Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : 9 mois dans son sillage  - Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : retrouvaille dans le maquis

Par Paul Humbert -

  • Tech

Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : 9 mois dans son sillage  - Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : retrouvaille dans le maquis

Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : retrouvailles dans le maquis

Esthétiquement, le Lapierre Overvolt 727i est une réussite. On le distingue de ses concurrents et l’intégration du moteur et de la batterie Shimano est de belle facture. On vous détaillait d’ailleurs les grandes lignes du travail effectué ces derniers mois dans la partie précédente de notre article.

On adore le petit bouton d’allumage rétroéclairé sur le top tube et le poste de pilotage qui offre la même ergonomie qu’un VTT classique : le moteur se commande à l’aide d’un shifter similaire à celui d’un dérailleur avant Shimano, et l’écran de contrôle est identique à celui d’un groupe électrique di2.

Dans la gamme Lapierre, on retrouve cinq modèles disponibles en 29 ou en 27,5 pouces. La gamme de prix est comprise entre 4599€ et 6799€ (et à retrouver sur le site officiel de Lapierre).

Nous grimpons sur le modèle intermédiaire équipé d’un amortisseur Fox DPX2, d’une fourche Fox 36 Float de 160mm de débattement et commercialisé à 5999€.

Shimano s’occupe de la transmission avec un dérailleur XT 11 vitesses et une commande SLX. Le freinage est confié à Sram avec les Guide RE.

On retrouve une flopée de composants Lapierre : poste de pilotage, tige de selle télescopique et même des roues affichant une largeur interne de 35mm.

Des pneus Maxxis Highroller 2 et Rekon+ sont montés, en section 2.8.

Une fois la baie d’Ajaccio traversée, on grimpe sur le vélo. Plutôt court pour un taille L, il reste dans des proportions intéressantes et s’avèrera bien équilibré sur les sentiers une fois en action. Il affiche un reach de 459mm, un angle de direction de 65,5 et des bases de 445mm.

La position de pédalage est agréable, droite, et dans les montées raides, le Lapierre Overvolt réussit le pari d’être agile et équipé de bases plutôt courtes, sans cabrer excessivement en montée. C’est sur ce point que les vélos électriques se distinguent des modèles sans assistance. Des bases trop courtes deviendront vite pénalisantes dans les portions techniques et quand l’assistance sera sollicitée.

Après une mésaventure et quelques portages au sommet d’une montagne enneigée, nous descendons vers la plage par des sentiers moins humides. Les roches sont nombreuses et le vélo électrique s’impose comme la machine idéale pour évoluer dans cette partie de la corse.

S’enchaînent deux journées à franchir, descendre, sauter et rouler, tout simplement, sur le Lapierre Overvolt AMi 727. Dans cette aventure, nous sommes guidés par Nicolas Vouilloz, Vincent Julliot et les locaux de Porto Pollo. On retrouve la machine que nous avions laissée à Valberg mais nous pouvons aller plus loin dans notre ressenti cette fois-ci.

Ce qui ne nous quitte pas, c’est cette sensation de lourdeur sur l’avant de la machine. Si elle n’entache pas réellement le comportement du vélo et que le Lapierre change de cap facilement et en toutes circonstances, on ne peut s’empêcher d’imaginer la même machine avec une batterie moins longue et un dynamisme accru.

Le Lapierre offre une belle rigidité qui nous permet de contrebalancer un poids assez important et de conserver une bonne réactivité aux sollicitations.

Dans les nombreux passages techniques et défoncés, le Lapierre Overvolt AMi 727 reste très sain et facile. Il encaisse sans broncher et ne nous déstabilise pas. La suspension travaille de manière très confortable en lissant le terrain et en allant jusqu’au bout du débattement.

On se sent en sécurité sur la machine et si les pilotes les plus nerveux souhaiteront un petit coup de pouce supplémentaire de la suspension pour relancer le Lapierre et la faire sortir de sa ligne, le comportement général est déjà très bon.

On ressent toutefois le poids de la machine qui vient allonger les freinages et pousser lors des ruptures de pente. Cette sensation n’est pas aidée par un pneu arrière Maxxis Rekon+ qui sort rapidement de son programme.

Au pédalage et dans les portions techniques, on prend petit à petit les mesures de la machine et cette dernière se dévoile pleine de potentiel. Une petit temps d’adaptation est toujours nécessaire au moment de monter sur un vélo électrique et le Lapierre n’est pas une exception. Il se distingue toutefois par sa belle polyvalence.

En montée, vient alors le choix de la gestion des modes du moteur. Chez Bosch, le mode EMtb a su nous convaincre et le mode intermédiaire « trail » chez Shimano est tout aussi intéressant. Nous ne pouvons toutefois pas dire de même des modes « eco » et « boost » qui, dans leur configuration originale, sont inexploitables. Trop faible pour le premier, trop puissant pour le second.

C’est là que la mise à jour Shimano intervient et en quelques clics nous reprogrammons les modes du moteur. Nous poussons le mode intermédiaire « trail » et diminuons au maximum le mode « boost ». Nous nous retrouvons ainsi avec un équilibre parfait pour les sentiers très techniques et exigeants que nous avons rencontrés en Corse. Le passage en « Boost » sur les portions les plus raides est primordial pour espérer franchir l’obstacle mais du grip reste nécessaire ! Le mode trail nous permet alors d’évoluer dans les portions techniques et de garder du dynamisme au moment de franchir les obstacles.

Le fonctionnement de la machine est sublimé par de tout bêtes changements et on apprécie cette possibilité d’évolution sur ce moteur. Il conviendra de l’adapter aux terrains sur lesquels vous évoluez, car, évidemment, l’autonomie du moteur sera affectée.

Après trois journées de chasse au sanglier dans le maquis corse, nous mettons les voiles avec une idée assez précise du sentiment que nous laisse la machine. Le Lapierre Overvolt AMi 727 a su se donner les moyens de ses ambitions. Travaillé pour aller plus « loin » que les autres vélos de la gamme, il a la géométrie, les équipements, le moteur et le look qui lui permettront de séduire. La gamme est large et cet excellent Lapierre devrait se distinguer de ses concurrents. Ce dont nous pourrions rêver, c’est une petite cure pour gagner en légèreté combinée à un soulagement de l’avant du vélo (avec une batterie plus courte ?). Et si cet Overvolt allait piocher quelques idées chez son homologue en carbone présenté il y a deux ans ?

Plus d’infos sur le site de la marque : https://shop.cycles-lapierre.fr/vtt

Photos : Stef Candé/Lapierre, PH.

[summary

ParPaul Humbert

Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : 9 mois dans son sillage  - Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : retrouvaille dans le maquis