Alps Bike Festival : des débuts solides comme un roc

Par Elodie Lantelme -

  • Nature

Alps Bike Festival : des débuts solides comme un roc

Pas évident pour un village de montagne de reprendre à son compte l’organisation d’un événement chapeauté jusque-là par Amaury Sport Organisation (ASO), à la tête notamment du Tour de France. C’est le défi que s’est lancé La Clusaz, avec son Alps Bike Festival, successeur de feu le Roc des Alpes. Un événement davantage axé famille, convivialité et plaisir. Nous l’avons vécu de l’intérieur en participant à la Rando Zic Mountain. Alors ? Let’s rock !

Comme l’épreuve de draisienne ne nous était pas accessible, ce serait ça, la Rando Zic Mountain : 35 km de balade dans les alpages et sur les sentiers haut-savoyards le dimanche à 11h30, 1400 m de positif mais avec quelques remontées mécaniques et surtout, des concerts disséminés çà et là sur le parcours. Avec 336 participants, c’est d’ailleurs l’un des rendez-vous les plus fédérateurs de cette première édition.

Une bonne façon de voir si la mutation s’opérait sans fausse note et si l’harmonie était au rendez-vous. Alexis Bongard, directeur de l’office de tourisme de La Clusaz, nous ouvrirait la route, histoire de vivre la nouveauté de l’intérieur et de faire le point sur ce week-end d’un goût nouveau au pays du reblochon fermier.

Départ en musique, sessions acoustiques, électro, chansons à texte… à chaque ravitaillement aux saveurs locales, un concert différent, qui donne envie de se poser pour profiter pleinement et de prendre le temps d’être en montagne, sur un vélo. On a envie de dire: « What else? »

« Les retours des participants que nous avons sont globalement très positifs, précise Alexis.Les nouveaux rendez-vous, comme l’ABF Games, la montée impossible, les spéciales de l’enduro en mass-start ont été appréciés. Bien sûr, il y a des choses à améliorer, les parcours pour les Kids, leur chronométrage, la signalétique, peut-être moins d’attente entre la fin des spéciales individuelles de l’enduro et la dernière spéciale en mass-start… »

« Nous avons un an pour nous mettre autour de la table et trouver des solutions, note pour sa part Alain Pessey, le nouveau directeur de l’épreuve 100% local. Mais on ne peut être que satisfaits de cette transition. Nous avons une très bonne équipe pour l’organisation, tout s’est bien passé et les retours positifs font très plaisir. Donc nous allons pouvoir le reconduire en gardant ce concept, ce format, mais en le bonifiant grâce à une année d’expérience. »

Alain souhaite que cela permette d’étoffer la montée impossible, de rendre cette épreuve plus fédératrice « pour encore plus de convivialité et de participants ».

Il vise aussi à améliorer les courses enfant : « Nous avons voulu, pour la première fois, les mettre au cœur du village, donc ce n’était pas simple au niveau circulation, nous devons revoir certains points. »

Parmi ceux-ci, la date de l’événement, peut-être. Car en 2019, les vacances débuteront mi-juillet. Or, sous sa forme Roc des Alpes, mi-juin, le rendez-vous vélo était initialement prévu pour lancer la saison estivale dans la station. « Nous ne pouvons donc pas l’organiser un mois avant le début de saison, c’est trop en amont. Nous sommes en train de voir pour le décaler un peu, mais il faut aussi tenir compte des autres événements vélo. Nous statuerons début juillet, car nous devons donner les dates à l’UCI (Union cycliste internationale) et à la FFC (Fédération française de cyclisme) pour les épreuves sportives. »

Le marathon, avec ces 80 km et près de 3000 m de D+, remporté cette année par Gustav Larsson et Rebecca Leaper, restera bien sûr un rendez-vous clé de l’Alps Bike Festival 2019.

« Pour une première, on l’a bien vécue, il n’y a rien à jeter! »

Tout comme les épreuves enfants, la montée impossible, donc, ou le départ en mass-start pour l’une des spéciales de l’enduro, qui seront reconduits. Cette année, le plateau de l’enduro avait d’ailleurs des airs d’Enduro World Series : Damien Oton (vice-vainqueur des EWS 2016), Rémy Absalon (11 Mégavalanche à son palmarès), Thomas Lapeyrie, les frères Trabac, Alexis Chenevier et bien sûr Kilian Bron, le régional de l’étape, ambassadeur de la station, qui a tracé toutes les spéciales.

« Je vais essayer d’être objectif, prévient Kilian. Alors je dirais que pour cette première édition version Alps Bike festival, il faisait beau, et ça, c’est déjà cool ! Les années précédentes, les spéciales étaient trop courtes, on les a donc rallongées, elles sont plus variées aussi, pour mixer des pistes fraîchement shapées sur de la terre meuble, des sections de pédalage où tu pouvais faire la différence, des sentiers naturels. Il y a eu quelques bugs au chronométrage, il nous aurait fallu un peu plus de bénévoles pour améliorer la signalisation, mais en termes de format, les gens ont adoré le mélange spéciales individuelles et mass-start. »

Ce n’est pas Rémy Absalon qui dira le contraire. Venu des Vosges en quasi-voisin, il a amené avec lui Damien Oton : « Damien était venu passer deux semaines à la maison, et comme j’étais déjà venu à La Clusaz sur le Roc des Alpes, que c’est un beau petit village, avec des pistes vraiment cool, je l’ai motivé pour qu’on roule l’enduro le samedi. À l’Enduro du Jura, on a aussi croisé Thomas (Lapeyrie) et on s’est tous retrouvés ici, un beau plateau ! On ne voulait pas se mettre trop de contraintes, histoire d’allier course, ride pour nous et vie de famille. Du coup, ça ne nous a pas gênés d’attendre le départ de la mass-start, parce que comme il y avait vraiment pas mal de temps entre la fin des spéciales individuelles et la mass-start (4 à 5 heures selon les arrivées), on a pu vraiment faire autre chose et profiter entre amis et en famille. Non, pour une première, on l’a bien vécue, il n’y a rien à jeter! »

Un bon week-end de VTT, convivial, sur de beaux tracés, avec des épreuves inédites sympathiques qui côtoient les rendez-vous sportifs. La recette a séduit plus de 2500 participants cette année, elle a de quoi séduire de nouveau l’an prochain.

Photos ©Clément Hudry et EL

www.alpsbikefestival.com

 

 

ParElodie Lantelme