Découverte : tous les chemins mènent à l’allroad

Par Elodie Lantelme -

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Découverte : tous les chemins mènent à l’allroad

Enfin, à ceci près que, comme l’être humain aime bien catégoriser les choses – pour pouvoir bien les ranger et bien les comprendre, chacun chez soi, hein ! – parler de l’allroad n’est finalement pas si simple.

Alors, comme dans une bonne vieille dissert’ de philo au lycée, on pourrait commencer par montrer ce qu’il n’est pas : ce n’est PAS du cyclo-cross (les sorties sont plus longues, plus variées, et malgré leurs ressemblances, les vélos ne sont pas les mêmes). Ce n’est PAS du VTT (ça, ça ne vous aura pas échappé), là encore, les vélos ne sont pas les mêmes et on n’emprunte pas tout à fait les mêmes sentiers. Ce n’est PAS de la route, car on quitte souvent le bitume pour le chemin. Alors c’est quoi ? Peut-être juste un état d’esprit, un retour à la simplicité. On vous le présente en 10 points.

1. On ne se refuse rien

Ni les singletracks joueurs ni les vicinales désertes, pas plus que les passages sous des tunnels à l’étroitesse d’une largeur de guidon à peine ou encore les pistes incendie qui zèbrent les Pyrénées-Orientales et en font une destination allroad de choix. C’est ouvert. D’horizon comme d’esprit. Et ça, ça ne fait jamais de mal ! D’ailleurs, afin de repartir d’une feuille quasi blanche, un nouveau terme est apparu : « allroad », pour supplanter celui de « gravel », évoquant trop la pratique nord-américaine sur de longues pistes de gravette, peu fréquentes en Europe.

L’allroad est porté par une marque française au logo jaune bien connu, qui a sorti une gamme de vêtements éponyme adaptée à ces roulages, mais aussi par les Français de Caminade, qui ont lancé leur nouveau vélo titane justement baptisé « Allroad » en même temps.

Comme l’explique Maxime Brunand, chef produit et développeur chez Mavic : « On a choisi le mot “allroad” parce que ça revient à ouvrir de nouvelles possibilités, de nouvelles routes. Il s’agit d’abord d’être dehors, loin du trafic. » Ce qu’appuie Michel Lethenet, également héraut de Mavic : « On ne sait pas encore où situer l’allroad. Entre la route et le mountain-bike, c’est un peu un nouveau monde, une pratique à la frontière. » Dans notre petit groupe, on trouvait donc autant de routards que de VTTistes.

2. Le temps ne compte pas…

Oubliez les chronos, les pendules, votre KOM de Strava… Le but, c’est de renouer avec un rapport au temps plus serein. De profiter du paysage, d’un barbecue, de parler, d’échanger, sans se soucier de la vitesse moyenne. « L’allroad n’a pas à voir avec la compétition », souligne Maxime Brunand. Il s’agit juste du plaisir d’être en selle, de pédaler, de tailler de la distance, de changer de panorama plus facilement qu’à VTT, sans se priver du côté pilotage ludique de ce dernier. Bref, choisir, c’est renoncer, et avec ce roulage allroad, on a vraiment eu le sentiment de ne se priver de rien.

3. Le temps ne compte pas (bis)…

Oui, on se joue aussi de la météo en allroad. Avec les pneus à crampons, on roule sous les averses… ou pas. Parce qu’on ne s’est même pas privés de rester au sec pour regarder la pluie tomber sur le Canigou au matin, histoire de maximiser le plaisir ensuite de monter en selle sous un temps un peu plus clément.

On a ressorti les cafés, les tartes au sucre locales, on a remis du bois dans le poêle du refuge du Clot de Pomers, un grand mât pyrénéen restauré sur les pentes de la montagne sacrée des Catalans, et on s’est attardés à papoter, pour mieux se connaître, pour se rencontrer. De l’humain au cœur du vélo, what else ?

4. … donc la nuit est un détail…

Morceau de bravoure inoubliable de ce trip : le roulage de nuit, à la lumière des frontales, le long du canal nous ramenant à Ille-sur-Têt. 20 kilomètres à rigoler sous quelques ondées, à improviser, pour faire durer le plaisir de rouler jusqu’au bout, à suivre la petite lampe rouge du vélo devant et à éclairer au mieux le chemin pour ceux qui suivent.

5. … Et le niveau aussi

Moi qui n’ai rien d’un Romain Bardet (euphémisme), je n’ai jamais eu l’impression de jouer les boulets de service, mais en bonne compagnie, toujours, oui.

C’est ce qu’explique Tim Johnson, lui qui a commencé par le VTT avant de passer coureur pro sur la route puis champion du monde de cyclo-cross.

L’allroad, il le perçoit avant tout comme un partage, un échange, un moment où on prend le temps de parler ensemble à chaque pause… qui peuvent être nombreuses : « On peut abriter des niveaux très différents, mais tout le monde s’y amuse et trouve son compte. En fait, on n’attend pas ceux qui vont moins vite, non, on est juste arrêtés et on en profite pour discuter, regarder ce qui nous entoure… C’est une mentalité très différente. » Un état d’esprit assez proche de ce qui a fait le succès de l’enduro : sa convivialité.

6. On s’amuse

Dans la boue qui colle et rend aléatoires les arrivées au pied de longues descentes roulantes, de nuit, sur la pumptrack jouxtant l’atelier Caminade, dans les racines des singles gouleyants, sur les bords des canaux d’irrigation ou encore engluée dans la toute dernière portion dans les champs…

Surtout en compagnie de l’inventif trublion Kilian Bron, tout a été prétexte à s’amuser, à se challenger parce qu’avec des pneus aux sections si fines et en l’absence de suspensions de folie, mieux vaut soigner la trajectoire et le pilotage !

C’est ce qu’apprécie Tim Johnson, dans cette définition européenne de l’allroad : « Les pistes ici sont différentes de celles d’Amérique du Nord. Ça n’a rien à voir avec du gravel qui se pratique essentiellement sur des routes non goudronnées mais toujours très larges et un peu ennuyeuses. Là, on part sur des sentiers, c’est plus cassant, plus technique, mais aussi bien plus fun ! »

7. On boit de l’eau de source…

La définition de l’allroad pourrait tenir dans une bouteille, celle de la petite source à laquelle on remplit nos gourdes juste après notre halte dans les ateliers Caminade. Tout est là, sous la main, pas besoin de s’embarrasser de trucs compliqués.

 8. … mais pas que !

La définition de l’allroad pourrait tenir dans une autre bouteille. Son essence, c’est le plaisir de rouler sous toutes ses formes et sur tous ses revêtements. Donc on ne va pas non plus se priver des autres plaisirs de la vie.

Du coup, emmenée par Sylvain Renouf et Brice Épailly, les fondateurs de Caminade, épicuriens s’il en est, la petite troupe a roulé jusqu’au domaine de Bellavista, pour y découvrir un ambré de 1997, un vin vieilli naturellement dont on garde un souvenir ému, mais aussi le blanc jeune La P’tite Lulu, le Clair de rouge ou encore le rosé Zoé en Claudine. De la poésie dans les verres !

9. On oublie la diététique

Le côté vegan, low calories, tout ça, c’est pas trop le genre de la maison ! Ici encore, un seul objectif : plaisir et convivialité. Geoffroy, la dernière recrue de Caminade qui est aussi loin d’être un manche en cuisine, avait tout préparé : haricots tarbais à la tomate avec boulettes de viande, et l’incontournable barbecue de calçote (mi-oignons mi-poireaux qu’on déguste en les décalottant avant de les tremper dans une sauce à la tomate maison), arrosé de bières locales, ponctué de fromages de chèvre de la ferme d’à côté…

Voilà qui affole la diététique du sport mais qui régale, inversement, les estomacs (enfin, on ne vous dit pas qu’on n’a pas eu un peu de mal à redémarrer après le barbec’ pour partir à l’assaut des contreforts pyrénéens, mais là encore, on s’est reportés au point n°2 et les 90 kilomètres de la journée sont passés crème).

Tout provient de la filière courte. Pour sourcer au plus près. Question d’éthique, de valeurs. Dans la droite ligne de conduite de la marque Caminade avec ses composants de vélo.

10. On découvre le savoir-faire français

Pendant ces deux jours et au gré de ces 150 (160, 170 ? one ne sait plus très bien, on s’est adaptés à la météo, aux envies, et quand on aime, on ne compte pas, pas vrai ?) kilomètres de plaisir, nous avons poussé la porte de l’atelier Caminade. Et découvert leur nouveau bébé, qui rend le titane accessible !

Découvrez l’Allroad titane by Caminade en cliquant sur le lien de la page ci-dessous

ParElodie Lantelme

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