre village étape du soir. 

Après l’habituelle portion de route qui marque le début de l’étape, le premier single est ici très agréable, avec une alternance de passages rapides mais aussi de racines et de cailloux lissés. Tout ce qui fait une bonne recette pour un singletrack! Le premier ravito marque la fin de la première partie physique avant de repartir sur 3 portions alternant montées roulantes puis descentes en singletrack. Les traces sont ici parfaites, avec cette fois de nombreuses petites passerelles parfois très larges (pontons avec barrières) mais aussi parfois plus artisanales et se terminant sur une planchette de 20cm.

Racines, pierres, épingles, virages relevés, passerelles, tout y passe. Une vraie bible du parfait singletrack !

C’est déroutant et impressionnant mais dans l’action, ça passe ! Il existe de plus toujours une « chicken way » en parallèle afin de garantir l’accès à tout niveau technique. Le second et dernier ravito clôture la dernière piste avant de prendre un dernier single de presque 15km. 3km d’abord en côte puis 12 d’une descente d’anthologie!

Racines, pierres, épingles, virages relevés, passerelles, tout y passe. Une vraie bible du parfait singletrack ! Seule la vitesse de passage change selon le niveau mais quoi qu’il arrive, l’excellence est atteinte!

Une fois l’étape terminée, la traversée en ferry reste un régal pour les yeux ! La météo parfaite permet de profiter du vent sur le ponton sans devoir ajouter des couches. La vue sur les nombreuses îles de la baie et les sommets enneigés qui séparent Vancouver de Squamish… extraordinaire! A l’arrivée au camp de base à North Vancouver de nombreux stands de sponsors et partenaires nous attendent avec entre autres un glacier, des viandes séchées et… un barbier! 

Sixième étape : North Vancouver

Cette avant-dernière étape est la plus nerveuse et engagée du séjour. Seulement 20km pour 1000m de dénivelé positif mais sur deux belles bosses aux descentes jugées comme les plus techniques. 

Vu la faible longueur de l’étape, le départ est rapide, et le rythme élevé. La montée, sur route puis sur sentier fuyant autour du mont Seymour, permet de creuser quelques écarts afin de prendre un peu d’avance sur la partie technique. Sans aucune récupération, la pente s’inverse soudainement. Nombreux sont les passages remplis de racines et entrecoupés de belles dalles de pierre.

Cette étape est peut-être la cadette des 7 jours de courses mais elle n’est pas délaissée par l’organisation.

Etonnamment, le grip est là, malgré une fine couche humide due à la forêt très dense. Le plus difficile est de gérer les différences de niveau entre ceux qui savent monter, ceux qui savent descendre… et ceux qui gèrent les deux. Mieux vaut donc rester humble sur son propre niveau. Vu certains passages accrochés à la pente, on évitera la sortie de route ! 

L’étape est peut-être la cadette des 7 jours de courses mais elle n’est pas délaissée par l’organisation : groupes folkloriques, animateurs déguisés en pingouins, sections chronométrées, canne à pêche à Donuts, etc. Pérennisent l’atmosphère hors du commun présente lors des autres étapes.  

Qui dit avant-dernière étape, dit dernier transit vers l’étape finale du lendemain. 1h30 de route en cars confortables nous emmène sur la légendaire bourgade de Squamish, à travers la route côtière qui longe la baie de Vancouver Island. Sur place, l’habituel stade de baseball nous accueille avec, en prime, un accès mitoyen à la piscine municipale avec son hammam et son bain à bulles. 

Septième étape : Squamish

Last but not least! Squamish est probablement la ville – avec Whistler et Kamloops – la plus vue dans les vidéos de mountain-bike de ces 15 dernières années. Les forêts sont prises d’assaut par les « trails builders » et on y retrouve toutes les traces capables de créer une addiction à la Colombie Britannique! L’organisation a été claire : amusez-vous et lâchez les freins une dernière fois !

Le profil est ici comme l’étape n°3 : un profil en faux plat montant jusqu’au 30ie kilomètre pour ensuite attaquer la pente inverse durant les 30 autres kilomètres et ce, sur 1700m de d+ avec de nombreux coups de cul. De quoi balancer ses dernières cartouches !

C’est grandiose, ultra propre et pensé uniquement pour prendre de la vitesse et du plaisir !

Les côtes s’avalent généralement sur des pistes, mais une fois que la pente s’inverse, nous n’évoluons que via de longs singletracks. On nous avait prévenus : ici on shape les traces avec des gros moyens ! C’est grandiose, ultra propre et pensé uniquement pour prendre de la vitesse et du plaisir !

Le mythe de Squamish n’est pas surfait. Adrénaline de fin de séjour oblige, le rythme de la course se fait plus élevé que lors des étapes précédentes… Le seul regret une fois passé la ligne d’arrivée : qu’il n’y ait pas une huitième étape à Squamish ! 

Qui dit dernière étape, dit aussi classements finaux et remise de prix protocolaire. Afin de rendre celle-ci un peu moins ennuyeuse que les traditionnelles cérémonies officielles, l’organisation a convié Brett Tippie, une ancienne légende du MTB à la sauce américaine.

Une fois la cérémonie terminée, nous récupérons nos valises laissées le premier jour de l’épreuve afin de tout démonter et ranger pour le voyage de retour. Un BeerTruck local permet de profiter des derniers moments sur place avant un grand banquet. Une patinoire dégelée accueille les presque 1000 participants, volontaires et accompagnants.

Verdict

Alors la BC ? Un mythe surfait ou une organisation immanquable ? En tout cas, un sacré coup de cœur et une réputation bétonnée par la grande qualité de l’organisation et des tracés ! La machinerie BC Bike Race est réglée comme une horloge et les nombreux membres de l’organisation sont aux petits soins. Vous n’aurez pas faim non plus : les ravitos et les repas sont de grande qualité et variés… on y prend vite au final 2 kg, malgré les 7 jours de course ! 

Vous l’aurez déjà probablement compris, les traces et les étapes sont juste parfaites et adaptées à un grand nombre de niveaux. Vous pouvez donc venir pour jouer la course aux avant-postes ou simplement suivre les nombreux singletracks selon votre entraînement ou votre humeur du jour. Quel que soit votre niveau, vous apprécierez aussi grandement l’ambiance de folie déployée tout au long des sentiers durant les 7 étapes.  Alors oui, la BC Bike Race est onéreuse et nécessite un peu plus de 10 jours de congé mais sincèrement, la BCBR restera un souvenir indélébile ! 

Quelle monture pour la BC?

Sur la BCBR, les purs XC côtoient les vélos d’enduro. Même si cela dépend aussi fortement des nationalités, les deux types de vélos peuvent être adaptés au terrain, moyennant quelques adaptations. Personnellement, c’est un Scott Spark RC qui m’a accompagné tout au long de l’épreuve. La tige de selle télescopique est un gros avantage, même si au fur et à mesure des étapes, son usage devenait plus rare. Question d’habitude et d’aisance sur le vélo, à force d’enfiler les passages techniques proposés.

Une paire de pneus renforcés permet de rouler sereinement et des bons freins sont radicaux pour mettre les gaz en descente. Il n’est donc pas forcément nécessaire de s’équiper d’un nouveau vélo si le vôtre vous convient. Le vélo idéal étant full  de 100/120mm arrière et 120mm avant. Par contre, vu le nombre de racines rencontrées lors de certains passages, un hardtail risque de transformer certaines étapes en chemins de croix…    

Infos sur bcbikerace.com

Photos ©BCBikeRace. Merci à Andreas Hestler, Dave Silver Photography et les magasins de vélos Dunbar Cycles Vancouver & Corsa Cycles Squamish.

ParElodie Lantelme