Test | K-Lamp EXR 1600 & EXM 3400 : que demander de plus ?

Par Léo Kervran -

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Test | K-Lamp EXR 1600 & EXM 3400 : que demander de plus ?

Rouler de nuit, c’est toujours une expérience particulière, et avec l’hiver approchant, cela peut arriver un peu plus souvent qu’en plein été. Un bon éclairage est alors indispensable et ça tombe bien, une petite marque française à son mot à dire sur le sujet : K-Lamp. Nous avons testé deux de ses lampes, l’EXR 1600 et l’EXM 3400, pendant plusieurs mois, voici notre avis.

Basée dans le Béarn, à une trentaine de kilomètres de Pau et à peine plus des Pyrénées, K-Lamp est un spécialiste de l’éclairage. D’abord boutique en ligne, la société s’est développée et conçoit désormais ses propres produits, notamment pour l’éclairage de vitrines. Cependant, ce n’est pas son seul domaine d’activité : l’homme à la tête de la K-Lamp est aussi pratiquant assidu de VTT et sans grande surprise, l’idée lui est venue d’allier ses deux passions.

En plus des ses produits aux applications professionnelles, K-Lamp dispose ainsi d’une vaste gamme de lampes pour les pratiques outdoor, VTT, trail ou ski par exemple.

La marque jouit d’une solide réputation auprès de ses clients, on pourrait presque parler de fanbase tant vous avez été nombreux à nous solliciter l’année dernière après la publication de notre grand dossier éclairage (à retrouver ici : Dossier | Éclairages vélo) ! Ce dernier ayant été réalisé par notre équipe de vojomag.nl (Flandres et Pays-Bas), K-Lamp ne figurait pas dans leur sélection mais un test était déjà prévu.

A la réception des lampes, on comprend mieux l’engouement autour des produits de la petite marque béarnaise. Elles arrivent chacune dans une petite boîte qui, à défaut d’être belle, se montre très fonctionnelle. Pochette avec la lampe soigneusement rangée dedans, batterie, chargeur, accessoires de base, l’essentiel est là et cela permet de tout stocker au même endroit entre deux sorties.

Lorsqu’on ouvre les pochettes, on est d’abord frappés par la qualité de finition des lampes. Format compact, boîtier en aluminium gravé, sortie de câble renforcée… Tout respire la solidité et inspire confiance.

Chez K-Lamp, chaque lampe est désignée par sa puissance maximale. Dans le cadre de cet essai, la marque nous a envoyé deux modèles.

Le premier est la très polyvalente EXR 1600. Avec son tarif qui commence à 94,90 € batterie et accessoires compris, elle fait office de produit d’appel. Cependant, cela n’est pas synonyme de qualité au rabais chez K-Lamp : l’EXR 1600 utilise des LEDs haut de gamme comme les autres lampes mais ce sont des modèles un peu plus anciens, deux Cree XML2 U2 (température de couleur 5000K) pour être précis.

Toute petite, très légère (seulement 70 g pour la lampe seule, 10 g de moins qu’annoncé) et programmable (les 3 modes peuvent être ajustés séparément entre 10 % et 100 % d’intensité lumineuse), c’est une lampe à tout faire par excellence, utilisable aussi bien en trail, en randonnée ou en ski qu’en vélo. Sur le papier et pour peu que le faisceau soit bien conçu, 1600 lumen de puissance maximale est déjà largement suffisant pour se faire plaisir la nuit.

L’autre lampe, c’est la EXM 3400. Oui, 3400 lumen de puissance maximale, c’est très sérieux et comme on le verra plus tard sur le terrain, c’est assez impressionnant. Développée à l’origine pour l’enduro moto, elle est aussi parfaite pour l’enduro vélo et toutes les pratiques engagées, où on a besoin de beaucoup de puissance sur des durées relativement brèves (une vingtaine de minutes maximum).

Le faisceau, fourni par trois LEDs Cree XHP50-2 (température de couleur 5000-5300K), est annoncé comme à la fois large et profond grâce à deux optiques différentes : longue portée de chaque côté et plus diffusant pour la LED centrale. Contrairement à la 1600, chaque LED est ici dissociée des autres et dispose de son propre circuit. Si l’une d’elle coupe pour une raison quelconque, les autres continueront de fonctionner. Une casquette réfléchissante (et réversible, en cas de montage à l’envers sous une visière) permet de récupérer le flux lumineux « perdu » vers le haut et de le rediriger vers l’avant et le bas, de façon à améliorer encore la qualité du faisceau.

L’EXM 3400 dispose de « 3+1 » modes, non programmables : 1000 lumens – 2300 lumens – 3400 lumens et un « éco » de 300 lumens accessible en appuyant pendant une seconde sur le bouton multifonction. Le tarif est logiquement plus élevé que l’EXR 1600 mais au regard de la différence de puissance, l’écart n’est pas si important : à partir de 154,90 € avec batterie et accessoires. Le poids est en revanche un peu plus élevé, puisque nous avons pesé cette lampe à 110 g (pour 96 g annoncés).

On notera par ailleurs que la gamme compte un troisième modèle particulièrement intéressant, l’EXR 1700 FR (dédiée au VTT, ou l’EXR 1700 plus polyvalente avec une teinte un peu différente), qui veut allier le meilleur des deux lampes testées ici. Un modèle qui paraît idéal pour celles et ceux qui cherchent une seule lampe légère pour tout faire, quitte à sacrifier un peu de puissance sur l’autel de la légèreté.

K-Lamp a fait le choix de batteries déportées, ce qui a l’inconvénient d’ajouter un câble mais permet en revanche d’avoir des lampes très légères et de choisir sa batterie selon ses besoins. K-Lamp travaille principalement avec Samsung dans ce domaine et propose plusieurs capacités. L’EXR 1600 peut être ainsi achetée avec une 3500 mAh, une 5200 mAh, une 7000 mAh ou une 10 500 mAh.

En ce qui nous concerne, K-Lamp nous a envoyé l’EXM 3400 avec une batterie 7000 mAh et l’EXR 1600 avec une batterie 5200 mAh, au même poids mais un peu moins chère et de ce fait plus en phase avec le positionnement de la lampe. L’une comme l’autre sont étanches, de quoi être tranquille s’il se met à pleuvoir, et rangées dans une housse qui permet de les fixer au cadre.

Particularité importante de ces batteries, elles ne sont pas disponibles dans le commerce. Vous pourrez trouver des Samsung 5200 ou 7000 mAh mais d’après K-Lamp, elles n’offriront pas le même niveau de performance. Cela vient de la composition des batteries en elles-mêmes : K-Lamp ne choisit que des cellules de catégorie A, les plus haut de gamme. Les tolérances pour ces éléments sont très faibles, ce qui permet d’obtenir des performances à la fois très homogènes d’une batterie à l’autre et très proches de la capacité annoncée.

Sur le terrain, cela se traduit par une autonomie supérieure à la moyenne (comparée aux batteries de même capacité théorique) et une meilleure durée de vie. La catégorie des ces éléments n’est généralement pas précisé quand on achète une batterie dans le commerce, ce qui explique certains écarts de prix pour des modèles a priori identiques.

Vis-à-vis des modèles que nous avons testé, K-Lamp a modifié les connecteurs qui relient le câble de la batterie et celui de la lampe. De clipsés sur nos batteries (un clip assez dur et franc qui inspire déjà confiance), ils deviennent vissés sur les nouveaux modèles pour sécuriser encore mieux la connexion.

Le montage des lampes se fait par le biais d’une patte type GoPro. Un choix pratique et bien vu, car cette patte est ce qui s’approche le plus d’un « standard » de fixation pour les accessoires de ce type. Certains casques sont par exemple fournis avec un support dédié, adapté spécialement à la forme de la coque.

K-Lamp dispose par ailleurs d’une vaste gamme de socles qui permettent de fixer les lampes presque n’importe où : bandeau pour l’utiliser en frontale (pour du trail ou de la rando par exemple), support « universel » à sangles pour casque de vélo, embases à coller (adhésif double face fourni), support pour cintre et notre petit coup de cœur, le support capot de potence. Certains sont inclus dès le départ avec chaque lampe tandis que d’autres, comme le capot de potence, sont en option.

Autre option intéressante, celle de la télécommande qui permet de changer de mode sans lâcher la main du cintre. C’est pratique, mieux pour la sécurité et ça évite parfois de se faire mal aux doigts, car les boîtiers en aluminium des lampes peuvent atteindre des températures assez élevées.

Enfin, on ne pouvait pas terminer cette partie « présentation » sans mentionner la disponibilité de la marque, particulièrement à l’écoute de nos retours et de nos questions. C’est elle qui a choisi de nous envoyer ces deux modèles, sur la base de l’utilisation que nous avions prévu d’en faire. Le qualificatif de « marque à taille humaine » s’applique parfaitement à K-Lamp et un tel niveau de conseil est rare de nos jours.

Les K-Lamp EXR 1600 et EXM 3400 sur le terrain

Avant de partir sur le terrain, il faut bien penser à charger ses batteries. En effet, elles ne sont pas stockées chargées pour éviter de dégrader leurs performances et une charge est nécessaire avant de les connecter à une lampe pour la première fois.

On commence par la 1600, montée sur le casque (et non sur la potence comme lors de notre séance photo). Son faisceau est d’une couleur assez chaude, légèrement jaune, ce qui donne un rendu assez naturel. K-Lamp nous explique par ailleurs que cela améliore la perception des couleurs et entraîne moins de fatigue oculaire que des lumières plus blanches, un bon point lorsqu’on reste longtemps dehors.

La possibilité de programmer la puissance délivrée par chacun des modes est également intéressante. Forcément, la manipulation prend un peu de temps et est un peu fastidieuse puisqu’il n’y a qu’un seul bouton pour tout gérer mais il n’y a rien de compliqué (merci le manuel clair et simple), il faut juste se poser tranquillement pour le faire.

En ce qui nous concerne, on a programmé un mode au minimum pour les moments où il faut faire un peu de mécanique, lire une carte ou autre sans s’aveugler, un mode à 30 % pour la ville ou les passages sur route ouverte (voir un peu et surtout être vu) et enfin un mode à 100 % pour les sentiers. En montée, c’est presque « trop » mais on apprend vite à faire confiance à l’autonomie des batteries. K-Lamp annonce 2h45 à pleine puissance avec celle de 5200 mAh et plus de 3h30 avec la 7000 mAh donc il n’y a pas lieu d’hésiter, les sorties de plus de 3h sont rares de nuit !

Enfin, on apprécie sa légèreté. Avec le support, il faut compter un surpoids d’une centaine de grammes par rapport au casque seul. Cela peut paraître important mais si elle est bien placée, on ne la sent absolument pas sur la tête.

Au tour maintenant de la 3400. On s’en doutait vu le chiffre sans trop savoir réellement à quoi s’attendre sur le terrain mais elle ridiculise complètement la 1600, pourtant tout à fait utilisable seule. Entre sa lumière un peu plus blanche et la largeur ainsi que la profondeur de son faisceau, l’impression de puissance brute est saisissante.

Sur la première sortie, on a même tellement de puissance qu’on se demande ce qu’on va en faire mais à nouveau, on s’habitue vite, d’autant que l’autonomie est tout aussi folle : plus de 12 h en mode Eco (idéal pour la ville et les routes en montée), plus de 7 h en 1000 lumen, plus de 3h30 en 2200 lumen et encore 1h15 en 3400 lumen, avec la batterie de 7000 mAh.

Avec son autonomie réduite, la dernier niveau est à réserver aux descentes. Lorsqu’on demande autant de puissance à la lampe, la chaleur monte vite à l’intérieur du boîtier et à l’arrêt ou en montée, la protection contre la surchauffe se déclenche très vite, en quelques minutes seulement par temps frais (5-10 °C). Le vent lié à la vitesse de déplacement en descente est donc nécessaire pour refroidir tout ce petit monde.

C’est sur le deuxième mode, à 2200 lumen, que nous avons ainsi passé l’essentiel de notre temps. Bon, à ce niveau le flux lumineux est déjà bien généreux et il n’y a pas à se plaindre d’un quelconque manque de puissance…  Grâce aux trois optiques (2 longues portées sur les côtés et une plus diffusante au centre), le faisceau est à la fois plus profond et plus large que sur la 1600.

Cette lampe nous a par ailleurs permis de nous rendre compte que l’éclairage sur les côtés compte aussi beaucoup dans le confort de pilotage et la sensation de « bien voir » qui permet d’attaquer plus ou moins. Voir la trace, c’est bien mais mieux en percevoir les limites et les abords, même si on n’y prend peu ou pas d’information, a aussi une importance.

Enfin, nous avons poussé les choses jusqu’à rouler avec les deux lampes en même temps : EXM 3400 sur le casque (de manière à profiter des Leds rouges à l’arrière pour la sécurité en ville) avec la télécommande et EXR 1600 sur la potence, sans télécommande. Dans cette configuration, à part rouler en plein jour (même avec toute la puissance du monde, la perception des reliefs est différente la nuit car la lumière ne vient pas d’au-dessus) on ne voit pas ce qui peut se faire de mieux…

Nous parlions d’autonomie annoncée plus haut et en effet, nous reconnaissons volontiers que nous n’avons pas laissé les lampes allumées en statique pendant des heures pour vérifier les valeurs avancées par K-Lamp. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces lampes ne sont pas faites pour, elles ont besoin du vent relatif au déplacement pour se refroidir, surtout sur les niveaux de puissance élevés. Cependant, nous n’avons jamais rencontré de soucis sur le terrain, et ce sans jouer à l’économie (que ce soit en VTT, trail ou randonnée) donc nous sommes prêts à faire confiance à K-Lamp dans ce domaine.

Alors, ces lampes K-Lamp, parfaites ? Presque, car nous leur avons tout de même trouvé un petit défaut. C’est la télécommande qui est en cause : si l’idée est bonne, sa mise en œuvre pourrait être meilleure. D’abord parce que l’interrupteur n’occupe pas toute la surface de la commande et n’est pas toujours évident à trouver avec des gants, et ensuite parce que nous l’avons trouvée un peu lente.

Il y a un minuscule délai entre la pression et le changement de mode au niveau de la lampe mais c’est suffisant pour que, si on appuie deux ou trois fois de manière trop rapprochée, on fasse saturer le mécanisme et rien ne se passe. Heureusement, il s’agit là d’un point de détail, sur une option « de confort » mais loin d’être nécessaire pour utiliser ces lampes.

Verdict

Moins chers et plus puissants que la plupart des lampes de notre comparatif de l’hiver dernier, sans véritable défaut, les produits K-Lamp sont une très belles alternative aux grands du marché, avec en bonus l’avantage de soutenir une marque française. Certes, il faut s’accommoder d’une batterie déportée mais quand on voit les avantages de ce système (poids de la lampe seule, autonomie…), on accepte vite d’avoir un petit câble supplémentaire, d’autant qu’en hiver, ce n’est pas difficile de trouver une veste avec une poche pour ranger la batterie. Pour nous, c’est assurément un coup de cœur et on les recommande chaudement !

K-Lamp EXR 1600

99,90 € (avec batterie 5200 mAh)

70 g(lampe seule, sans batterie ni accessoires)

  • Légèreté
  • Couleur agréable
  • Encombrement réduit
  • Autonomie
  • Rapport qualité - prix
  • Support format GoPro
  • Finition de qualité
  • Télécommande à perfectionner
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

K-Lamp EXM3400

164,90 €

110 g(lampe seule, sans batterie ni accessoires)

  • Puissance
  • Autonomie
  • Support format GoPro
  • Finition de qualité
  • Rapport qualité - prix
  • Led rouge à l'arrière pour être vu
  • Télécommande à perfectionner
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’informations : klampfrance.com

ParLéo Kervran