World Cup XC 2022 #9 – Val di Sole | Le chant du cygne

Par Léo Kervran -

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World Cup XC 2022 #9 – Val di Sole | Le chant du cygne

Final grandiose, une dernière danse, le chant du cygne… Pas facile de trouver les mots pour décrire cette finale de la coupe du monde 2022 à Val di Sole. Historique sur le plan sportif à de nombreux égards, cette étape marque aussi la fin de l’ère Redbull après 11 ans de diffusion du circuit international. 11 années qui ont façonné et fait évoluer le VTT au plus haut niveau, XC comme DH, et qui laisseront une empreinte indélébile dans l’histoire de notre sport. Avant de sauter dans l’inconnu et de céder la place au tandem Discovery/ESO l’année prochaine, voici notre dernier portfolio d’une saison haute en couleurs :


Et voilà, c’est la fin ! Après une des saisons les plus longues et les plus denses de l’histoire du XC, la coupe du monde 2022 tirait sa révérence ce week-end. Et pour ça, quoi de mieux que de le faire à Val di Sole ? Théâtre des championnats du monde l’année dernière, le tracé italien est un habitué du circuit international depuis bientôt une décennie et a souvent donné lieu à des courses spectaculaires.

S’il n’atteint peut-être pas la renommée d’un Nove Mesto ou d’un Mont-Sainte-Anne, ni de Black Snake, la piste de DH située juste à côté, le parcours de XC de Val di Sole a une particularité : il peut être divisé en deux, avec une première boucle très technique et une seconde un peu plus courte mais aussi beaucoup plus roulante. De quoi ménager du suspense même si, quand on vous aura dit qu’un certain Nino Schurter s’y est imposé six fois, vous aurez sûrement une meilleure idée du genre de qualités à avoir pour espérer franchir la ligne d’arrivée en tête…

Femmes : deux mondes à part

Deux courses en une, voilà comment se présente cette coupe du monde de Val di Sole chez les femmes. D’un côté, le plus évident, la course pour la victoire. Pauline Ferrand-Prévot paraît au-dessus du lot avec sa démonstration sur les championnats du monde puis sur le short-track mais le circuit de Val di Sole est technique et piégeux et l’année dernière, elle y avait perdu son titre mondial face à Evie Richards. Cette année, ses adversaires s’appellent plutôt Jolanda Neff, Loana Lecomte ou Haley Batten mais elles ne sont pas moins dangereuses…

De l’autre, la lutte pour le classement général. Sauf surprise, Anne Terpstra, Alessandra Keller et Rebecca McConnell ne devraient pas être en mesure de remporter la course mais seulement 43 points les séparent, en faveur de la Néerlandaise pour l’instant. Ceci dit, on l’a vue diminuée sur le short-track par une infection à la joue et Rebecca McConnell ne semble toujours pas avoir retrouvé son niveau du début de saison, où elle avait remporté trois victoires d’affilée.

Si vous nous demandez une favorite, on pencherait donc plutôt pour Alessandra Keller, qui vient tout juste de faire le plein de confiance en remportant le classement général du XCC. Réponse dans un peu moins d’1h30 !

C’est parti ! (Presque) comme d’habitude, c’est Jolanda Neff qui prend le meilleur départ, cette fois suivie par Gwendalyn Gibson (à gauche de l’image, entre Savilia Blunk et Martina Berta). En revanche, Pauline Ferrand-Prévot a manqué son envol et se fait un peu enfermer.

Si on a retrouvé la Jolanda Neff qui fait le holeshot, on n’a pas encore retrouvé la Jolanda Neff qui parvient à maintenir cet effort. Avant même la fin de la start-loop, la Suissesse commence à reculer dans le peloton. Ceci dit, on ne se fait pas (encore) trop de soucis tant elle nous a montré cette année qu’elle pouvait finir très fort après quelques tours de « récupération ». Qui plus est, le circuit de Val di Sole convient bien à ses capacités techniques.

En attendant, la course continue et ses concurrentes ont d’autres plans. Au pied du podium sur « ses » championnats du monde, Loana Lecomte aimerait bien retrouver le chemin de la victoire et comme à son habitude, elle tente de s’échapper dès le début du premier tour. Néanmoins, ses adversaires savent qu’il ne faut pas lui laisser cette marge de manœuvre et Pauline Ferrand-Prévot veille au grain. Seulement 7e sur la ligne à la fin de la start-loop, elle fait rapidement l’effort pour revenir dans la roue de sa jeune compatriote avant les premiers passages techniques.

Bien lui en a pris : en ce début de course, Loana Lecomte survole littéralement les (nombreux) pièges du circuit italien et creuse un petit écart à chaque fois que quelques pierres ou racines se présentent.

Pendant un tour, la championne du monde doit donc sans cesse faire l’effort pour recoller et surtout, le duo s’envole : elles comptent déjà plus de 30 secondes d’avance à la fin de cette première boucle. Autant dire que si Pauline Ferrand-Prévot avait attendu un peu plus longtemps dans le peloton, pas sûr qu’elle aurait revu Loana Lecomte avant la ligne d’arrivée…

Dans le peloton justement, les choses commencent à prendre forme. Très à l’aise dans les montées, Haley Batten est revenue puis a distancé sa compatriote Savilia Blunk pour la 3e place mais un groupe de cinq les suit à quelques secondes et reste à l’affut de la moindre erreur : Jolanda Neff emmène Kate Courtney, Martina Berta, Sina Frei et Alessandra Keller. Au total, trois Américaines contre trois Suissesses avec une Italienne en arbitre !

Pour Anne Terpstra en revanche, c’est (beaucoup) plus compliqué. La Néerlandaise termine le premier tour complet en 27e position et si les choses restent telles qu’elles le sont actuellement, avec Alessandra Keller 7e, elle perdrait le titre pour un tout petit point…

Pas le temps de suivre cette lutte à distance plus longtemps, il se passe des choses à l’avant. Pauline Ferrand-Prévot a attaqué dans le début du troisième tour, pile à la mi-course, et Loana Lecomte n’a pas su répondre. L’écart grimpe vite, très vite et atteint déjà 28 s au premier point intermédiaire. Ce sera 40 s au pointage suivant et finalement 47 secondes sur la ligne à l’entame du 4e tour, autant dire un gouffre en si peu de temps !

Au deuxième échelon, on ne chôme pas non plus ! Jolanda Neff a trouvé son second souffle et a distancé le reste de son groupe, dans lequel on trouve désormais une Savilia Blunk qui paye son départ rapide. La Suissesse revient bientôt sur Haley Batten qui occupait jusque-là « tranquillement » la troisième place et pendant un tour, les deux athlètes se livrent un beau duel, les talents de grimpeuse de Batten répondant au pilotage de Neff.

Toutefois, l’expérience finit par payer et dans le quatrième tour, Jolanda Neff distance pour de bon Haley Batten.

Derrière, le groupe de chasse a complètement explosé. Pas sous l’impulsion d’une athlète pour une fois, mais face aux assauts répétés du parcours sur la mécanique ! Savilia Blunk déchire son pneu arrière puis c’est Kate Courtney qui doit composer avec une transmission au fonctionnement aléatoire. Après un tour en singlespeed, elle s’arrêtera finalement en zone technique pour un changement complet de dérailleur et de manette… réalisé en seulement 55 secondes !

On signalera au passage la belle entraide entre les équipes puisque Brad Copeland, mécano de Kate Courtney, a reçu pour l’occasion l’aide de Gavin Black, mécano d’Alessandra Keller. Aussi surprenant (et incohérent) que cela puisse paraître, le dépannage entre adversaires est prohibé en course mais pas entre équipes dans la zone technique.

Aucun souci en revanche pour Pauline Ferrand-Prévot. Littéralement sur une autre planète depuis la semaine dernière, la championne du monde n’a cessé de creuser l’écart sur le reste de la compétition et franchit finalement la ligne avec 1’27 d’avance sur Loana Lecomte. Avec sa victoire sur le short-track vendredi, c’est son deuxième week-end parfait d’affilée !

« C’était une course super sympa, dure mais technique. C’était vraiment une bonne journée, je me sentais super bien, je pouvais jouer avec mon vélo [dans les descentes] et pousser fort dans les montées. Le plan initial était de rester dans les roues pour récupérer sur le plat, mais j’ai senti que je devais attaquer à un moment donné et finalement, c’était une bonne chose d’être seule devant » , confiera-t-elle une fois la ligne franchie, alors qu’elle tourne déjà son regard vers les championnats du monde marathon (17 septembre au Danemark) et ceux de gravel (8 octobre en Italie).

Jolanda Neff prend la troisième place à près de 2’30, un écart qui met en évidence à quel point l’état de fraîcheur peut compter en fin de saison : alors que Loana Lecomte et Pauline Ferrand-Prévot ont toutes deux fait l’impasse sur 3 manches de coupe du monde cet été, Neff n’a manqué que l’ouverture au Brésil, touchée par un virus la veille de la course.

Derrière Haley Batten, 4e, c’est finalement Sina Frei qui sort vainqueur de la bataille pour la dernière marche du podium. De quoi finir la saison sur une bonne note pour la Suissesse, elle qui n’était montée qu’une seule fois sur le podium avant cela (4e à Leogang).

Le podium du jour !

Pour Alessandra Keller la course fut particulièrement stressante, avec une bataille à distance pour le classement général. Distancée par Sina Frei dans les derniers instants, elle termine 6e juste devant Evie Richards. Ce résultat sera-t-il suffisant pour lui permettre de renverser le général ? Il faut attendre Anne Terpstra et Rebecca McConnell pour ça…

En attendant, Martina Berta (8e), Annie Last (9e) et Ramona Forchini (10e) viennent compléter le top 10.

19e place pour Rebecca McConnell et surtout 45e position pour Anne Terpstra, qui s’est battue jusqu’au bout avec les armes du jour pour défendre sa tunique de leader mais n’aura rien pu faire face à la fièvre. Le classement général est bien pour Alessandra Keller !

Entre-temps, côté Françaises on note la 21e place de Lena Gerault (« trop d’erreurs techniques » selon ses propres mots) et la 56e de Constance Valentin tandis que chez les Belges, Emeline Detilleux a opéré une belle remontée pour se classer en 26e position, quelques places devant Githa Michiels (33e).

A l’issue d’une saison indécise jusqu’au bout, Alessandra Keller remporte donc le classement général de la coupe du monde devant Rebecca McConnell et Anne Terpstra. On notera également la 4e place de Loana Lecomte malgré trois impasses !

Le résultat est complètement inespéré pour la Suissesse, qui n’avait jamais remporté une coupe du monde de XCO avant cette saison : « J’ai dû aller chercher très loin, c’est sûr, mais je savais que je devais me battre pour cette place sur le podium. C’est l’Histoire, c’est juste incroyable, pour l’équipe… Je n’ai pas de mots. Avant la course, on avait dit que le podium était notre objectif, c’était plus facile que de calculer par rapport aux positions des autres. Je ne me suis pas vraiment concentrée sur la place que j’occupais, j’y suis allée à fond. »

Jamais en dehors du top 10, elle aura mis à profit sa régularité et ses performances en XCC (les résultats en short-track comptent également pour le classement XCO, dans une moindre mesure) pour rester dans la course jusqu’au bout et renverser le classement sur la dernière course. Qui plus est, elle réussit l’exploit de remporter les deux classements généraux mis en jeu cette saison : XCC et XCO !

Résumé :

1. Pauline Ferrand-Prévot (FRA, BMC MTB Racing), 1:20:23

2. Loana Lecomte (FRA, Canyon Cllctv XCO), + 1:27

3. Jolanda Neff (SUI, Trek Factory Racing XC), + 2:29

4. Haley Batten (USA, Specialized Factory Racing), +3:18

5. Sina Frei (SUI, Specialized Factory Racing), + 5:11

Classement complet de la course

Classement général de la coupe du monde

Hommes : histoires d’un jour et jour d’Histoire

Plus encore que chez les femmes, la lutte pour le classement général est le principal enjeu de la course hommes. Si Nino Schurter dispose d’une avance un peu plus confortable qu’Anne Terpstra, ils sont quatre à pouvoir le renverser aujourd’hui : Luca Braidot, David Valero, Alan Hatherly (ci-dessus) et Titouan Carod. Personne n’a fait d’impasse dans la saison et on peut donc estimer qu’ils partent tous sur un pied d’égalité en terme de fraîcheur et d’état de forme… Que le meilleur gagne !

Avant le départ, Titouan Carod apparaît concentré. Le Français est passé complètement au travers des championnats du monde mais en coupe du monde, ses derniers résultats sont encourageants (doux euphémisme) : 2e à Snowshoe, 1er au Mont-Sainte-Anne et vainqueur du XCC ici-même il y a deux jours.

Il aura toutefois fort à faire car Luca Braidot court à domicile et l’Italien est lui aussi en forme : deux victoires un peu plus tôt dans la saison (Lenzerheide et Vallnord), ainsi qu’une médaille de bronze sur les championnats du monde la semaine dernière.

Avec tout ça on en oublierait presque qu’en cas de triomphe sur ce circuit qui lui réussit si bien, Nino Schurter décrocherait enfin, officiellement (dans l’attente de la décision finale sur l’affaire de dopage de Mathias Flückiger), la 34e victoire qui le placerait seul au panthéon du XC devant les 33 succès de Julien Absalon. Avouez que commencer l’année au Brésil par une victoire et la finir en Italie de la même façon, ça aurait de l’allure…

4e du XCC vendredi, le Suisse a le droit de choisir sa position sur la ligne de départ… une fois que les trois premiers ont fait leur choix !

Top départ ! Comme sur le short-track, Alan Hatherly est le plus prompt à réagir, suivi de près par Titouan Carod et Jordan Sarrou.

Derrière, ça défile vite, très vite. Luca Schwarzbauer, Henrique Avancini, Thomas Litscher, Vlad Dascalu, Nino Schurter, Victor Koretzky, Joshua Dubau, Luca Braidot… Après avoir raté sa pédale au départ et être descendu autour de la 15e position, Nino Schurter profite des sections larges et rapides de la start-loop pour remonter dans le peloton avant les premiers passages techniques.

Attention cependant car devant, le trio Carod – Hatherly – Sarrou commence déjà à creuser l’écart…

 

Passé devant Hatherly à l’entrée du premier bois, Titouan Carod semble particulièrement à l’aise. A chaque section technique, il creuse l’écart sans forcer, obligeant ses deux compagnons à faire l’effort à chaque fois pour recoller.

Derrière, Nino Schurter est revenu sur le groupe de chasse et on s’organise enfin pour essayer de revenir sur les fuyards. Enfin, on s’organise… Nino Schurter fait sa course et les autres essayent de s’accrocher serait plus proche de la réalité.

Il faut dire que le Suisse est particulièrement encouragé et les « Allez Nino » fusent depuis les bords du parcours : après tout, la Suisse et le canton des Grisons, autrement dit les terres de Schurter, sont à moins de 2 h de route. Si le public des Gets était du genre (très) bruyant et démonstratif, celui de Val di Sole n’a rien à lui envier !

Parlez-en à Stéphane Tempier… Avec 9 ans au total dans l’équipe Bianchi, le Français jouit d’une jolie cote de popularité de l’autre côté des Alpes. Courir sa dernière coupe du monde en Italie, c’est tout un symbole et les tifosi ne s’y trompent pas !

Retour aux avant-postes, où les choses ont bougé ! Titouan Carod a fini par faire craquer Alan Hatherly et Jordan Sarrou dans le deuxième tour et fait depuis cavalier seul avec une avance qui augmente doucement mais sûrement. Pourra-t-il tenir jusqu’au bout ? Son raid solitaire du Mont-Sainte-Anne est encore dans les mémoires mais le circuit de Val di Sole n’a pas exactement la même physionomie et aujourd’hui on roule dans la poussière, pas dans la boue.

Souvent ensemble en course depuis deux ans, Jordan Sarrou et Alan Hatherly sont encore une fois inséparables ce dimanche. Toutefois, les deux hommes commencent à sentir le souffle de Nino Schurter dans leur cou…

Quelques instants plus tard, c’est fait ! Nino Schurter, puis Luca Braidot, reviennent dans les roues du duo et c’est désormais un groupe de 4 qui chasse derrière Titouan Carod. L’avance du champion de France n’excède pas 30 secondes au mieux et on est à peine à la mi-course, tout reste possible.

Un échelon plus bas dans le classement, il y a aussi de l’animation. Après un départ complètement manqué (19e à la fin du premier tour), David Valero a enclenché le mode remontée et à ce petit jeu, peu sont capables de rivaliser avec lui. En deux tours, il revient au pied du podium et emmène avec lui Victor Koretzky, Marcel Guerrini, Vital Albin ou encore Thomas Griot.

Après une fracture du poignet la veille de l’ouverture de la coupe du monde et un retour compliqué, comme en témoigne sa plaque n°51, se battre à nouveau pour le podium doit mettre du baume au cœur du Français. Malheureusement, rien ne lui sera épargné cette année : une crevaison dans l’avant-dernier tour l’éjectera de la lutte et même du top 10.

Pour Titouan Carod en revanche, c’est tout droit ! Après l’élimination d’Alan Hatherly puis de Luca Braidot dans le groupe des poursuivants, le duel entre Nino Schurter et Jordan Sarrou a légèrement fait diminuer son avance mais le champion de France est bien informé et surtout, il en a gardé suffisamment sous la pédale pour réagir en conséquence.

Sans avoir vraiment été inquiété de toute la course, il remporte donc sa deuxième victoire en coupe du monde ! Malgré le passage à vide des championnats du monde, il est incontestablement l’homme fort de cette fin de saison et on aurait presque aimé qu’il reste encore une ou deux courses, histoire de lui donner quelques occasions de plus pour briller.

Sur le plan collectif, le triomphe est complet pour les pilotes français puisqu’ils ont remporté toutes les coures Elites du week-end : XCC le vendredi (Pauline Ferrand-Prévot et Titouan Carod), DH le samedi (Myriam Nicole et Loris Vergier) et XCO le dimanche (Ferrand-Prévot et Carod à nouveau). Du jamais vu dans l’histoire de la coupe du monde.

Qui plus est, gagner devant un décuple champion du monde, cela donne une saveur toute particulière à la victoire… Réaction : « C’était une course très dure, surtout avec la poussière. Je me sentais bien, mais pas au niveau de Mont-Sainte-Anne. Mais oui, deux victoires d’affilée, un week-end parfait, c’est génial. L’objectif était de ne pas avoir de regrets, donc ces victoires plus la deuxième place au général, c’est la meilleure façon de terminer la saison. »

Avec la troisième place en ayant accompagné Schurter plus longtemps que quiconque, Jordan Sarrou termine lui aussi sa saison sur une (très) bonne note après avoir connu des hauts et des bas.

Derrière, surprise, on s’attendait à voir arriver Luca Braidot mais c’est Victor Koretzky qui se présente sur la ligne en premier, quelques secondes devant l’Italien. Très à l’aise sur ce circuit technique, le Français a profité des déboires de l’Italien (problèmes de transmission) pour le dépasser dans le dernier tour. C’est son premier podium en coupe du monde cette année !

Le podium du jour… et le dernier de l’année.

Le top 10 est complété par David Valero, qui échoue à la 6e place dans sa remontée sur ce circuit technique, Gerardo Ulloa et un joli tir groupé suisse : Vital Albin vient s’intercaler entre les deux pilotes du team Bixs Performance Racing, Marcel Guerrini (8e) et Joël Roth (10e). Meilleur résultat en coupe du monde pour Roth et Guerrini, deuxième top 10 pour Albin et 25 ans de moyenne d’âge pour le trio, l’avenir s’annonce brillant pour la Suisse !

Après sa crevaison dans l’avant-dernier tour, Thomas Griot se classe finalement 12e. Une déception forcément mais le Français le prend avec philosophie : « C’est dommage mais je dirais que ça reflète bien ma saison 2022 », commentera-t-il à l’arrivée.

35e place pour Henrique Avancini, qui ne sera rentré qu’une seule fois dans le top 10 cette saison (9e à Albstadt). En 2022, le Brésilien n’a pas trouvé la recette.

Pendant ce temps, Stéphane Tempier fait le spectacle avec des roulades sur la ligne d’arrivée. Avec une 33e position, le Français termine lui aussi loin de ses meilleurs résultats mais qu’importe : c’était sa dernière coupe du monde et il a tenu à en profiter jusqu’au bout ! Signe de sa popularité dans le paddock, nombreux étaient celles et ceux qui l’attendaient à l’arrivée pour partager ce moment avec lui.

Côté Français, on retiendra également la bonne performance de Joshua Dubau, 15e. 17e au classement général, le fer de lance du Rockrider Racing Team a manqué un peu de régularité cette année mais il aura prouvé qu’il pouvait jouer devant (10e à Leogang et Vallnord) et aura sans nul doute ses yeux rivés sur le top 10 final l’année prochaine. Journée compliquée en revanche pour Maxime Marotte et Antoine Philipp, qui terminent respectivement 40e et 56e.

Chez les Belges, c’est une 16e place pour Pierre de Froidmont, qui s’empare de la 8e place au classement général. Qui l’aurait cru en début d’année ? De la même façon que Joshua Dubau, le jeune Belge a montré cette saison qu’il pouvait se battre avec les meilleurs, à l’image de son podium au Mont-Sainte-Anne. Pas très loin derrière, Jens Schuermans termine en 21e position et à la 12e place du général.

En parlant de classement général, voici le podium de la saison. En cas de victoire de Titouan Carod, Nino Schurter ne devait pas finir plus bas que 8e pour s’assurer le titre… chose qui n’est jamais arrivée cette saison. En effet, mis à part la manche de Snowshoe où il a dû déclarer forfait suite à une impressionnante chute sur le XCC, son plus mauvais résultat était une 6e place au Canada.

Ce 8e sacre le place un peu plus à part dans l’histoire de la discipline puisqu’il est désormais le seul à en avoir remporté autant, Julien Absalon s’étant arrêté à 7. Rendez-vous compte, la première fois que Nino Schurter remportait le classement général, c’était en 2010 ! Sans surprise, l’émotion était présente à l’arrivée : « C’est fou, toute cette saison. Le titre aux championnats du monde et maintenant la coupe du monde, c’est comme un rêve. Je n’ai pas pris le meilleur départ, je n’arrivais pas à trouver ma pédale et je me suis retrouvé un peu bloqué. Titouan était déjà parti et j’avais besoin de faire au moins un top 6, un top 8 si Titouan gagnait, alors j’ai essayé de m’en sortir et de viser la 2ème place. »

« En début de saison je n’aurais jamais pu imaginer que je ferais une si bonne année. Les années précédentes, sans spectateurs, je n’avais pas ce même sentiment, ces sensations, j’ai eu du mal. J’aime vraiment me battre sur le terrain, juste être là, c’est ma joie. C’est ma vie depuis presque 20 ans maintenant, mais je l’apprécie toujours et je me sens presque comme un jeune loup aujourd’hui. Avec tout ce que j’ai fait je suis tranquille et je n’ai plus de pression, je peux vraiment profiter. »

Résumé :

1.Titouan Carod (FRA, BMC MTB Racing), 1:22:02

2. Nino Schurter (SUI, Scott-Sram MTB Racing Team), + 0:35

3. Jordan Sarrou (FRA, Specialized Factory Racing), + 1:08

4. Victor Koreztky (FRA), + 1:27

5. Luca Braidot (ITA, Santa Cruz FSA MTB Pro Team), + 1:36

Classement complet de la course

Classement général de la coupe du monde

Les coupes du monde de XC et DH sur Vojo, c’est fini pour cette année ! Si vous êtes déjà en mal de compétitions, il reste deux manches d’EWS et le Trophée des Nations avant de dire pour de bon au revoir à 2022. Après cela, on vous donne rendez-vous cet hiver pour une intersaison qui promet déjà d’être animée entre toutes les rumeurs de transferts et les prochains développements de « l’affaire » Discovery/ESO, avec de nombreuses informations encore en suspens sur l’organisation et la diffusion de la coupe du monde 2023.

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