BAMS 2023 | Grand Raid Godefroy : un championnat chaud Bouillon

Par Christophe Bortels -

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BAMS 2023 | Grand Raid Godefroy : un championnat chaud Bouillon

Prenez la très belle région de Bouillon, tracez des parcours VTT allant jusqu’à 120 km, saupoudrez-les avec plus d’un millier de concurrents, puis laissez le tout mijoter durant plusieurs heures jusqu’à 30° voire un peu plus : voici la recette concoctée par le célèbre Grand Raid Godefroy pour déterminer les champions de Belgique de marathon 2023 ! On vous raconte cette longue journée, qui laissera des traces aussi bien sur les corps que dans les mémoires :

Dimanche 10 septembre. Comme d’habitude, Bouillon se réveille avec la tête dans le brouillard. C’est le deuxième jour du Grand Raid Godefroy, qui la veille a vibré au rythme du gravel et de l’enduro. Aujourd’hui, place à l’épreuve phare : le marathon.

Ce GRG fait office de sixième et avant-dernière manche du Belgian Ardennes Marathon Series. Mais aux inscriptions, certains signes comme la file de gauche marquée d’un panneau « Belgian Cycling » et le drapeau belge sur certaines plaques de cadre nous indiquent que quelque chose d’autre se trame. Eh oui, cette épreuve sera aussi le théâtre des championnats de Belgique de marathon ! C’était déjà le cas pas plus tard qu’il y a deux ans, en 2021, pour le retour du Grand Raid Godefroy après une annulation l’année précédente suite à la pandémie de Covid.

7h45 : il est doucement temps d’aller se placer sur la grille de départ.

Ils sont 1200 à s’aligner sur les différentes distances, allant de 50 à 120 km. Les titres de champions de Belgique se disputeront quant à eux sur le 90 km pour les femmes et le 120 km pour les hommes.

Maillot de champion d’Europe sur les épaules et plaque n°1 sur le vélo : pas de doute, Wout Alleman est le grand favori du jour chez les Elites. Mais de sérieux prétendants comme Frans Claes – champion de Belgique en titre – ou d’autres grands noms de la discipline comme Kevin Panhuyzen, Thomas Sprengers, Simon Grégoire ou encore le coureur de l’équipe route EF Education-EasyPost, Jens Keukeleire, comptent bien lui compliquer la tâche. Joris Massaer, lui aussi régulièrement aux avant-postes sur les épreuves BAMS, part avec les faveurs des pronostics pour le titre en Master 1.

Bref, le top box a fière allure !

8h pile : c’est parti pour 120 km, un peu plus de 3600 m de dénivelé positif et autour de 5h de course pour les meilleurs. Alors forcément, ça ne démarre pas à bloc…

C’est aussi le début d’un marathon pour les suiveurs qui, championnat de Belgique oblige, sont bien plus nombreux que d’habitude – roues, pompes et bidons à la main – à envahir les petits villages où se trouvent les différentes zones de ravitaillement et d’assistance.

8h26 : la tête de course apparaît dans la deuxième longue montée du parcours, à l’approche du village de Botassart.

Les 12 premiers kilomètres ont déjà permis de faire du tri. Ils sont 12 dans le gros groupe de tête, et on y retrouve logiquement la plupart des favoris : dans l’ordre, Thomas Sprengers, Frans Claes, Wout Alleman, Kevin Panhuyzen, Simon Grégoire, Jens Keukeleire, Joris Massaer, Seppe Rombouts, Ronan van den Put, Owen Valcke, Tijs Huygen et Maxime Dony.

Les concurrents ont pris de la hauteur et ont quitté le brouillard de la vallée. Le soleil brille et à ce moment de la journée, les températures sont encore supportables et même parfaites pour le marathon. Ça ne va pas durer…

Ceux qui ont participé au GRG ces dernières années se souviennent sans doute de cette descente avec ses racines au début et sa forte pente à la fin, mais surtout son magnifique point de vue sur la vallée de la Semois. Eh bien, en raison de travaux forestiers et par mesure de sécurité, les organisateurs ont décidé de la retirer du parcours en dernière minute.

Par chance, ils avaient à disposition juste à côté une petite spéciale d’enduro – la Noueuse -, qui figurait d’ailleurs au programme du GRG enduro la veille. Les marathoniens sont donc passés par là, et si certains auront peut-être été déçus de constater que les sauts avaient été fermés pour l’occasion, ils semblaient en grande majorité avoir apprécié cette alternative à la descente habituelle parfois jugée un peu trop dangereuse.

Wout Alleman est le premier à entrer dans la spéciale, située au kilomètre 31. Suivi par Kevin Panhuyzen, il a réussi à creuser un petit écart.

Le groupe de poursuivants est particulièrement étiré. On y retrouve Simon Grégoire, Thomas Sprengers, Jens Keukeleire, Frans Claes, Tijs Huygen, Joris Massaer, Seppe Rombouts, Ronan van den Put et Owen Valcke, autrement dit la plupart des concurrents qui composaient le gros groupe du début de course.

Pause express à Rochehaut pour immortaliser cette superbe atmosphère en contrebas.

KM 51 : alors qu’il commence à faire chaud, Kevin Panhuyzen et Wout Alleman mènent toujours la course, avec désormais plus d’une minute et demie d’avance. Et ça roule vite, très, vite, puisque cette bonne cinquantaine de kilomètres a été avalée en à peine plus de deux heures !

Derrière par contre, il y a eu de l’écrémage. Ils ne sont en effet plus que six en poursuite : Joris Massaer, Frans Claes, Thijs Huygen, Thomas Sprengers, Jens Keukeleire et Simon Grégoire.

Les concurrents ont pu découvrir cette très jolie nouvelle section entre les villages de Vresse-sur-Semois et de Membre, sur les hauteur de la Semois.

KM 75 : pas de changement aux avant-postes où l’on retrouve toujours notre duo Alleman-Panhuyzen.

Mais surprise, Frans Claes, Joris Massaer, Simon Grégoire et Jens Keukeleire apparaissent juste après. L’écart qui était d’une minute et demie une vingtaine de kilomètres plus tôt est tombé à quelques secondes seulement ! Tout reste ouvert pour le podium…

Coup de chance : au kilomètre 93, à l’endroit où le parcours de 90 km retrouve celui du 120 km, nous voyons passer la tête de course femmes sur le 90 km. Alice Pirard s’était isolée en tête un peu plus tôt dans l’épreuve, mais elle a été rejointe par Joyce Vanderbeken. L’une des deux sera sacrée championne de Belgique dans une heure et demie, mais laquelle ?

Retour sur le 120 km, et il y a eu du changement puisque Wout Alleman est à présent seul en tête avec 2 minutes d’avance !

Kevin Panhuyzen n’a pas réussir à tenir la roue de Wout Alleman au-delà du 80e kilomètre et s’est même fait dépasser par le duo Joris Massaer / Frans Claes ainsi que par Simon Grégoire.

Retour sur la ligne d’arrivée. Pas le temps de souffler, voilà l’arrivée du 90 km, remporté par Sébastien Carabin devant Anthony Franquet et Géry Bradefer.

On s’étonne de voir les vélos particulièrement sales alors qu’il fait si chaud et a priori très sec. Mais quelques sections humides et boueuses se sont chargées de repeindre les montures. C’est ça le VTT…

Fin du demi-suspense et pas de surprise de dernière minute : Wout Alleman remporte son 2e titre de champion de Belgique de Marathon en 5h09 !

La communion est belle avec la famille, les amis et les supporters. On se rappelera que Wout Alleman, touché par la mononucléose, avait vécu une saison 2022 très compliquée.

Frans Claes et Joris Massaer arrivent ensemble, mais il n’y aura pas de sprint. 2e ou 3e place scratch, peu importe, le titre Master 1 est dans la poche pour Massaer. Claes décroche l’argent chez les Elites.

Les pluies de confettis s’enchaînent, et cette fois c’est pour Alice Pirard, qui remporte le 90 km chez les dames et est donc sacrée championne de Belgique Elite !

Joyce Vanderbeken et Githa Michiels complètent le podium féminin en Elites.

Chez les hommes sur le 120 km, Kevin Panhuyzen (à droite) est parvenu en toute fin de course à revenir sur Simon Grégoire (à gauche) et à le dépasser, pour venir cueillir la 4e place scratch et la médaille de bronze chez les Elites.

Derrière Thomas Sprengers, 6e, Jens Keukeleire (à gauche) prend la 7e place, alors que Thijs Huygen (champion de Belgique Elite 3, à droite), Ronan van den Put et Seppe Rombouts complètent le top 10 scratch.

20e au scratch, Robin Ferket décroche la première place en Espoirs et donc le titre national. Chez les Master 2, c’est Peter Verstraete qui enfile le maillot de champion de Belgique, alors que Rony Vandael est sacré en Master 3.

On notera aussi la 131e place scratch d’Elisa Heeren (ici en photo) et la 155e de Blanche Flémal, les deux seules femmes à être venues à bout de ce redoutable 120 km.

De la chaleur, du soleil, peu de vent, beaucoup de kilomètres et de dénivelé positif : les organismes étaient particulièrement éprouvés au terme de ce GRG 2023. Les brumisateurs et la petite glace à l’arrivée ont fait beaucoup de bien…

Les médailles et les maillots tant convoités.

Voici les nouveaux champions de Belgique de marathon ! De gauche à droite, Tijs Huygen (Elite 3), Peter Verstraete (Master 2), Wout Alleman (Elite), Joris Massaer (Master 1), Alice Pirard (Dames Elite), Kimberly Peeters (Dames Elite 3), Kristien Achten (Dames Master), Melanie Van Campfort (Dames Espoirs), Robin Ferket (Espoirs) et Rony Vandael (Master 3).

Et puisque nous étions également sur une manche du Belgian Ardennes Marathon Series, la traditionnelle photo rassemblant les leaders du classement général de la série. De gauche à droite, Thomas Sprengers (Elites), Joris Massaer (Master 1), Robin Ferket (Espoirs), Rony Vandael (Master 3), Kris Henderieckx (Master 2), Joyce Vanderbeken (Dames Master) et Kimberly Peeters (Dames Elites).

Rendez-vous à Godinne ce dimanche 17 septembre pour le Raid Bocq, septième et déjà dernière manche du BAMS !

Résultats complets sur Chronorace

ParChristophe Bortels