Au coeur des Albères, rendez-vous en terrain connu

Par Paul Humbert -

  • Nature

Au coeur des Albères, rendez-vous en terrain connu

Ce n’est pas tous les jours que nous avons l’occasion de rendre les gens heureux. Vraiment heureux. Avec l’aide précieuse de Sram, nous avons en l’occasion de le faire en concoctant un concours récompensant deux de nos fidèles lecteurs. Complices, Anne-Caroline Chausson et Simon André nous ont prêté main forte pour accueillir Didier et Sandrine à la descente de leurs avions, quelques heures avant de plonger, à VTT, aux coeur des Albères. Montrer ce que l’on aime faire, partager notre passion et, accessoirement rouler quelques nouveautés Sram en avant-première, tels étaient nos objectifs. À quelques encablures de la frontière espagnole, revivez avec nous cette expérience que nous ne sommes pas près d’oublier.

Au programme, quelques jours aux guidons de vélos équipés par la marque, au coeur des Albères, dans la roue d’Anne-Caroline Chausson et de Simon André. Avouez qu’il y a pire comme programme ! Nos mails s’échangent, le concours se met en place, vous vous faites remarquer derrière vos écrans, sans parfois vous douter qu’ils peuvent vous amener tout droit jusqu’au début des sentiers.

Nous n’aurons pas l’indécence de vous présenter Anne-Caroline Chausson ni Simon André mais sachez que les deux ambassadeurs de la marques ont passé suffisamment de temps entre des rubalises à chasser le chrono pour profiter de quelques jours de ride sans aucune contrainte, juste pour leur plaisir et celui de nos lecteurs.

Ces derniers ont des noms, Sandrine et Didier, et ils nous arrivent respectivement d’Alsace et de Belgique. Sélectionnés suite à leur participation, ils n’ont aucune idée d’où ils vont mettre les pieds, et c’est tant mieux.

Didier nous a fait rire avec sa candidature. Il lâche son Santa Cruz Bronson pour monter sur un Giant Trance. Sandrine, de son côté, a réussi à nous tromper de la plus belle des manières en jouant sur la fibre nostalgique. Elle nous a présenté une photo d’elle enfant, avec son idole de l’époque, Anne-Caroline Chausson. Manque de pot, après vérification de l’intéressée, ce n’était pas elle mais cela n’avait plus d’importance, le mal était fait. C’est avec un sourire machiavélique aux lèvres qu’elle grimpe sur un Canyon Spectral. Sa curiosité et sa bonne humeur ont suffi à la faire pardonner en l’espace de quelques minutes.

Jour 1 : bienvenue chez nous, bienvenue partout

Nous voilà arrivés au Cap Neoulous, à quelques kilomètres d’Argelès, haut lieu des amateurs de VTT, de soirées sans fins et de bonne cuisine.

Ceux qui l’occupent deviendront pour nous les rois et reines des Albères. Ils se prénomment Stéphane et France. Ces deux passionnés de vélo et de nature aiment recevoir et partager. Ils ont la capacité à transformer une agréable journée en une excellente journée. N’en déplaise à Stéphane, qui aime à se présenter comme le « sanglier cévenol », il a eu toute la finesse nécessaire pour s’adapter à nos attentes, nos modes de vie et nos désirs. Même si les repas passés à leur table pourraient s’apparenter à une claire tentative de corruption, voilà que nous avons digéré et on peut toujours vous regarder droit dans les yeux et vous dire que c’est un endroit à ne pas rater si vous souhaitez faire du du VTT dans cette région.

Mais passons justement aux choses sérieuses. Et là encore, Stéphane est aux commandes. Avec l’aide de Simon, avec qui il guide des groupes de VTTistes, il nous mène sur les plus beaux sentiers de la région. Des sommets du Neoulous ou du Canigou jusqu’à la mer, de la France à l’Espagne, ils ouvrent, taillent et entretiennent des sentiers. À leur table comme sur un vélo, tout est fait à proximité, les circuits courts sont privilégiés pour vos repas alors que les sentiers les plus longs sont sélectionnés pour vous mettre en appétit.

Nous n’attendrons pas bien longtemps avant de nous retrouver en selle. Juste le temps de régler nos vélos et de laisser le temps à Sandrine et Didier de trouver leurs marques. Les deux ne savent pas encore trop sur quel pied danser. En terre inconnue, ils nous découvrent en terrain connu. Voyager, passer d’un vélo à l’autre et se lancer sur des sentiers inconnus avec des camarades encore jamais croisés pourrait en dérouter plus d’un.

Pourtant, dès qu’on bascule dans les sentiers, tout le monde retrouve un langage commun, celui du VTT. Vous en attesterez, il n’y a rien de mieux pour briser la glace que deux heures de vélo.

On sent bien nos gagnants intimidés aux côtés d’Anne-Caroline et de Simon, mais ces derniers prennent le temps et s’efforcent, sans le laisser paraître, de mettre tout le monde à l’aise.

Ils sont des ambassadeurs de la marque Sram mais ils sont surtout des amis de longue date. Ils ont voyagé et couru ensemble. Ils se connaissent très bien et à deux, ils sont tout simplement imbattables. Ils n’en sont pas pour autant intimidants et restent des gens normaux, simples et passionnés qui placent vraiment la convivialité au coeur de leurs sorties.

Avec Altino, en charge de la marque Sram, nous observons cette phase d’approche et de découverte avec grand plaisir. Une de nos plus grandes peurs est levée, tout le monde a le niveau, et cela ouvre une belle porte : nous allons nous amuser les jours suivants !

Si Didier n’en n’est pas à son coup d’essai, c’est une surprise pour Sandrine de commencer sa sortie de VTT en accrochant son vélo sur la remorque du camion de Stephane. Son bilan carbone en prend un coup mais elle réalise très vite que c’est la porte ouverte vers les plus beaux sentiers de la région.

On fignole les derniers réglages et on découvre le terrains, les odeurs et les paysages avant de rentrer à l’abri, la pluie commençant à tomber alors que nous terminons notre première sortie. Tout le monde est dans le bain et on trépigne.

La première soirée nous a permis de lever toutes les timidités. Une paëlla géante et une partie de babyfoot à quatre mains plus tard, tout le monde ferme les yeux en préparation de la grosse journée du lendemain.

 Jour 2 : team building

On commence notre deuxième, et première vrai journée de ride comme on s’est couché la veille : le ventre bien rempli. Pourtant, personne ne sait vraiment à quelle sauce nous allons être mangés.

On grimpe à travers des vallées, des gorges, et des paysages qui présentent de moins en moins de traces humaines. Une petite route, la tête dans les nuages, nous guide jusqu’au sommet.

La glacière de Stephane regorge « d’énergie » et on profite de l’ambiance radicalement différente de celle du bord de mer. Le terrain est on ne peut plus humide, un ruine nous observe du coin de l’oeil et on entame notre descente.

En dévers et dans les feuilles, elle nous garde sur la retenue avant de nous faire plonger dans une magnifique forêt de hêtres.

L’ambiance qui se dégage est assez magique et on en profite pour capturer un passage de Simon et d’Anne-Caroline où le grip, parfois précaire, les pousse à adopter un pilotage tout en glisse.

Stephane a réalisé un boulot de fou pour tout débroussailler. Notre petit groupe ne boude pas son plaisir sur ce qu’on découvre être la seule descente sans gros cailloux du massif. Tout en flow, Didier et Sandrine ont le sourire aux lèvres.

On longe la montagne pour suivre les traces d’une ancienne voie ferrée. De cette dernière il ne reste plus que les tunnels creusés à même la roche et des wagonnets rouillés. On comprend pourtant tout le sens de ce lien qui connectait les vallées à l’économie de la région. Aujourd’hui, ce chemin de fer est devenu une voie verte « sauvage » pour notre plus grand plaisir.

C’est Simon qui nous « briefe » avant chaque descente sur les difficultés et les obstacles que nous allons rencontrer (tout en prenant la peine de rassurer ceux qui doivent l’être sur leurs capacités). Avant de plonger dans ce qui ressemblera à un paysage digne du Canada, on traverse un troupeau de vaches… et de taureaux, que votre serviteur ne découvrira qu’après s’être mis en position de vulnérabilité : appareil photo à la main, loin de son vélo. Altino nous rassure, ils ont l’air plutôt sympa, mais on file sans demander notre reste !

Notre petit groupe trouve son rythme, ses codes, ses blagues et on se sent prêt à enchaîner les kilomètres. La météo a toutefois décidé de nous imposer un nouvel exercice de cohésion (ou de « team building », comme vous préférez). Au milieu de notre descente, une pluie tropicale, sans la chaleur de cette dernière, s’abat sur nous. Bienvenue dans le sud de la France !

Pour nos hôtes, le Nord commence au-dessus d’Avignon, nos deux gagnants ne devraient donc en rien s’étonner de cette météo qui leur est coutumière… On sèche comme on peut, Sandrine et Didier tiennent le choc !

Un changement de vallée s’impose pour rejoindre France et notre repas ! Le reste de la journée ne sera que plaisir et découverte, presque loin des gouttes où nous lâcherons progressivement les freins pour arriver à notre vitesse de croisière. On sent que par moment Simon et Anne-Caroline ne demandent qu’à sentir une petite tape dans le dos pour attaquer les sentiers comme ils savent si bien le faire. Ils gardent pourtant toujours un oeil sur nos gagnants.

Avec Altino, nous naviguons à l’avant et à l’arrière du groupe. On profite et on se dit qu’à la place de Sandrine ou de Didier, on ne bouderait pas notre plaisir.

Pour prolonger « l’expérience », on boucle notre journée sur le port de Collioure, un verre à la main. L’hydratation, ça a du bon et on sent que Didier comme Sandrine adhèrent à cette philosophie qui se présente à eux.

Jour 3 : de la montagne à la mer

Notre plus gros morceau nous attendait pour cette troisième journée. « Du sommet des montagnes jusqu’à la plage », avouez qu’il y a pire comme programme. C’est en voiture qu’on rejoint notre point de départ.

Quand on met enfin la tête dehors, le paysage à défilé, une batterie d’appareil photo s’est envolée et on se retrouve à quelques centaines de mètres de l’Espagne.

Les Pyrénées nous observent et on termine à vélo l’ascension vers le sommet du mont Neoulous.

Ici, les vaches sont en liberté et la légende raconte même qu’un troupeau de vaches tueuses passe d’un pays à l’autre. C’est du moins ce qu’on fait croire aux touristes.

Pour la première fois, c’est France qui prend les commandes de notre groupe pour nous guider sur certains de ses sentiers favoris.

La dépaysement est total, on traverse à pleine vitesse les pentes herbeuses du mont Neoulous, on s’amuse sur les reliefs et on slalome entre les taureaux.

On garde la mer en point de mire et tout le monde profite comme jamais.

Le temps d’une petite opération bénigne sur le bras d’Altino, Sandrine retrouve sa casquette d’infirmière. Nous voilà tous repartis sains et saufs.

France, regard vers l’horizon, nous fait une précision de taille. Ici, nous ne sommes pas en France, ni en Espagne, nous sommes en Catalogne !

La situation géopolitique fragile de nos sentiers ne nous empêche pas d’en profiter. Entre deux veaux et leurs mères, Didier pique un petit somme avant de repartir chasser le sanglier. Quand la végétation est plus touffue, ce ne sont plus des vaches que l’on croise sur les sentiers !

On traverse ensuite une portion qui comptera parmi les plus belles de tout notre petit périple. Au-dessus d’une rivière, on slalome entre les cailloux, on saute au-dessus des troncs de bois mort et la végétation. On prend la roue d’Anne-Caroline qui se fait plaisir, ça se voit au premier coup d’oeil. Ses roues décollent dès qu’une possibilité s’ouvre à elle. Elle cherche les meilleures trajectoires et on prend par la même occasion une leçon de pilotage avant d’enchaîner avec un atelier « réparation de crevaison ».

Didier et Sandrine roulent de plus en plus vite. L’un comme l’autre s’épanouissent pleinement et ont appréhendé le terrain, même si ce dernier n’a de cesse de changer.

Un petit stop « selfie » avec une vue plongeante sur la mer et on bascule dans la dernière portion de la descente. Plus artificielle et travaillée, elle est connue des VTTistes de la région. Des petits sauts, des virages relevés, des dalles… Didier sautille dans tous les sens, jusqu’à se faire peur, mais c’est divertissant pour nous !

En épilogue, on termine les pieds dans le sable, verre de vin à la main, maillot de bain à proximité. Il nous reste encore un petit tour au programme, mais nous venons de terminer le gros du morceau et tout le monde en profite.

De retour au cap Neoulous, Sandrine et Didier découvrent un spectacle qu’ils pensaient uniquement proposé par les spectateurs de football. Derrière un écran, nous avons tous les yeux rivés sur la manche de coupe du Monde de descente qui se déroule ce jour-là. Anne-Caroline et Simon commentent, encouragent, on discute et ils observent, l’air amusé.

Il nous reste encore quelques heures de soleil avant de refaire nos valises et tout le monde se sent prêt pour une dernière danse. On remonte dans le camion de Stephane pour retrouver une des descentes de la veille.

Nous l’entamons sous quelques gouttes, avant de rapidement terminer sous la douche. Anne-Caroline glisse un dernier conseil à Sandrine pour rouler dans de telles conditions : « Roule dans la rigole, là où l’eau coule. »

C’est avec une odeur de chiens mouillés qu’on termine notre petit périple. Trempés, mais heureux.

À l’heure du bilan, Sandrine et Didier ne semblent pas malheureux. L’un comme l’autre n’avaient eu aucune information sur le programme, ni même sur l’endroit où ils se rendaient. Tombés dans ce que Sandrine appellera « un univers de geek », ils s’en amusent sans parfois tout comprendre. De son côté, Didier ne savait pas trop sur quel pied danser en arrivant. « Pris en sandwich » entre Anne-Caroline et Simon, il comprend que les deux personnes n’ont rien d’inaccessible et il apprend beaucoup sur ce qu’il doit faire pour améliorer son pilotage.

« On reviendra ! », c’est probablement la phrase qui attestera de la réussite de ce séjour. De notre côté, on oublie notre casquette Vojo, nos habitudes et on prend un véritable plaisir à partager notre sport avec des champions de très haut niveau et des personnes loin de tout ce milieu de « l’industrie du cycle » dans lequel nous gravitons.

C’est sans pression et dans la bonne humeur que nous nous quittons. On se promet de se retrouver, de revenir « manger comme des dieux » au cap neoulous et retrouver les sentiers que nous avons découverts. Nous n’avons pas besoin d’aller bien loin pour trouver des endroits magnifiques et des personnes qui le sont tout autant pour faire du VTT. Ce sport, il se partage, et le mélange auquel nous avons pris part ces trois derniers jours ne nous donne envie que d’une chose : recommencer.

Retrouvez la prise en main du groupe GX Eagle par Didier et Sandrine : www.vojomag.com/prise-en-main-sram-gx-eagle-laigle-prend-de-lenvergure

L’adresse du Cap Neoulous : www.capneoulous.com

ParPaul Humbert