Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : 9 mois dans son sillage  - Lapierre Overvolt AMi Shimano : les 27 modifications, du prototype aux magasins

Par Paul Humbert -

  • Tech

Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : 9 mois dans son sillage  - Lapierre Overvolt AMi Shimano : les 27 modifications, du prototype aux magasins

Lapierre Overvolt AMi Shimano : les 27 modifications, du prototype aux magasins

L’été 2017 arrive et une nouvelle génération de batteries et de moteurs commence à pointer le bout de son nez. Le temps des premières expériences passé, les marques essayent désormais d’intégrer un maximum d’éléments du moteur et de la batterie pour ne plus laisser suggérer l’existence d’un moteur sur une machine qui doit ressembler à un VTT on ne peut plus classique. Bosch et Shimano proposent désormais des batteries « intégrables » et le fabricant nippon laisse même la possibilité aux constructeurs de développer leurs propres batteries, en suivant un cahier des charges précis.

Lapierre se jette dans la bataille et présente à la presse, au milieu de l’été, deux vélos à batterie intégrée. Chez les autres marques, les images des modèles à venir commencent à fuiter mais chez Lapierre, on a mis les bouchées doubles pour que les vélos soient disponibles pour des tests. On retrouve donc un modèle dédié aux pratiques « all-mountain » équipé d’un moteur Bosch, et l’autre, le sujet de cet article, équipé d’un moteur Shimano.

Dans le tube inférieur, Lapierre saisit l’opportunité offerte par Shimano et la firme dijonnaise développe sa propre batterie : elle est baptisée « Snake Power » et affiche une capacité de 504Wh. Articulée, elle se glisse dans le cadre par une trappe située sur le haut du tube inférieur.

Le reste de la machine affiche une géométrie ouvrant le champ des possibles et une cinématique « four bar linkage » efficace.

Le reach en taille L est de 459mm, l’angle de direction est de 65,5 degrés et les bases mesurent 445mm en 27,5 pouces. Le débattement affiché est de 160mm pour la version 27,5 pouces et de 140mm pour la déclinaison 29 pouces présentée au même moment.

Photo : Matt Wragg

Sur le terrain de Valberg dans les Alpes-Maritimes, la machine est intéressante. On adore le moteur Shimano et particulièrement son mode intermédiaire, même si l’étagement reste à améliorer et que la mise à jour annoncée au milieu de l’été n’était pas encore intervenue. Le 29 pouces se révèle un peu difficile à appréhender mais plus tard, comme le 27,5 pouces, il se révèlera. En concluant, on ne peut s’empêcher de remarquer le petit retour en arrière réalisé en intégrant une batterie jusqu’en haut du tube inférieur. Quoi qu’il fasse, l’Overvolt AMi conserve ce poids qui pèse sur l’avant du vélo et que l’Overvolt Carbone avait réussi à supprimer.

9 mois plus tard, l’Overvolt AMi est vraiment né. Lapierre nous contacte une nouvelle fois pour partir à la redécouverte de cette machine, mais sur l’île de beauté cette fois-ci. Il neige dans le port de Toulon et la soute du ferry se referme quand la nuit tombe. C’est coincé entre Gilles Lapierre et Nicolas Vouilloz qu’on roule pour la première fois dans le port d’Ajaccio. La neige a effectué la traversée avec nous et elle nous attend de pied ferme, dès notre première montée. Après plusieurs heures passées au guidon de l’Overvolt 727i (dont on vous détaille la prise en main dans la partie suivante), il est temps de faire un point sur ce qui a changé depuis juillet 2017.

Esthétiquement, le vélo est presque identique à la première série que nous avons pu découvrir à Valberg. Les modifications sont toutefois au nombre de 27 et l’Overvolt AMi Shimano entre en magasin.

Il est rare qu’une marque donne un tel accès aux « coulisses » à un média. Sur ce coup, Lapierre a voulu jouer franc jeu et on les remercie. Le Lapierre Overvolt i Shimano a connu 27 modifications entre la sortie de la première série validée (celle que nous avons découvert en juillet) et celle qui arrive en magasins en ce moment. La structure du cadre reste identique, le moule également mais de nombreuses petites choses changent. Une liste exhaustive est sans grand intérêt mais nous pouvons essayer de vous montrer comment une marque « fignole » un cadre de vélo électrique.

Côté visuel, Lapierre améliore l’esthétique de ses soudures et le niveau de finition du cadre : sur la colonne de direction, au niveau du boîtier de pédalier ou encore sur la biellette.

Au niveau du moteur – et c’est la que les modifications sont les plus importantes -, Lapierre a changé la manière dont la batterie vient se caler dans le tube inférieur. L’objectif est de faciliter l’utilisation de cette dernière et de la rendre immobile et silencieuse.

La trappe de fermeture a également été modifiée, elle est désormais en plastique et un joint a été ajouté. Dans le tube inférieur, un tampon en silicone a été ajouté pour absorber les vibrations de la batterie et supprimer le bruit. Avec un petit capot sur le moteur, les câbles ont été rendus invisibles.

Côté mécanique, le tube de selle a également été élargi pour une meilleure résistance.

Et comme tout n’est qu’une histoire de millimètres, les inserts du porte-bidon ont été remontés pour permettre un meilleur accès à l’amortisseur. Les interfaces sont également modifiées pour plus de fiabilité : le bouchon de la prise de charge de la batterie, les empreintes sur les vis en alu, l’aluminium de la vis supérieure de l’amortisseur. Bref, les petits détails qui font une grosse différence après une utilisation intensive de la machine.

On réalise face à la liste que certains éléments du cadres peuvent paraître simples à développer, mais avant d’arriver à une solution pérenne il vaut mieux faire un test, et c’est ce que Lapierre a fait pour ses passages de câbles et de gaines. Les angles vifs sont supprimés dans cette version de production et le routing interne est amélioré.

Viennent ensuite les modifications mineures qui améliorent le passage en production en Asie et/ou les passages aux normes. On note ainsi la modification du processus de cintrage d’un tube, des petits ajouts de plastique ou des changements de vis.

Enfin, côté esthétique, les trous de dégazage lors de la production du cadre sont modifiés et la couleur de certaines vis change. On note également un gain de 35 grammes sur la biellette.

Difficile donc de réaliser tout le travail effectué en quelques mois quand on a ce nouveau Lapierre Overvolt AMi 727 devant les yeux. Quand on sait que lors d’un test, de petits détails peuvent faire la différence au moment du bilan, on apprécie d’avoir connaissance de toutes ces modifications.

Enfin, quand on se tourne vers Gilles Lapierre pour lui demander si la présentation des modèles de pré-production en juillet était, rétrospectivement, une bonne idée, il répond sans hésiter : « Oui, c’était une excellente idée et on recommencera sans hésiter. Les retours des journalistes étaient bons à prendre et nous étions contents de marquer la différence entre nos modèles Bosch et Shimano. Dans le cas du Shimano, si les grandes lignes du cadre étaient figées, il était toujours bon d’avoir la confirmation que nous allions dans la bonne direction.»

Le cadre de l’Overvolt 727i Shimano disséqué, il ne nous restait plus qu’à l’enfourcher pour quelques glissades dans la neige avant de découvrir les sentiers de Porto Pollo.

Découvrez notre prise en main dans la partie suivante, ou grillez-vous un morceau de figatellu au feu de bois. Vous verrez, c’est bon.

Le site de la marque : https://shop.cycles-lapierre.fr/vtt

Photos : Stef Candé/Lapierre, PH.

ParPaul Humbert

Prise en main | Lapierre Overvolt AMi 727 : 9 mois dans son sillage  - Lapierre Overvolt AMi Shimano : les 27 modifications, du prototype aux magasins