Test : Met Parachute, l’intégral light

Par Christophe Bortels -

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Test : Met Parachute, l’intégral light

Peut-on le qualifier de véritable intégral ? Est-il assez aéré ? La mentonnière fixe est-elle un handicap ? Nous avons testé le Met Parachute, le casque d’enduro le plus convoité du moment. Voici nos impressions… avec une mise à jour 22 mois plus tard à découvrir en toute fin d’article !

( Test publié le 30 octobre 2014 et mis à jour le 31 août 2016, voir au bas de l’article)

La première version du Parachute, apparue il y a plusieurs années déjà, avait fait couler beaucoup d’encre. Mentonnière amovible minimaliste, pas assez de protection en cas de gros crash, look étrange… Il y avait matière à débat ! Pour cette nouvelle mouture, Met a conservé la même philosophie, à savoir un casque très léger et aéré avec mentonnière, mais a entièrement revu sa copie. La différence fondamentale, c’est que contrairement à ce que le design suggère, la mentonnière est fixe. Voilà qui pourrait laisser dubitatif, surtout quand on voit qu’en face la concurrence propose des produits avec mentonnière amovible, à l’instar de Bell avec son Super 2R. On verra plus loin que le choix de Met n’est pourtant pas si handicapant que ça, et que cette « limite » est en partie contournable.

Out of the box

Mais reprenons dans l’ordre… Dès l’ouverture de la boîte, on se rend compte que Met a voulu chouchouter le consommateur et lui en mettre plein les yeux. L’emballage est flashy et super design, le sac de transport est coloré, aéré et légèrement rembourré, alors qu’on retrouve également dans la boîte des mousses de joues plus fins que ceux installés d’origine (ce qui permet de ne proposer que deux tailles de casque, M et L), sans oublier un support de caméra embarquée amovible. Ce dernier prend place dans l’aération supérieure du casque, s’installe à l’aide d’une simple clé Allen et se compose de deux parties : celle à l’intérieur du casque qui accueille un mousse pour ne pas « sentir » la fixation, et celle à l’extérieur qui est en fait une surface plane sur laquelle on peut venir coller quasi n’importe quel support de caméra. Plutôt bien vu ! En fait, tout le casque est à l’image de ce petit accessoire : bien pensé et offrant une qualité exemplaire (aaah cette finition matte !). L’ensemble, malgré un poids de seulement 711 grammes (en taille M), respire le sérieux et la robustesse. Et pour ceux qui s’inquiéteraient de la solidité, on précisera que ce Parachute répond aux normes européennes en matière de casques de vélo, et même à la fameuse norme américaine ASTM F1952 qui valide les casques intégraux pour la descente en compétition !

Parachute-close1Pour autant, il ne s’agit évidemment pas d’un véritable casque de descente, mais bien d’un produit pensé pour l’enduro avant tout. Le Parachute est d’ailleurs homologué et a été utilisé en Enduro World Series cette année par d’illustres pilotes comme Justin Leov et Hannah Barnes (photo ci-dessous). Est-il assez aéré, léger et confortable pour remplacer le combo « casque intégral pour les spéciales/casque de xc pour les liaisons » souvent choisi par les enduristes ? Rien de tel que quelques sorties avec de bonnes montées et des vraies descentes pour se faire une idée.

Le premier contact avec la tête n’est hélas pas idéal, et pour cause… ça coince ! L’ouverture pour passer la tête semble en effet étriquée alors que la taille M correspond pourtant parfaitement à notre tour de tête. Bon, on retire les lunettes, on rentre les oreilles, on pousse un peu et… ça finit par passer ! Alors qu’on pense que le plus dur est fait, on se rend compte que d’autres choses ne vont pas. Il y a un point de pression sur le dessus de la tête, et surtout quelque chose qui gêne autour des oreilles. Il s’agit en fait du rembourrage des « straps » de la fermeture qui passe au-dessus des oreilles, alors qu’il est censé passer en dessous… Une petite remise en place et hop, c’est tout de suite mieux. Et une fois le réglage du serrage de tête à l’aide du système Safe-T Smart 2, c’est même carrément impeccable ! Car oui, il y a une petite molette à l’arrière de la tête qui permet d’ajuster le casque, à une seule main s’il vous plait.

Parachute-BarnesC’est vraiment là qu’on se rend compte que Met est parti d’une base de casque typé XC pour concevoir ce Parachute, ce qui contribue grandement au confort et surtout à la ventilation. Avec le Safe-T, par ailleurs réglable en hauteur sur 3 positions au niveau de l’occipital, pas besoin d’avoir un intérieur entièrement capitonné, comme sur un intégral classique, pour assurer le maintien. Ici, on retrouve donc ce système de serrage qui fait le tour de la tête (avec à l’avant une bande de Gel 02, une exclusivité Met), mais aussi quatre longues et étroites bandes de mousse Coolmax sur le dessus de la tête, et enfin deux cheek pads, les mousses qui garnissent la mentonnière à hauteur des joues. Ces deux pads n’appuient pas vraiment sous les pommettes comme un casque intégral traditionnel, mais plutôt sur les côtés de la mâchoire. Sans être véritablement gênante, cette position apporte malgré tout un feeling un peu spécial quand on ouvre la bouche pour boire ou qu’on mâche quelque chose, et les mousses ont tendance à prendre la barbe à rebrousse-poil, entraînant par moments quelques démangeaisons. Autre petit bémol : le système de boucle « double D + pression », fiable mais franchement pas pratique à utiliser, a fortiori avec des gants, d’autant que les sangles en kevlar fines et légères manquent de rigidité, se plient et sont du coup difficiles à manipuler…

parachute-close-2Avec très peu de points de contact entre le casque et la tête, et les multiples aérations (22 au total !) réparties sur le casque, la mentonnière et la visière (réglable), la ventilation est logiquement excellente. Sur le plat et en côte, on sent vraiment l’air circuler autour de la tête, même sans vent, et en descente c’est carrément royal. Nous n’avons jamais ressenti cette sensation d’avoir la tête qui « bout » sous le casque pendant l’effort, même après avoir poussé le bike quelques fois pour remonter une piste et retravailler un passage technique. Il faut dire que la possibilité de pouvoir desserrer le casque à l’aide de la petite molette du Safe-T contribue aussi beaucoup au confort global lors d’efforts intenses. Attention, il n’y a pas de miracle pour autant, et ce casque n’empêche pas d’avoir chaud. Mais il est nettement plus frais qu’un intégral de descente, et même que le Urge Archi-Enduro, sans être beaucoup plus chaud qu’un Met Parabellum par exemple, le casque trail/enduro sans mentonnière de la marque.

Mentonnière amovible, ou pas?

Ah, nous revoilà donc à cette histoire de mentonnière non-amovible ! Finalement, est-ce un véritable défaut de ce casque ? Une conception 2-en-1 serait certes intéressante pour celui qui ne souhaite avoir qu’un casque chez lui, et garder ou retirer la mentonnière en fonction du type de sortie prévue, mais pour un usage enduro, nous ne sommes pas totalement convaincus de son utilité. Retirer la mentonnière pendant une sortie, c’est bien joli, mais il faut la ranger quelque part, et ce n’est pas le genre de pièce qui se met facilement et rapidement dans la poche d’un sac… Comme ce qui ajoute du contact et de la chaleur, ce n’est finalement que les mousses au niveau de la mâchoire, nous avons trouvé une astuce : il suffit de les retirer du Met Parachute pour se retrouver avec une configuration proche de celle d’un casque de XC et un feeling « sans mentonnière » ! De plus, ces petits mousses, fixés à l’aide de simples boutons-pressions, s’enlèvent sans problème et se rangent vraiment facilement dans une poche… Le maintien sur la tête n’est évidemment plus suffisant pour un usage gravity, mais en liaison c’est tout à fait correct et comparable à un petit casque.

parachute-close-3On terminera sur trois points importants et positifs : le bon dégagement au niveau de la nuque qui évite de venir taper l’arrière du casque avec le sac à dos dans les fortes pentes et sur les sauts, les ouvertures à hauteur des oreilles qui permettent de rester à l’écoute de ce qui se passe autour de soi, et enfin le passant à l’arrière du casque pour maintenir la sangle d’un masque bien en place.

Avec le Parachute, Met offre le meilleur des deux mondes en un seul produit : l’ajustabilité et la ventilation d’un petit casque combinées à la protection d’un intégral, de quoi répondre aux attentes de ceux qui ne veulent emporter qu’un seul casque pour leurs sorties engagées ou courses d’enduro. Le souci du détail est poussé très loin, la finition est exemplaire et les quelques défauts mineurs sont loin de ternir l’excellent bilan global. Un quasi sans-faute !

MET Parachute

199€

711g

  • Confort, ventilation et légèreté
  • Système de serrage
  • Support de caméra
  • Difficile à enfiler
  • Position des cheek pads
  • Boucle peu pratique

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’infos sur le Site officiel


Mise à jour / 31 août 2016

Chez Vojo, quand c’est possible, nous aimons tester les choses le plus longtemps possible, même après publication de notre article, histoire de confirmer nos ressentis ou au contraire de faire apparaître des choses qui nous auraient échappé. Il arrive aussi que des lecteurs nous contactent pour nous faire part de leurs impressions personnelles concernant tel ou tel produit passé entre nos mains.

met-parachute-action

C’est ce que nous avons fait avec ce Met Parachute qui nous a accompagnés depuis 2014 lors d’épreuves d’enduros, de trips à la montagne, de tests vélos et produits, etc. Ces nombreuses heures supplémentaires ont confirmé le bien que nous en pensions, tant au niveau de la légèreté, du confort ou de la ventilation. La remise en place des straps qui se mettent mal après enfilage est devenue un réflexe au fil du temps, seule cette satanée boucle de fermeture nous donne systématiquement du fil à retordre. Esthétiquement, pas grand chose à signaler, la finition matte se marque peu et seuls quelques lettrages s’effacent au fil du temps.

met-parachute-crash

Lors de notre premier test il y a près de deux ans maintenant, nous n’étions pas allés jusqu’à crash-tester volontairement le Parachute. Mais voilà, l’un de nos testeurs, cascadeur dans l’âme, a mis bien malgré lui ce casque à rude épreuve. Non pas une fois, mais à deux reprises ! Le premier crash a eu lieu à haute vitesse, avec un impact violent de 3/4 face sur le casque. Vous pouvez voir le résultat ci-dessus : on constate que la structure a joué son rôle et s’est fendue en absorbant le choc. Le Parachute est bon pour la poubelle mais il a levé les craintes qu’on pouvait a priori avoir au regard de sa légèreté et de sa conception « minimaliste ». Le pilote s’en est quant à lui sorti avec une commotion mais le casque lui a très certainement évité des séquelles bien plus graves…

met-parachute-update-1

Le deuxième crash a consisté en un « face plant » – autrement dit une réception directement sur l’avant de la tête – à vitesse modérée. Le choc a malgré tout été relativement violent. Et ici aussi le Parachute a tenu bon, en particulier la fameuse mentonnière qui était la première à entrer en contact avec le sol. Visuellement, les dégâts au casque sont moins spectaculaires, il faut regarder attentivement pour constater de petites « crevasses » dans la structure. Mais par mesure de précaution, nous n’utiliserons plus le casque qui risquerait de ne pas être efficace à 100% en cas de nouvel impact.

Pour info, Met propose un système de « crash replacement », service qui permet en cas d’accident de racheter le même casque à prix très doux. Nous sommes actuellement en train de tester ce service, mais pour l’instant nous attendons toujours notre nouveau casque, et aucun tarif ne nous a encore été annoncé. Voilà qui pourra faire l’objet d’une nouvelle mise à jour de cet article !

met-parachute-update-2

Enfin, plusieurs lecteurs nous ont rapporté quelques soucis. Pour certains, le confort n’est pas au rendez-vous et des points de pression se font sentir. Il faut donc idéalement, et ce n’est évidemment pas valable que pour le Parachute, pouvoir tester un casque avant de l’acheter. Pour d’autres, c’est un problème de déserrage intempestif qui s’est posé. Il s’est avéré, en comparant le casque concerné avec l’un de nos exemplaires de test, que la molette était trop molle et les crans peu marqués. Un problème que nous n’avons pour notre part jamais constaté sur les quelques Parachute qui sont passés sur nos têtes.

ParChristophe Bortels