Bike Check | Le « side-bike » familial, et maison ! 

Par Paul Humbert -

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Bike Check | Le « side-bike » familial, et maison ! 

Tous les bricolages ne se valent pas et quand on passe quelques minutes derrière le fatbike « side-car » de John, on le comprend très vite, et le regard des gens qu’il croise en dit long sur leur étonnement. On le saisit également rapidement au sourire de son fils, confortablement installé dans ce qui a été préparé avec amour pendant de longs mois dans le garage de son père. Un VTT atypique qu’on ne pouvait pas ne pas vous présenter !

Les gens sourient, se retournent et s’arrêtent quand ils voient passer le « side-bike » d’Enoha. À un an et demi, il fait tourner toutes les têtes et c’est probablement grâce au travail de son papa, John. 

Enoha, John et Marine habitent à Six-Fours-les-Plages, dans le sud de la France et quand ils quittent leurs VTT respectifs, ils partent se promener avec leur fils sur le massif du Cap Sicié avec ce fatbike « Side-Bike » unique en son genre. C’est John, passionné et mécanicien chez Vélo Max à Ollioules, qui fait les présentations de sa machine : 

« C’est un projet qui a pointé le bout de son nez avant que mon fils naisse. Je suis tombé par hasard sur une marque qui proposait ce genre de machine, sur la base de vélos fatbike. Je ne trouvais pas le résultat terrible et une fois qu’Enoha est né, je me suis laissé un an et demi pour faire aboutir ce projet. 

J’ai commencé à acheter des pièces qui m’ont vite coûté cher, je n’avais plus le choix, je devais aller jusqu’au bout ! 

J’ai d’abord acheté le fatbike, un Trek Farley 2017. Je voulais cette couleur là, et surtout le modèle en aluminium pour installer le système de fixation sur le bras. Ensuite, j’ai acheté le système de pivot. J’avançais un peu au « feeling » mais j’avait fait de nombreuses mesures avant de me lancer. 

J’ai attendu d’avoir la coque avant d’entamer la construction du chassis. La coque justement, j’ai tenté de l’acheter seule après de la marque bad bike mais c’était impossible. Par chance, je suis tombé sur Art of Cycle, un des trois magasins revendeurs en France, qui a accepté de s’en séparer, un de ses clients souhaitait uniquement le fatbike. J’ai également préféré concevoir mon propre châssis. 

J’ai dessiné ce châssis qui a été assemblé et soudé par mon beau-frère qui est chaudronnier. Fast Suspensions m’a fourni un bras de Cannondale Lefty pour la fixation de la roue arrière et du frein. 

Après, j’ai acheté une roue d’un fatbike Specialized que j’ai dérayonnée pour l’installer sur le moyeu de Lefty. J’ai également utilisé un pneu Specialized pour cette roue-là.  Pour le garde-boue, après avoir cherché un peu partout dans les catalogues vélo, je me suis tourné vers un modèle pour Yamaha T-Max. Il est plat d’un côté et je peux le fixer, après découpe, sur le side ! 

Il existe beaucoup de side-bike rigides (sans articulation entre le vélo et le side) mais très peu avec des pivots. J’en ai vu montés sur des plaques en carbone et ça me semblait assez peu rigide. J’ai une nouvelle fois utilisé les services de mon beau frère pour installer une belle plaque en alu renforcée pour l’installer sur le Trek. J’ai utilisé une des vis de porte-bagage sur les haubans et on est venu se « pincer » à deux endroits sur les bases. Le tout permet de ne pas abimer le vélo et d’avoir un side articulé et bien rigide ! 

Côté freinage, le frein avant est assez classique et les deux freins arrières sont couplés avec un système proposé chez Hope pour les « handi-quad » notamment. Un petit système de dérivation me permet d’avoir une seule et même commande pour le frein arrière du vélo et du side ! À l’avant, j’utilise un étrier Tech 3 M4 et à l’arrière, deux étriers X2 avec des disques de 160 de diamètre. »

On remarque même un petit système de frein à main. Malin ! 

« Côté encombrement, j’ai réussi à installer mon fils et sa cousine de 3 ans. Ça devrait nous durer un moment ! »

Quand on demande à John les sensations sur la machine, il garde le sourire : « C’est hyper fun en tout-terrain, c’est hyper facile sur les grandes pistes. Sur le goudron, on tourne très bien à gauche mais à droite, il faut compenser la présence de la roue supplémentaire. Il faut donc bien pencher et marquer son virage, c’est un petit coup à prendre ! Ça va tout seul ! » 

Côté sécurité, Enoha est attaché avec une ceinture de siège auto arrimée à l’arrière de la coque, avec une sangle d’ajustement. Derrière le petit siège, on retrouve également un petit espace, parfait pour stocker une bouteille d’eau !

Deux petits feux à l’avant et à l’arrière permettent un montage de batterie pour les activer, l’ensemble étant initialement prévu pour être installé sur un vélo électrique. John n’excluant pas cette éventualité, elle n’est toutefois pas prioritaire.

Sur la balance, le tout n’est pas léger mais n’a rien d’excessif (entre 22 et 25 kilos selon lui). Pour le portefeuille non plus, à condition d’avoir de bons contacts comme ça a été le cas pour John avec son chaudronnier de beau-frère. Il pense en avoir eu pour 800 euros, en plus du fatbike. Avoir fait appel à ce genre de prestation « en externe », l’achat ou la fabrication d’une coque peut toutefois vite faire grimper l’addition. 

Une chose est certaine, du temps a été passé à l’atelier mais le sourire de toute la famille en valait bien le coup ! N’hésitez pas à leur dire bonjour si vous les croisez en balade, vous ne pourrez pas les rater ! 

ParPaul Humbert