Test | Protège-mains Sendhit Nock V2 : mise à jour réussie ?

Par Christophe Bortels -

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Test | Protège-mains Sendhit Nock V2 : mise à jour réussie ?

Après une V1 qui avait eu du mal à nous convaincre, que vaut la 2e génération des Nock, les protège-mains de la petite marque française Sendhit ? Et accessoirement, est-ce que ce type de produit a vraiment une utilité en VTT ? Réponses :

Visserie pas convaincante, obligation de retirer les grips (voire les freins) pour l’installation, cohabitation compliquée avec les freins Shimano, look correct mais un peu « cheap », etc : c’est peu dire que la première version des protège-mains Nock ne nous avaient pas vraiment convaincus. A tel point qu’on avait un peu trainé des pieds pour en publier un test. Et c’est d’ailleurs au moment où on s’apprêtait à enfin sortir notre essai qu’on a réceptionné les V2 au Roc d’Azur, en octobre dernier, qui ont ensuite passé tout l’hiver sur notre vélo d’enduro.

C’est d’autant plus dommage que tout n’était pas à jeter dans la V1. A commencer par leur grand point fort, ce pad en mousse à l’intérieur des coques destiné à adoucir le contact entre la main et le protège-main en cas de gros impact. Le design était également plutôt sympa, tout en rondeurs mais discret (malgré le plastique brillant), même si ça reste un appendice très visible sur un vélo. Dans un souci de discrétion, on avait d’ailleurs choisi de laisser les Nock nus plutôt que d’y apposer les stickers (fournis) censés les protéger des griffures.

Les Sendhit Nock V1 (à gauche) et les V2 (à droite).

Le look, c’est justement le changement qui saute immédiatement aux yeux quand on découvre cette version revue et corrigée des Sendhit Nock. Les rondeurs ont laissé la place à des lignes plus tendues et anguleuses, les protège-mains semblent moins haut (ils sont en réalité juste un peu plus longs), la finition de la coque est désormais matte. C’est vraiment très réussi ! Pour ne rien gâcher, l’encombrement visuel qui pouvait parfois nous perturber sur les V1 en roulant est très fortement réduit. Bref, les Nock sont désormais plus discrets et plus classes, et c’est un accessoire qu’on ne rechigne plus à laisser sur le vélo. Si le poids est une donnée qui vous préoccupe, sachez que nous avons pesé la paire de V2 à 170 grammes, soit 7 grammes de plus qu’une paire de V1.

Sans doute bien aidée par les retours de ses pilotes qui roulent en Enduro World Series, Sendhit a également revu sa copie en ce qui concerne l’aspect purement technique de ses protège-mains. Au niveau du montage tout d’abord, puisqu’il n’est plus nécessaire de retirer les grips et/ou les freins pour installer les Nock. Un collier articulé sécurisé par une simple vis remplace le collier à glisser sur le cintre qui se serrait avec une vis et un écrou. C’est bien plus pratique, mais aussi plus fiable, car l’écrou de la V1 avait tendance à tourner fou, nous faisant parfois croire que tout était bien serré alors que ce n’était absolument pas le cas.

Le réglage de profondeur des Sendhit Nock V1.

Un problème que l’on retrouvait d’ailleurs également au niveau du réglage à l’aide de deux vis de la profondeur des Nock (autrement dit la distance entre le cintre et la coque des protège-mains). Souci supplémentaire sur la première version : l’extrémité de ces vis dépassait de quelques millimètres à l’intérieur, côté main. Ça ne nous a pas posé de problème, mais sans être parano, on préfère quand même éviter les excroissances de ce genre sur un vélo, a fortiori pas bien loin de nos mains…

C’est en réalité tout le bracket (la longue pièce qui fait la jonction entre le cintre et la coque des protège-mains) qui a subi un gros relifting d’un bout à l’autre. Côté cintre, on l’a dit, avec la fixation articulée, mais aussi au milieu puisque la pièce est désormais encore plus courbée pour mieux cohabiter avec les maîtres-cylindres des freins Shimano, et bien sûr côté coque, où les deux pièces qui coulissaient l’une dans l’autre pour permettre le réglage de la profondeur ont laissé la place à un « flipchip » faisant l’interface entre le bracket et la coque. Deux trous dans la coque (on choisit l’un ou l’autre pour le réglage latéral), le flipchip et ses deux épaisseurs (on choisit l’une ou l’autre pour le réglage de profondeur), et une seule vis pour serrer l’ensemble. Simple, efficace et bien plus épuré niveau design ! A l’intérieur de la coque, on retrouve bien entendu le patch en mousse pour épargner les mains en cas de gros choc, alors que des stickers de protection sont toujours fournis avec cette V2.

Reste une grande question : est-ce que c’est utile, des protège-mains ? L’auteur de ces lignes ayant une fâcheuse tendance à taper arbustes, troncs, roches et autres objets plutôt durs avec l’extrémité du cintre (et donc son petit doigt), il vous répondra que oui. Pour l’anecdote, j’avais retiré la V1 de mon vélo l’année passée, et peu de temps après, je me suis fait serrer par une voiture lors d’une traversée de village dans une liaison. J’ai pu éviter la contact avec la voiture en question, mais pas avec le rétroviseur d’un véhicule stationné le long de la rue. Résultat, un auriculaire en vrac… Difficile de dire de manière catégorique qu’un protège-mains aurait évité toute blessure, mais la coque rigide et le bracket qui semble bien costaud combinés au patch de mousse aurait bien atténué l’impact, c’est sûr. Qui peut le plus peut le moins, les Nock font également le job pour épargner vos mains face aux arbustes, petites branches, hautes herbes mouillées, etc. On a pu lire par-ci par-là que cet accessoire pouvait être utile pour protéger les mains du froid en hiver, mais c’est quelque chose que nous n’avons pas été en mesure de constater sur le terrain, malgré quelques journées de test par temps bien froid.

Protéger les mains donc, mais aussi les leviers de freins. Là encore, difficile d’annoncer un risque zéro, mais s’ils sont bien réglés, les protège-mains devraient dans une certaine mesure limiter les dégâts au niveau des leviers en cas de chute. Sendhit recommande un angle de 21° (mesuré sur la petite partie plate du bracket) pour l’orientation de ses protège-mains, ce qui place la coque des Nock dans une position bien verticale idéale pour protéger les mains. Cependant, si vous avez tendance à rouler avec les freins plutôt orientés vers le bas, les leviers peuvent se retrouver un peu trop exposés. C’était d’ailleurs notre cas : protection des mains idéale, levier protégés des chocs venus d’au-dessus ou de face, mais un peu moins de ceux venant d’en dessous (ce qui peut arriver en cas de crash et de vélo qui part vivre sa vie sans vous).

Il faut donc soigner le réglage en hauteur pour trouver le compromis idéal entre protection des mains et protection des leviers, le réglage en profondeur pour ne pas que les protège-mains gênent la prise en main des leviers de freins, mais aussi le réglage latéral pour s’assurer que la main sera protégée en cas de gros impact qui viendrait déformer la coque et pousser la mousse contre la main. D’après notre expérience, le bout des Nock doit au moins s’aligner sur l’extrémité du cintre, voire dépasser légèrement. Attention, ça peut être un peu gênant si vous avez l’habitude de poser le vélo à terre (ou contre un mur), appuyé sur le bout du cintre. Heureusement, la finition matte des V2 est moins sensible aux marques et griffes que le plastique brillant des V1.

Verdict

Vous l’aurez compris, cette 2e version des Sendhit Nock a su corriger les défauts de la V1 et est à nos yeux une belle réussite. Plus jolis et plus discrets, ils sont aussi bien plus faciles à installer et à régler que la première version. Si vous pouvez assumer le look « so enduro » de ce type d’accessoire et que le tarif de 74,99 € vous semble justifié, les Nock vous apporteront une certaine sérénité d’esprit pour vos mains et vos leviers de freins.

Infos : www.sendhit.net

ParChristophe Bortels