Bike check | Les vélos de la coupe du monde XC 2025 aux Gets

Par Olivier Béart -

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Bike check | Les vélos de la coupe du monde XC 2025 aux Gets

La coupe du monde de XC fait une nouvelle fois étape en France pour la saison 2025, avec la manche des Gets. Vojo en a profité pour aller fouiller dans les paddocks XC, à la recherche des plus beaux vélos et pour vous livrer les détails des montages des vélos des pros !

Marquée par une météo changeante, l’édition 2025 de la coupe du monde XC des Gets donne du boulot aux mécanos ! Entre nettoyage des vélos boueux, entretien complet et nombreux changements de pneus, ils ont tout de même trouvé un peu de temps à nous accorder pour nous laisser photographier et observer les vélos des meilleurs pilotes mondiaux sous toutes les coutures, et pour nous expliquer leurs choix.

BH Coloma Team

Dans le team espagnol de l’ancien médaillé olympique Carlos Coloma, on retrouve notamment la championne de France Olivia Onesti, qui roule en catégorie U23 en coupe du monde. Pour Les Gets, à l’heure où nous avons visité le stand, la Française hésitait encore entre le semi-rigide BH Ultimate Evo…

… ou le tout-suspendu BH Lynx SLS à court débattement. « Les hommes ne roulent plus jamais en hardtail, mais les femmes, cela arrive. Même si le Lynx SLS est très léger, le semi-rigide permet de gratter encore un bon kilo. Sur un tracé avec de longues montées peu techniques comme Les Gets, cela a de l’importance quand la pilote est légère », nous confie son mécano. Dans tous les cas, les deux vélos sont prêts ! Avec une probable préférence pour le hardtail s’il continue à faire humide et boueux, et pour le full si la piste sèche bien.

Sur le semi-rigide, la fourche est la très légère Fox 32 avec son arceau inversé, en 100 mm de débattement, alors que sur le SLS c’est la Fox 34 SL en 110 mm qui est retenue.

Comme beaucoup de teams, BH Coloma est équipé en roues Duke, avec les nouvelles jantes Lucky Jack SLS5 en 28 mm de largeur à l’arrière et 30 mm à l’avant. Elles existent en deux versions et la plupart des teams, dont BH, ont retenu la version un peu plus lourde (jante de 285 g à l’avant et 350 g à l’arrière) par sécurité vu la technicité des parcours de coupe du monde. Les rayons sont des Berd textile, lacés sur des moyeux DT180. Les pneus sont des Maxxis.

Le team roule en Shimano XTR, avec le nouveau dérailleur DI2 (voir notre test), mais toujours avec l’ancien pédalier. La raison ? Actuellement, certains composants du nouveau groupe 9200 sont disponibles au compte-goutte. C’est le cas du pédalier, qui n’est arrivé que dans certaines longueurs (175 et 170 mm) et pas dans d’autres, comme ici en 165 mm pour Olivia Onesti.

 

Sur le stand, nous avons aussi aperçu le vélo très particulier de Jofre Cullell, le jeune coureur espagnol qui a opté pour une déco « 2D » plutôt (r)osée.

BMC Factory Racing

Même hésitation entre le semi-rigide et le tout-suspendu pour Loana Lecomte, qui choisira selon l’évolution du terrain.

Le BMC Twostroke est prêt dans tous les cas.

Il est équipé de la fourche Ohlins avec blocage mécanique et d’une tige de selle OneUp, une des rares télescopiques disponible en 27,2 mm de diamètre.

Les hommes du team opteront, eux, tous pour le tout-suspendu BMC Fourstroke, dans cette nouvelle version plus légère aux fibres apparentes qui n’est pas encore commercialisée (mais qui devrait l’être bientôt sur les modèles haut de gamme).

Il est équipé des suspensions électroniques Ohlins, encore à l’état de prototype. On note la présence d’un boîtier près de l’amortisseur et sous le cintre, ainsi que d’une commande au guidon très discrète.

Poste de pilotage maison en une pièce, avec support GPS imprimé 3d sur le dessus et le boîtier pour les suspensions Ohlins en dessous.

C’est toujours un plaisir aussi de voir la tige de selle télescopique intégrée au cadre, qui a en plus pour particularité de pouvoir descendre toute seule, sans que le pilote ait besoin de mettre son poids dessus.

Côté freins et transmission, le team BMC roule avec le nouveau groupe Shimano XTR 9200 Di2. On note les petits marquages sur les commandes et la visserie afin de s’assurer que rien n’a bougé lors des rides.

Le choix des pneus est l’objet ici aussi de beaucoup de questionnements pour le week-end et les mécanos ont eu du boulot pour essayer différentes combinaisons. Le team roule en Pirelli, avec le XC RC qui est l’option polyvalente, et le modèle S plus cramponné pour la boue.

Le vélo de Jordan Sarrou était pour sa part équipé d’un prototype très peu cramponné, destiné au Short Track et aux parcours compacts et roulants.

Cannondale Factory Racing

Nouveau team et nouveau vélo pour Luca Martin, avec ce Cannondale Scalpel Lab71 présenté par son mécanicien.

A l’avant, on retrouve l’inévitable fourche Headshock Lefty Ocho, dans une version très colorée avec 120 mm de débattement. L’amortisseur et la tige de selle télescopique viennent de chez Fox.

Le team est désormais sponsorisé par FSA, qu’on retrouve au niveau du poste de pilote KFX et des jantes SC i30 lacées sur des moyeux Cannondale Hollogram Lefty avec des rayons textile Berd.

Le team roule avec le groupe XTR au complet, y compris pour les manivelles.

On remarque aussi une nouvelle version Pro des pneus Schwalbe. Actuellement réservée aux teams, elle propose plus de choix de gommes, et il se murmure que des carcasses radiales XC seraient aussi en développement et pourraient arriver bientôt en test sur les vélos des pros. Avant une sortie en série ? En tout cas, en gravel, il existe une gamme Pro depuis peu, que nous avons testée ici.

Canyon CLLCTV

Vous avez sous les yeux le vélo de Jenny Rissveds, nouvelle recrue du team Canyon Collective XC pour cette saison.

Le team a un partenariat étroit avec Sram/RockShox, et son Canyon Lux est équipé des suspensions SID Flight Attendant électroniques. Connue pour son pilotage engagé, Jenny Rissveds a opté pour la SID Ultimate en 120 mm de débattement, avec ses plongeurs en 35 mm de diamètre.

Transmission Sram XX T-Type, un grand classique. Les roues sont les DT Swiss XRC 1200 de série, et les pneus sont les nouveaux Schwalbe Pro dont nous avons parlé plus haut, et qui sont pour le moment réservés aux teams.

Le partenariat avec Sram s’étend jusqu’aux pédales, avec les Time (la firme a été rachetée par Sram il y a quelques années). Par contre, Jenny Rissveds change les ressorts pour des modèles encore plus fermes qu’à l’origine car elle aime que son pied soit très fermement accroché à la pédale.

Deux petits subtilités au niveau du poste de pilotage. Premièrement, son numéro : Jenny Rissveds a choisi le numéro 69… comme son compagnon Simon Adreassen chez les hommes. Chaud ! Ensuite, plus sérieux, Jenny Rissveds ne roule pas avec le poste de pilotage tout carbone en une pièce de Canyon, mais avec un ensemble cintre/potence classique qui permet de tester différentes configurations en prévision d’un nouvel ensemble monobloc actuellement en développement.

Canyon – Alpecin

Canyon est aussi présent avec l’équipe Alpecin et ses stars néerlandaises Puck Pieterse et Mathieu van der Poel. Ici, le vélo de la championne du monde, avec sa peinture spéciale arc-en-ciel.

Puck Pieterse a choisi de rouler le Canyon Lux avec fourche de 100 mm à l’avant et avec le modèle le plus léger de chez Fox, la 32 et son arceau inversé.

Le team est équipé 100% Shimano, pour la transmission, mais aussi pour les roues, avec les nouvelles et très légères XTR 9200 à rayons titane (voir notre présentation et premier essai ici). Vu les conditions changeantes, Puck Pieterse a opté pour les pneus Pirelli XC M intermédiaires.

Seule entorse au tout Shimano, le plateau spécifique lié à la présence d’un capteur de puissance SRM au niveau de l’étoile.

Mathieu van der Poel est aussi présent aux Gets et voici son vélo. Par rapport au vélo de Pieterse, il y a quelques changements : une robe noir mat pour le cadre, la fourche Fox 34 en 120 mm et le plateau en 38 dents contre 32 pour sa coéquipière féminine.

Lapierre Racing Unity

Le team Lapierre Racing Unity roule avec le modèle XR, en 100 ou 120 mm de débattement selon les pilotes.

La transmission et les freins proviennent de chez Sram, avec le groupe XX et les freins Motive 4 pistons. On note aussi la présence du superbe poste de pilotage intégré Gemini Propus, produit en Espagne.

Tous les coureurs l’utilisent, sauf Anton Cooper qui a des besoins spécifiques vu sa petite taille, avec une potence Darimo très plongeante, couplée au seul cintre Gemini.

Porte-bidon Zéfal, disques de frein Galfer et tige de selle télescopique KS Lev Carbon complètent l’équipement.

Au niveau des trains roulants, l’équipe travaille avec Duke pour les roues, avec les Lucky Jack SLS5, et avec Michelin pour les gommes. On aperçoit ici les trois modèles disponibles, tous en 2.4 mais avec des profils différents.

Ils sont encore notés comme « work in progress » mais il semble que le développement avec les teams touche à sa fin et qu’une sortie en série de la nouvelle gamme XC se rapproche !

Mondraker Factory Racing

 

Le Mondraker F-Podium RR roulé par le team se rapproche très, très fort du vélo de série, avec Sram pour la transmission et les freins, RockShox pour les suspensions en Flight Attendant et Mavic pour les roues.

Les pilotes du team (dont Mona Mitterwallner, Sebastian Fini, Luke Moir,…) peuvent compter sur le souci du détail de leurs mécanos, dont Benno Williet, vétéran du paddock qui a longtemps travaillé pour Specialized en XC et en descente.

Pour les sols meubles et la boue, le team opte pour les Maxxis Severe en 2.25″, et un petit garde-boue fait son apparition sur la fourche.

Sebastian Fini inaugure ici en course le nouveau compteur Garmin Edge MTB, compact et sans écran tactile, idéal pour le VTT en conditions boueuses et sous la pluie.

Orbea Factory Racing

Pierre de Froidmont a reconduit fin juillet son titre de champion de Belgique XCO. Pour fêter cela, Orbea lui a préparé un Oiz spécial, noir, jaune et rouge.

Les suspensions Fox offrent 120 mm de débattement, et la marque dispose d’une nouvelle commande sous le guidon qui, avec seulement deux leviers, permet à la fois de commander le blocage des suspensions et la tige de selle télescopique, alors qu’il faut habituellement trois leviers. Le secret ? La palette du haut commande le blocage/déblocage des suspensions avec un système de type push/pull, et la palette du bas s’occupe de la tige de selle. Malin. Ce système est déjà présent sur les vélos de série du millésime 2025.

Pierre de Froidmont a droit au groupe XTR 9200 Di2 complet, avec capteur de puissance ajouté sur la manivelle.

Pour le Short Track des Gets, les roues Oquo ont été chaussées des pneus Maxxis Aspen. A l’arrière du camion, nous avons aussi surpris un prototype avec un dessin qui s’inspire de l’Aspen, mais avec des crampons plus espacés et plus marqués.

Origine Racing Division

Le tout nouveau team Origine fait déjà beaucoup parler de lui, notamment avec Mathis Azzaro qui réalise une excellente saison et qui a déjà décroché plusieurs podiums avec son Théorème FS.

Les coureurs roulent avec des suspensions Suntour en 120 mm de débattement (fourche Axxon et amortisseur Edge), et ils ont le choix entre le blocage mécanique comme ici sur le vélo de Mathis Azzaro, ou la gestion électronique TACT choisie notamment par son coéquipier norvégien Knut Rohme.

Le cadre est proche de celui du vélo de série, mais il bénéficie tout de même de quelques singularités, comme une biellette spécifique plus rigide, de la visserie titane plus légère et un petit anti-déraillement maison à roulette.

Les freins proviennent de chez TRP (Tektro Racing Products), avec une subtilité : l’avant est en disque de 160 mm et l’arrière en 180 mm, alors que d’habitude, quand on monte un disque plus grand, c’est à l’avant où on a besoin de plus de puissance de décélération. La raison est simple : le cadre est prévu d’origine pour un frein arrière en 180, dont les pilotes, légers, n’ont pas vraiment besoin. Ils choisissent donc de mettre un disque en 160 mm à l’avant, largement suffisant pour eux, afin de gagner un peu de poids (disque plus petit et pas d’adaptateur). Un montage peu orthodoxe, mais qui ne semble pas du tout les déranger.

Originalité au niveau de la transmission qui provient aussi de chez TRP.

La marque sait qu’elle est nouvelle sur ce segment et qu’elle joue un rôle d’outsider. Elle met donc à profit sa collaboration avec le team pour améliorer ses produits en testant notamment une nouvelle chape issue du dérailleur e-bike électronique, plus rigide, ou encore de nouveaux plateaux. Une mission pas facile car Shimano et Sram détiennent beaucoup de brevets entre lesquels il faut jouer pour innover et se démarquer pour proposer des produits performants.

Les roues et le poste de pilotage proviennent de chez Enve et sont strictement de série, si ce n’est les stickers blancs plus visibles que les gris d’origine. (voir notre test des Enve M5 Pro ici).

Origine travaille aussi avec Michelin pour les pneus et teste la découpe de certains crampons sur les prototypes pour gagner en accroche sur le modèle intermédiaire.

La tige de selle est la toute nouvelle Vertical Helium Race, produite en Espagne. Le modèle Helium, double champion olympique avec Tom Pidcock et Pauline Ferrand-Prévot, était déjà très léger, mais le génial artisan est encore allé plus loin et cette fois on descend à moins de 300 g !

Rockrider – Ford

Déco spéciale avec une touche de jaune pour le Rockrider 940S sur les Gets, en lien avec la sortie d’un nouveau modèle de voiture chez le sponsor titre Ford.

Le team est en full kit Sram avec transmission XX, freins Motive, roues Zipp et suspensions RockShox Flight Attendant. Les pilotes féminines jouent la carte de la légèreté avec la SID SL en 110 mm de débattement et plongeurs de 32 mm à l’avant, alors que les hommes optent plutôt pour le modèle en plongeurs de 35 mm de débattement et 120 mm de débattement.

Le poste de pilotage est signé Darimo, petite marque espagnole qui propose des cintres en carbone sur mesure très légers, et aussi des potences en aluminium dans de très nombreuses tailles et inclinaisons.

Au niveau des pneus, le team roule en Vittoria, avec les Peyote qui sont le choix le plus courant en course. Mais ils optent pour le Torrente en conditions humides.

Scott-Sram

Nino Schurter prendra bientôt sa retraite, mais en attendant, son Spark RC est encore bien prêt à jouer devant sur les courses. Le team est connu pour changer très souvent de déco sur ses vélos, et c’est ici la dernière version mauve pâle/vert pistache, plutôt osée.

Full kit Sram / RockShox pour l’équipe, dont l’équipementier est le sponsor titre. On note que Nino utilise le pod classique à gauche, avec les deux petits boutons distincts pour le blocage des suspensions et la tige de selle Reverb, mais qu’il opte pour l’interface Rocker Panel à droite pour le changement des vitesses (plus d’infos dans notre test ici).

120 mm de débattement à l’avant comme à l’arrière, et suspensions électroniques Flight Attendant.

Freins Sram Motive 4 pistons et disques 180 mm devant / 160 mm derrière.

Pédales HT à axe titane.

Nino roule avec les roues Silverton SL entièrement en carbone pour les reconnaissances et certains Short Track, mais préfère le plus souvent un modèle Syncros plus classique à rayons acier pour les courses XCO, afin d’avoir un train roulant plus tolérant et un peu moins rigide pour aborder plus sereinement les portions cassantes.

Specialized Factory Racing

Voici le Specialized Epic S-Works du leader de la coupe du Monde Chris Blevins. Pour Les Gets, il a choisi la version 120 mm de débattement et pas le modèle World Cup en 75 mm arrière et 110 mm avant.

Le kit complet Sram/RockShox Flight Attendant : un classique léger et efficace.

Les roues sont les très légères Roval Control World Cup, qui pèsent moins de 1 kg avec leurs rayons en carbone. (Plus de détails ici)

Côté pneus, les coureurs ont le choix entre le Air Trak très roulant et le Fast Trak plus accrocheur, avec deux carcasses (Flexlite plus légère ou renforcée) et gomme double densité (T5 sur la bande de roulement et T7 plus tendre sur les flancs). Comme il n’y a pas (encore ?) de vrai pneu boue dans la gamme, on a vu les coureurs rouler discrètement avec des pneus Schwalbe Rocket Ron aux flancs maquillés quand il pleuvait très fort lors des reconnaissances du jeudi.

Sunn

Le team français roule le nouveau Sunn Shamann, en 120 mm de débattement.

A son guidon, Yannis Musy signe quelques très beaux résultats cette saison !

Il roule en transmission Sram et suspensions RockShox Flight Attendant, mais avec des freins Magura MT8 et des disques Galfer.

Le cockpit en une pièce provient de chez FSA et la selle personnalisée de chez DDK.

Au niveau des roues et des pneus, Sunn fait partie des nombreux teams qui font confiance à Duke et Michelin.

Par  Olivier Béart