Test nouveauté | Specialized Levo SL 2 : nouvelle recette, nouveaux horizons

Par Adrien Protano -

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Test nouveauté | Specialized Levo SL 2 : nouvelle recette, nouveaux horizons

Réel précurseur du segment des e-bikes dits « légers », le Specialized Levo SL avait frappé un grand coup lors de son arrivée sur le marché en 2020. Depuis lors, de nombreux concurrents sont venus affronter cette plateforme de la marque américaine, avec toujours plus ou moins de réussite. Pour 2023, Specialized a décidé de repenser ce Levo SL afin qu’il demeure un des acteurs clés du secteur. Assistance revue au goût du jour, allègement du cadre et montage « mulet », que peut bien valoir ce Levo SL deuxième génération sur le terrain ? Verdict : 

Au-delà d’un coup d’essai, c’est un véritable coup de maître qu’avait signé Specialized avec la première génération de son e-bike léger, le Levo SL. Présentée en février 2020, cette première itération du Levo SL affichait déjà un niveau d’aboutissement digne des meilleurs du marché alors que le segment des e-bikes dits « légers » n’était encore qu’au stade d’embryon.

Pour 2023, la marque américaine a désiré repenser cette plateforme afin d’en proposer une version comblant ses petits défauts et davantage en phase avec son époque. Dans cette mission, la marque américaine a effectué divers petits changements tout en désirant conserver l’âme de ce Levo SL : « un stumpjumper Evo sur lequel vous êtes continuellement en forme » annonce la marque de Morgan Hill.

Châssis

Lorsque nous sommes face au cadre, pas de doute, il s’agit bel et bien d’un Specialized ! Et pourtant c’est comme s’il manquait quelque chose… Eh oui, cette partie « side down » (comprenez par là cette petite jonction entre le tube supérieur et le tube de selle dissimulant légèrement l’amortisseur, que l’on peut observer sur la photo de droite), caractéristique des derniers modèles en date de Stumpjumper, Levo, Levo SL ou encore Kenevo, a disparu sur cette seconde génération du Levo SL. «Il n’y a pas de réelles raisons techniques qui ont motivé ce choix. Nous voulions simplement revenir à un look plus classique, qui nous correspond davantage », nous explique Antoine, notre monsieur Specialized du jour.

Si la gamme de la première génération de ce Levo SL était partagée entre trois modèles dotés d’un cadre en carbone et un ticket d’entrée au cadre en aluminium (Levo SL Comp), pour cette seconde génération, ce sera carbone pour tous ! L’ensemble de la gamme, du modèle entrée de gamme (Levo SL Comp) jusqu’au modèle le plus luxueux (Levo SL S-Works LTD), bénéficie du même carbone, à savoir le carbone Fact 11M. Il convient de préciser qu’il s’agit là du carbone également utilisé sur le modèle le plus ultra de la précédente génération (S-Works Levo SL), mais également sur le montage Pro du tout nouveau Epic World Cup.

Une différence subsiste toutefois du côté du yoke (la pièce en « Y » qui relie le basculeur à l’amortisseur), puisque celui-ci est en aluminium sur le modèle le plus accessible (Levo SL Comp) alors que les montages plus onéreux bénéficient du carbone. Que ce soit en matériau noble ou dans sa mouture la moins chère, celui-ci est du plus bel effet et offre un rendu très réussi.

Ce nouveau châssis est annoncé un peu plus léger que son prédécesseur, et nous avons pesé notre vélo de test, à savoir le montage entrée de gamme (dénommé « Comp », illustrant cette article), à 17,960 kg. La marque américaine explique que « le châssis de cette seconde génération du Levo SL est légèrement plus léger que le cadre du Levo SL originel, mais nous en avons profité pour le doter de nouvelles technologies et de composants qui tiennent la route. Nous préférons communiquer un poids fonctionnel, avec de bons composants, plutôt que de jouer la carte du poids à tout prix et des concessions qui en découleraient. »

Assistance :

Du côté de l’assistance, pas de révolution, mais plutôt la suite logique du Levo SL premier du nom et de son moteur SL 1.1. Sobrement baptisée SL 1.2, l’assistance chargée de mouvoir ce Levo SL 2ème génération a pour mission de corriger les petits défauts que l’on pouvait reprocher à son prédécesseur.

Nos voeux ont été entendus, la marque californienne explique avoir travaillé sur le bruit émis par le moteur

L’un des premiers points relatifs à l’assistance sur lequel la marque californienne explique avoir travaillé se trouve du côté du bruit émis par celle-ci… Nos voeux semblent avoir été entendus : il s’agissait effectivement là de l’un des points qui nous avaient le plus déçus lors de notre test du Levo SL (lire : Test nouveauté | Specialized Levo SL : coup d’essai, coup de maître !). Au-delà réellement d’une question de bruit, le niveau sonore mesuré au moyen d’un Db mètre de ce moteur SL 1.1 n’étant pas plus élevé que ses principaux concurrents de l’époque, il s’agissait plutôt là d’un problème de fréquence du bruit.

Pour corriger le tir, Specialized explique « avoir conservé la même cascade de pignons intérieure au moteur, mais au sein d’une toute nouvelle coque extérieure. Auparavant en trois pièces, la coque du moteur est désormais faite de deux pièces laissant ainsi moins d’espace au bruit pour s’échapper. Dans la même idée, on retrouve une construction en nid d’abeille au niveau de la coque permettant une meilleure insonorisation. Finalement, une série de détails (pignonnerie, matériaux utilisés) ont permis de modifier la tonalité du bruit afin de la rendre plus discrète. » La marque estime ainsi que la différence de perception du bruit est de l’ordre de 34 à 45% par rapport au moteur SL 1.1.

Outre sa nouvelle coque extérieure et les petits ajustements relatifs à la fréquence du bruit, ce moteur SL 1.2 est en substance identique à son prédécesseur : on retrouve la même base fournie par Mahle, avec le même principe de fonctionnement, mais également le même câblage et la même batterie. Par contre, Specialized a revu plusieurs détails et l’ensemble de la partie « software » pour avoir une assistance offrant plus de « poigne » que par le passé, histoire de replacer le Levo SL dans des valeurs similaires à celles de la concurrence. Le moteur offre désormais 50 Nm de couple et 320 Watts de puissance en lieu et place des 35 Nm et 240 watts du Levo SL premier du nom.

La marque américaine explique avoir toutefois « mis un point d’honneur à offrir des descentes de couple et des montées de puissance très progressives, afin d’obtenir une assistance au comportement le plus naturel possible ». Comme pour la précédente génération, trois modes d’assistance sont prévus, à savoir Eco, Trail et Boost. Et, grâce à l’adoption d’une nouvelle unité de gestion « Mastermind TCU » identique à celle qui équipe déjà le Levo de 3e génération, on a désormais aussi accès au « MicroTune » qui permet de choisir son niveau d’assistance très précisément, de 0 à 100% par échelon de 10%, le tout via la commande au guidon. Très pratique pour doser son niveau d’assistance très finement !

Nous reviendrons plus en détails sur la question des modes un peu plus bas lors de notre test sur le terrain, mais nous pouvons d’ores et déjà vous préciser que les trois modes principaux sont entièrement personnalisables sur l’application smartphone de Specialized.

Comme on vous le mentionnait quelques lignes au-dessus, aucun changement du côté de la batterie n’est à notifier puisque ce Levo SL 2 embarque la même batterie par le passé, totalement intégrée au tube diagonal et d’une capacité de 320 Wh. Autre détail intéressant, le range extender de 160 Wh (qui vient se placer au niveau du porte-gourde) ne se voit pas modifié non plus, et cette nouvelle génération de Levo SL est donc tout à fait compatible avec les « anciennes »‘ batteries additionnelles de la marque. La seule petite différence se situe au niveau du câblage de celle-ci, légèrement plus petit sur la nouvelle génération, mais sans aucune différence à l’usage.

Suspensions

Cette plateforme, auparavant en 150 mm de débattement avant/arrière, se muscle un petit peu pour s’aligner avec le Stumpjumper Evo et ses 160/150 mm de débattement avant/arrière. Comme à l’habitude de la marque au S, les suspensions sont estampillées « Rx Tune« , ce qui signifie que la clapeterie, le volume d’air ou encore le volume d’huile ont été étudiés pour être le plus adaptés possible à la cinématique propre du vélo.

Du côté de la cinématique justement, Specialized explique avoir travaillé sur « la courbe de la trajectoire de la roue arrière lors de la compression. Celle-ci recule dans un premier temps avant de revenir assez vite, ce qui renforce le côté très joueur du Levo SL 2 », explique Antoine, notre interlocuteur du jour. Le ratio de compression a également été revu par la marque californienne afin « d’apporter beaucoup de support en début et milieu de débattement, promesse d’un meilleur rendement, mais également d’un vélo plus facile à prendre en main », précise-t-elle.

Géométrie

« En plus d’être similaire d’un point de vue du débattement, c’est réellement toute la géométrie de ce nouveau Levo SL qui peut être assimilée à un Stumpjumper Evo… doté d’un moteur ! », nous explique Antoine. Ce Levo SL 2 affiche en effet un reach de 445 mm, un angle de tube de selle de 75,8°, des bases de 432 mm ainsi qu’un angle de direction de 64,5° en taille S3. À titre de comparaison, le Stumpjumper se caractérise par un reach de 448 mm, un angle de selle de 77,2°, des bases de 438 mm et un angle de direction de 64,5°

Cet angle de direction est ajustable via les coupelles du jeu de direction, permettant de choisir entre trois réglages, à savoir 63°, 64,2° ou 65,5°. Le flip chip présent au pied de l’amortisseur permet, quant à lui, de faire varier de 5 mm la hauteur du boîtier de pédalier.

Ce Levo SL 2 est monté de série en « mulet », à savoir une roue de 29″ à l’avant afin de faciliter les franchissements et une roue de 27,5″ à l’arrière pour maximiser la maniabilité du vélo, mais le passage en 29″ est désormais rendu possible grâce à la simple présence d’un flip chip au niveau des bases arrière, ayant pour conséquence de rallonger celles-ci de 11 mm, et ne nécessite donc plus de changer la biellette comme sur l’ancienne génération.

Six tailles sont prévues par Specialized pour ce Levo SL, allant de la S1 à la S6. En effet, Specialized a décidé d’abandonner la nomenclature classique (small, medium, large,…) pour une dénomination plus « neutre » qui va encourager les pilotes à choisir la taille de leur vélo évidemment toujours en fonction de leur taille, mais aussi en fonction de leur style de pilotage. Par exemple, pour 175cm on pourra choisir un S3 plus court et joueur ou un S4 plus orienté vers l’efficacité et la vitesse dans le technique. La plus petite taille (S1) présente un débattement de 144 mm à l’arrière et de 150 mm à l’avant pour maximiser la garde au sol, et est équipée d’un amortisseur DPS (et non pas Float X) afin de permettre d’embarquer un bidon.

Équipement et versions :

C’est dans sa version la plus accessible, dénommée « Comp« , que nous avons eu l’occasion de découvrir ce Specialized Turbo Levo SL seconde génération. Dans cette mouture, le Levo SL dispose déjà de tout ce qu’il faut pour partir sereinement sur les sentiers, mais sans extravagance afin de rester (plus ou moins) accessible du point de vue du tarif.

Clairement, le prix de cette version Comp est élevé : 7900€. Mais on a un cadre full carbone, et des équipements qui, sans être luxueux, n’ont rien de bas de gamme et se sont montrés particulièrement pertinents lors de notre essai.

Dans notre montage « Comp », le Levo SL est ainsi équipé d’un combo de suspensions en provenance de chez Fox, à savoir une fourche Float 36 Rythm et un amortisseur Float X.

Côté transmission, c’est un groupe Sram GX Eagle que l’on retrouve à la manoeuvre. S’il ne s’agit pas de la dernière transmission en date de chez Sram (à savoir la T-Type, que l’on retrouve sur la version S-Works du Levo SL 2), ce groupe a pourtant tout pour plaire et ne dénote pas du tout sur la fiche technique de ce montage.

Freins 4 pistons avec disques de 200mm, jantes de 30mm de large, pneus différenciés avant/arrière avec carcasse Grid Trail renforcée : Specialized semble avoir voulu offrir de quoi partir à l’assaut des sorties les plus engagées sans devoir passer par la casse atelier. Il nous faut souligner l’effort.

Le reste de la gamme est composé d’une version Expert, qui sortira au mois de juin et dont le tarif n’est pas encore connu à l’heure d’écrire ces lignes. La gamme est ensuite composé d’une version « Pro » (modèle en coloris vert) commercialisé à 11 500€, suivi des très luxueuses versions S-Works et S-Works LTD qui se parent de tout ce qu’il y a de mieux niveau équipements (roues carbone, transmission Sram XX T-Type, suspensions Fox Factory ou RockShox Flight Attendant électroniques pour le LTD, etc) et qui affichent un tarif respectif de 14 000€ et 15 000€. Il n’y a pas de version alu actuellement au catalogue mais on peut imaginer qu’elle devrait suivre prochainement.

Specialized Levo SL 2 : le test terrain

Voilà pour les modalités techniques, place à l’action ! Nous étions en tout cas très curieux de tester cette évolution du Levo SL, qui était déjà assez abouti dans sa première version, mais qui était mis à rude épreuve par une concurrence de plus en plus acerbe sur ce créneau des e-bikes light.

La philosophie de ce Levo SL a été dans sa genèse, et demeure avec cette seconde génération, d’offrir un e-bike au comportement naturel, au plus proche des sensations que l’on peut ressentir au guidon d’un VTT classique. Une fois installé sur ce Levo SL 2, cette idée se confirme assez vite : le pédalage semble très naturel et pourtant l’assistance permet, sans être trop présente, de rendre celui-ci plus efficace et agréable.

Cette sensation d’être quasiment au guidon d’un vélo classique est vraiment présente dès les premiers instants, notamment grâce au poids de l’engin, que nous avons pesé à 17,960kg en taille S3 (avec porte-bidon et multi-outil Swat dans la douille de direction). Un très beau score, d’autant qu’il s’agit du premier modèle de la gamme et qu’il est doté d’un équipement plutôt « musclé ». Autre point important qui joue dans le côté très naturel des sensations : désormais, tout se fait dans un assez bon silence car l’assistance est effectivement bien plus discrète que par le passé. On n’est pas encore au niveau du moteur TQ, qui est pour nous la référence en la matière, mais le progrès par rapport au premier Levo SL est très net.

Lorsque l’ascension débute afin de rejoindre le haut des singles, nous naviguons régulièrement entre le mode éco, relativement timide mais permettant de maximiser l’autonomie, et le mode intermédiaire dénommé trail, offrant une assistance plus confortable et plus présente. Nous n’avons fait que quelques tours de roues en sa compagnie et pourtant nous avons déjà un sentiment d’habitude au guidon de ce Levo SL tellement il est facile à prendre en main. L’écran au niveau du haut du tube supérieur est lisible et la commande de gestion des modes plutôt ergonomique. On sent aussi bien que le couple est plus présent et qu’on doit moins pousser le moteur haut dans les tours pour avoir du répondant.

Au sujet de cette commande, un appui prolongé de 3 secondes sur le bouton « + » permet de switcher en mode « micro-tune ». Dans ce mode alternatif, on ne retrouve plus les 3 modes d’assistances traditionnelles mais uniquement une assistance exprimée en pourcentages. Il est ainsi possible de faire varier celle-ci par incrémentation de 10% en utilisant les boutons « + et – » de la commande. Cette fonction permet de caler son assistance de manière très précise sur ses compagnons de sortie du jour, mais également sur ses besoins lors de sections bitumées, de chemins coupe-feu… Cela nous avait déjà plu lors de notre test du Levo de 3e génération qui avait inauguré cette fonctionnalité, et nous sommes ravis que cette option soit présente aussi désormais sur la version SL. Elle nous semble même encore plus utile et pertinente ici pour optimiser la gestion de la batterie, plus petite, et donc de l’autonomie en réglant en permanence au plus juste le niveau d’assistance selon ses besoins.

Quand les chemins larges et roulants laissent place à un single étroit et accidenté nécessitant davantage de technique et de pilotage, le Levo SL se montre plus à l’aise que par le passé grâce à son moteur qui a clairement plus de pêche. Néanmoins, on sent assez vite que certains choix faits par Specialized pour ce nouveau millésime (fourche avec plus de débattement, roue de 27,5″ à l’arrière notamment) ne jouent pas en notre faveur dans ces circonstances. L’amortisseur est aussi fort souple en début de course et mange vite ses premiers centimètres de débattement lors de divers franchissements en côte, ayant pour conséquence de modifier l’assiette du vélo et de rendre le passage technique plus aléatoire.

À ce sujet, il convient de noter que le vélo arrive avec un poste de pilotage assez haut de série, ce qui n’est pas pour aider lors de ce type de passages en côte. On vous conseille franchement de descendre l’ensemble potence-cintre d’une ou deux entretoises au niveau du jeu de direction afin de rabaisser le cintre et d’obtenir une position plus propice aux ascensions, avec un poids mieux réparti entre l’avant et l’arrière de la machine. C’est d’autant plus vrai que l’avant est rehaussé sur cette nouvelle génération qui accueille désormais une fourche de 160mm de débattement, contre 150mm auparavant.

Lorsque la pente s’inverse et qu’on attaque les descentes, le Levo SL dévoile une personnalité plus marquée… dans le bon sens du terme ! Le vélo est très joueur et facile à placer, nous nous surprenons même à envisager le moindre obstacle comme un petit appel pour y lancer des bunny-ups, là où nous nous étions toujours contentés de les enrouler jusqu’à présent. L’argument « un Stumpjumper avec un moteur » de Specialized prend tout son sens à nos yeux !

Ce nouveau Levo SL est clairement un des e-bikes les plus amusants à piloter et agiles qu’il nous ait été donné de tester à ce jour !

Avec cette seconde génération, le Levo SL, plus que jamais, se rapproche dans les faits d’un Stumpjumper… avec ce petit truc en plus. Il suit aussi les traces du Levo de 3e génération, qui a délaissé un peu de polyvalence au profit du fun et du plaisir de pilotage en descente. Heureusement, de ce côté, c’est une réussite, et ce nouveau Levo SL est clairement un des e-bikes les plus amusants à piloter et agiles qu’il nous ait été donné de tester à ce jour !

Savant mélange entre géométrie éprouvée et équipements soigneusement choisis, le Levo SL offre un côté très rassurant, même dans les passages les plus engagés. Le vélo ne prend pas par surprise et est prévisible dans ses réactions, même lorsque l’erreur vient du pilote…On retrouve donc un vélo sûr et qui met en confiance, tout en étant facile à prendre en main, c’est un sans-faute ! C’est dans sa configuration d’origine avec sa roue de 27,5″ à l’arrière que nous avons effectué l’ensemble de nos boucles de test, mais nous ne pouvons toutefois nous empêcher d’imaginer ce que cette plateforme pourrait offrir en roues de 29″. Nous ne manquerons pas d’essayer dans les prochaines semaines et de vous en partager nos impressions.

Nous profitons d’une dernière pause afin de jeter un oeil à l’application smartphone « Mission Control » permettant de personnaliser les modes d’assistance de notre Levo SL. De série, celui-ci est configuré avec un mode « Turbo » en quelque sorte bridé à 80% de sa puissance maximale afin de permettre une autonomie prolongée, ainsi qu’un mode « Trail » assez musclé. Nous pourrions vous donner des chiffres absolus en vous affirmant qu’il s’agit là des meilleurs réglages, toutefois nous estimons que la personnalisation des modes d’assistance porte bien son nom… elle doit être personnelle et correspondre à vos besoins, vos envies et à votre style de pilotage.

Par contre, nous pouvons vous préciser qu’il est possible d’agir sur deux facteurs pour chacun de ses modes : le réglage de l’assistance, ou plutôt de la facilité d’accès à l’assistance (plus le curseur est poussé vers le haut, moins il faut fournir d’effort pour que l’assistance se déclenche) et le second réglage qui a trait à la puissance maximale, à savoir la puissance que le moteur va développer au maximum. Dans notre cas, nous avons ainsi poussé le mode « turbo » au maximum et tempéré légèrement le mode « trail ».

Sur les chemins plus roulants, nous dépassons régulièrement et sans aucun mal la limite de l’assistance située à 25 km/h. Pourtant, nous ne ressentons pas ces à-coups lorsque l’assistance vient à se couper comme on a déjà pu le retrouver sur d’autres moteurs. La transition est assez douce et le vélo se roule assez bien au-delà de la limite légale, ou même encore lorsque l’assistance est tout bonnement coupée, et ce même sur les sentiers. On ne craindra pas de rentrer à la maison avec la batterie vide, sans assistance, car le vélo reste très agréable.

Et voilà que vient finalement la question à un million : en termes d’autonomie, ça dit quoi ce Levo SL 2ème génération ? Vous le savez bien si vous avez l’habitude de nous lire, nous n’aimons pas donner de chiffres absolus en termes d’autonomie étant donné le nombre important de facteurs rentrant en compte dans cette estimation, tels que le type de terrain et de parcours, le poids du pilote, le style de pilotage… Toutefois, en termes de chiffre, la marque annonce une autonomie de 45 à 55 km pour 2300 m de dénivelé en mode éco, et de 20 à 30 km pour 800 à 900 m de dénivelé en mode trail. Nous ne pouvons que confirmer ces estimations étant donné qu’elles se sont avérées très similaires à notre expérience sur le terrain.

Le Levo SL ne bat pas de record niveau autonomie et ne parvient pas à faire de l’ombre à l’Orbea Rise, qui reste notre référence en la matière. Il se place à peu près au niveau de l’assistance TQ, et le Levo SL se montre fort sensible au poids du pilote qui va l’emmener ainsi qu’au type de sortie qu’on va effectuer à son guidon : un de nos testeurs de 60 kg a pu faire 2000m de d+ sans rester tout le temps en mode Eco mais en accumulant les ascensions roulantes et assez linéaires, alors qu’un autre de 80 kg qui adore se lancer dans des montées raides et techniques va avoir du mal à dépasser les 1000m de d+. Cela dit, lors de nos sorties en trail center, on a pu enchaîner 6 à 7 spéciales sans souci, malgré des liaisons assez raides, mais sans chercher à aller trop vite. En cas de besoin, il est aussi toujours possible d’ajouter le range extender de 160Wh.

Verdict

« Un Stumpjumper avec un moteur »… Si nous freinons généralement des quatre fers devant ce genre de discours marketing, il nous faut avouer que la réalité sur le terrain concorde bien avec le slogan cette fois ! Le Specialized Levo SL Gen 2 conserve une substance identique à celle qui a fait le succès de son prédécesseur, tout en corrigeant les petits défauts que l’on pouvait reprocher à cette première génération comme par exemple au niveau du bruit du moteur ou de son manque de poigne. Si le SL 1.2 ne peut pas prétendre à la première place dans la bataille de l’autonomie record, ce moteur nouvelle génération gonflé à 50 Nm de couple offre toutefois un comportement plus capable encore que par le passé, tout en restant très naturel. Au-delà de son assistance, cette nouvelle itération de l’e-bike light en provenance de chez Specialized a de quoi séduire, il n’y a pas de doute. Agile, maniable, facile à prendre en main, sûr, prévisible… nous n’avons que des louanges à faire à ce Levo SL 2 sur le terrain, même si c’est plus en descente qu’en montée qu’il brille naturellement. 

Pour découvrir notre avis en vidéo, c’est par ici  : 

Pour plus d’informations : https://www.specialized.com

ParAdrien Protano