Alps Bike Festival 2019: l’enduro avec Momo

Par Elodie Lantelme -

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Alps Bike Festival 2019: l’enduro avec Momo

Mi-juin se déroulait la 2e édition de l’Alps Bike Festival, ex-Roc des Alpes de La Clusaz, désormais organisé par la station alpine sans l’appui du groupe ASO. Retour sur un week-end vécu dans la roue (plus ou moins, voire plutôt moins que plus) de Morgane Charre sur le Challenge Enduro.

« – Eh Momo, tu descends?!

– Pour quoi faire ?

– Le Challenge Enduro de l’Alps Bike Festival.

– Ah oui ! J’avais déjà prévu. »

Dans le petit village d’Entremont, avoir Morgane Charre pour voisine est un atout certain. D’abord, parce que la championne du monde de DH 2012 n’aime pas le fromage. Et ça, c’est top. Surtout dans les Aravis,  au pays du reblochon fermier, où tout vainqueur d’une catégorie de l’Alps Bike Festival qui se respecte est gratifié d’un exemplaire affiné comme jamais un supermarché ne le verra. Du coup, ça veut dire qu’en général, Morgane fait passer le trophée à son voisin. Sa voisine, en l’occurrence.

Mais surtout, rouler avec Morgane Charre sur une course enduro de deux jours, c’est sauter à pieds joints et en pédales plates dans ce qui fait le sel de la discipline : la convivialité, la simplicité, la bonne humeur.

La Clusaz, Morgane connaît bien. C’est un peu son jardin, elle qui, avec Kilian Bron et Adrien Seimetz, fait partie des ambassadeurs de la station haut-savoyarde.

Depuis deux ans, donc, La Clusaz a repris à son compte l’ex-Roc des Alpes, devenu Alps Bike Festival (disons « ABF », pour faire plus simple). Un rendez-vous du VTT au sens large, qui étend son large spectre des 90 km du XC marathon UCI à la course enfants de draisienne.

Avec plus de 20 rendez-vous dans le week-end, en mode course ou rando, en électrique ou en classique, avec des haltes faisant la part belle au patrimoine gastronomique, environnemental, sportif local, La Clusaz a misé sur l’éclectisme pour transformer ce rendez-vous en un partage possible avec toute la famille.

Pour preuve, la montée impossible, organisée en qualifications et finale et temps fort apprécié du week-end, était accessible à tous, y compris les plus jeunes, sur une portion adaptée.

Mais revenons à nos moutons et à notre Morgane car, sur l’Enduro Challenge, de la montée, il n’y en avait pas des masses. Enfin si, mais pas à la pédale. Avec 8 spéciales, pour 30 km de sections chronométrées et 4706 m de D-, le but était surtout de mettre en avant les pistes d’enduro/all-mountain tracées et entretenues avec amour par Jonathan Duvillard, shaper de La Clusaz, et Kilian Bron (au micro).

Et si, le vendredi, premier jour de l’Enduro Challenge, les marathoniens sont partis à 8h30, les enduristes, eux, ont pu tranquillement finir de se préparer avant le coup d’envoi, à 11h30. L’occasion de retrouver Morgane au bar du Lion, en plein cœur du village, spot de rendez-vous privilégié, et de finir d’épingler les dossards. « – Un petit thé, Momo ? – À la menthe, si possible. » Si les risques d’orages nous épargnaient, ça promettait d’être vraiment sympa, cet enduro.Et ça l’a été ! Un peu de gras juste ce qu’il faut pour serrer les fesses sur les racines, quelques ondées pour garder les idées fraîches, mais rien de méchant, et surtout, quatre spéciales qui laissaient la part belle aux singles en forêt ressortis « bijoux » après leur remise en état par Jonathan et sa bike-patrol à l’automne dernier et leur hibernation sous la neige.

Papoter avec Morgane sur les télésièges, aux ravitaillements ou en selle, la retrouver après les sections chrono et refaire le monde, en saluant à chaque fois la chance que l’on a d’évoluer à domicile… l’enduro reste une forme privilégiée de compétition, où le classement importe finalement peu.Bon, il importe quand même, forcément, mais fait toucher du doigt la théorie de la relativité d’Einstein. Je m’explique : monter sur le même podium que Morgane Charre, Kilian Bron, Hugo Pigeon, à la faveur du jeu des catégories, alors qu’au général, une valise (voire un semi-remorque) de secondes vous sépare, c’est quand même fort en émotions. L’enduro vous a de ces miracles !Un peu comme la météo en montagne. Le pire n’est jamais certain. Donc on a profité du meilleur durant ce week-end ! Évidemment, il ne faudra pas trop s’appesantir sur le temps de la journée du samedi, la plus arrosée du week-end, qui a rendu la dernière spéciale justement nommée de Crève-Tout (dans laquelle Kilian s’était d’ailleurs foulé le pouce et fêlé une côte la veille, ce qui l’a contraint à ne pas prendre part au jour 2 du Challenge), abondante en portions de racines autant qu’en goulets marneux, quelque peu acrobatique.

Mais on retiendra surtout un vrai bon week-end enduro, avec de belles spéciales parfois agrémentées de portions de relance qui vous mettent le cœur à 200 et le goût de ferraille dans la bouche, avant des descentes ludiques au flow réjouissant. Quantité de souvenirs sont venus s’installer sur l’étagère des moments inoubliables du VTT. Ils y ont rejoint 3 médailles de 2e du Jour 1, 3e du Jour 2 et 2e au général femme de ce week-end à la maison. Juste à coté du reblochon de la victoire de Morgane Charre. Mais lui, aujourd’hui, n’est plus qu’un souvenir.

Photos @Clément Hudry/La Clusaz

Rendez-vous du 12 au 14 juin 2020, pour la 3e édition. Tous les résultats de l’Alps Bike Festival 2019 sur alpsbikefestival.com

ParElodie Lantelme