Visite | Asterion & friends : le savoir-faire français à l’honneur

Par Olivier Béart -

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Visite | Asterion & friends : le savoir-faire français à l’honneur

C’est une histoire qui était restée dans nos cartons depuis quelques mois, mais qui méritait d’en sortir : juste avant le tumulte du Roc d’Azur, nous avons eu l’occasion de passer une journée dans l’univers d’Asterion, le désormais célèbre monteur de roues français basé près de Lyon qui, pour la circonstance, avait invité quelques autres marques bleu-blanc-rouge à les rejoindre. Reportage :

Et c’est ainsi qu’il y a plus de 10 ans, il s’est mis réaliser ses premiers montages. De fil en aiguilles, le hobby très pointu s’est transformé en une occupation à temps plein (BeSt Wheels) et enfin en une réelle entreprise qui compte parmi les plus belles réussites du domaine. Si Benoît s’occupe toujours aujourd’hui des aspects techniques et d’une partie des montages, il peut compter sur son associé Nicolas Grossi (à droite) qui se charge des aspects communication/marketing.

L’idée de la marque et ce qui lui a permis de grandir rapidement, ça a été de ne pas être un simple assembleur ou un simple monteur à la carte. Bien sûr, tous les montages sont toujours réalisés entièrement à la main, en prenant le temps de bien faire les choses, car on sait ici que le comportement dynamique ainsi que la durabilité – et donc la réputation de l’entreprise – dépendent très fortement de ce paramètre.

Bien sûr aussi, la flexibilité est toujours présente dans cette petite structure et on peut toujours s’y faire monter la paire de roues de ses rêves avec tels moyeux, telles jantes et tels rayons. Mais Asterion a très vite proposé également des gammes de roues avec des produits sélectionnés et/ou développés par ses soins pour créer des ensembles cohérents, et cela en VTT, mais aussi en route et en BMX.

Aivee, le partenaire

Asterion_Visite-Copyright_Olivier-Beart-Vojomag-12Même si Asterion propose encore à son catalogue des roues avec des moyeux d’autres marques (Hope, Chris King, etc), c’est dans cette optique de conception de roues optimisées et pensées comme un tout qu’Asterion a noué un partenariat très étroit avec Aivee. Cette enseigne n’est autre que l’émanation du groupe Bérieau, un puissant acteur du monde de l’usinage de précision basé en Vendée. Ils avaient décidé seuls de se lancer dans le monde du vélo, mais ils se sont vite aperçus que leur seule expertise industrielle ne suffirait pas à percer dans cet univers.

Les premières série de moyeux Aivee n’ont d’ailleurs pas laissé de bons souvenirs à beaucoup d’utilisateurs à cause notamment d’une prise de jeu rapide, et il a fallu redresser la barre ensuite, mais c’est désormais du passé, comme nous avons pu nous en rendre compte lors de nos derniers tests. Asterion a donc aidé Aivee à rendre ses produits vraiment adaptés aux contraintes du vélo, alors que de son côté Asterion peut compter sur un partenaire industriel de poids pour l’aider à réaliser les composants qu’elle souhaite et qu’elle juge les plus adaptés pour sa gamme.

Asterion_Visite-Copyright_Olivier-Beart-Vojomag-57Aivee et Asterion développement également ensemble toute une série de machines de test qui permettant tant d’éprouver les moyeux que les jantes, rayons et écrous qui doivent tous réussir cette phase de torture avant une éventuelle commercialisation. L’ingénieur qui sommeille toujours quelque part chez Benoît Stupici est aux anges, car cela permet aux deux marques de créer des machines spécifiques qui s’approchent le plus possible des contraintes réellement rencontrées sur le terrain.

Asterion_Visite-Effigear-coulanges-Copyright_Olivier-Beart-Vojomag-2Les vrais tests en extérieur et sur le long terme restent aussi primordiaux et c’est pour cela que des athlètes comme Benoît Coulanges sont embrigadés comme pilotes/testeurs. Car, comme le dit très bien la devise que l’autre Benoît (Stupici) a fait sienne : « En théorie, il n’y a pas de différence entre la théorie et la pratique, mais en pratique il y en a. »

Aujourd’hui, le partenariat a débouché sur l’existence d’une gamme complète dont l’Edition One est le porte-étendard et dont les derniers nés sont les MT6 (haut de gamme orienté fiabilité et robustesse dans l’esprit de Chris King) et MP2 (entrée de gamme destiné aux montages en plus grande série). L’heure est aussi au raffinement avec l’apparition de corps de roue-libre renforcés, de roulements en céramique ou encore de cliquets fixes destinés aux possesseurs de pédaliers à corps de roue-libre intégré comme le fameux HXR (voir notre test ici).

Les petites nouvelles

La gamme Sport remplace désormais l’appellation ESP. Il s’agit de roues pensées pour offrir le meilleur rapport qualité/prix possible, avec des tarifs qui débutent dès 550€ en aluminium et 1199€ en carbone. La gamme est disponible tant en orientation XC que AM, sur base de moyeux Aivee MP2. Côté poids, la XC29 Carbon est annoncée à 1640g la paire.

L’autre grosse nouveauté, c’est l’arrivée de roues destinées aux vélos électriques. Il s’agit de la gamme Asterion Hybrid, qui met l’accent sur la fiabilité et la robustesse avec des moyeux Aivee MT6, 32 rayons ronds et des jantes NoTubes Flow. L’idée est de proposer un produit haut de gamme aux possesseurs de vtt électriques, soit pour améliorer le comportement, soit la durabilité par rapport aux composants d’origine. Leur tarif est de 789€.

Enfin, la dernière nouveauté n’est pas technique mais au niveau du service offert. Asterion dispose désormais d’un parc de roues de prêt qui permettent de dépanner très rapidement les clients qui rencontreraient un souci avec une de leurs roues. L’idée est de permettre à la réparation de se dérouler dans les meilleures conditions, rapidement mais sans urgence, tout en sachant que le client peut continuer à rouler pendant ce temps-là. Malin et, à notre connaissance, assez unique !

Asterion & friends

Petit à petit, Asterion a aussi noué des contacts avec pas mal d’autres acteurs du monde du vélo en France et ailleurs en Europe. Leur point commun : partager une même philosophie qui place la qualité, l’originalité et le soin du produit au centre des préoccupations, ainsi qu’une volonté de préserver un certain savoir-faire dans nos contrées même si la production n’y est pas toujours réalisée.

Parmi les marques présentes lors de ce petit événement avant le Roc d’Azur, outre S1NEO (uniquement focalisé sur la route pour le moment même si une gamme VTT est en préparation) et Rohloff (avec ses célèbres moyeux à vitesses intégrées), c’était aussi l’occasion de mettre des visages sur des noms comme Cavalerie, Baramind, FMP Suspensions ou encore Curve Engineering.

Asterion_Visite-Copyright_Olivier-Beart-Vojomag-17-modifBon, maintenant il est temps de laisser tout ce beau monde travailler. Nous aurons l’occasion très bientôt de vous reparler de quelques-uns de leurs produits…

Liens utiles : notre test des roues Asterion Edition One Alu – notre dossier consacré aux roues carbone – le site Asterion

ParOlivier Béart