Test | Chaussures Shimano MW5 : du chaud pour toutes les bourses

Par Olivier Béart -

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Test | Chaussures Shimano MW5 : du chaud pour toutes les bourses

Véritable référence dans le milieu des chaussures VTT, Shimano a cette année agrandi sa gamme en donnant des petites soeurs aux MW7 apparues l’an dernier. Plus souples et moins chères mais a priori tout aussi chaudes, les nouvelles Shimano MW5 méritaient bien un essai. C’est ce que nous avons fait tout cet hiver, voici notre verdict :

Quand on ne les voit pas côte à côte, il est difficile de différencier les Shimano MW5 de leurs grandes soeurs tant leur look global est proche. En y regardant de plus près, on constate néanmoins quelques différences. Si le système de serrage par lacets de la partie basse du pied est quasiment identique, les MW5 font l’impasse sur la boucle Velcro qui assure un maintien supplémentaire de la cheville. Comme nous le verrons plus loin, ce n’est pas anodin.

Ces lacets sont recouverts d’une membrane qui assure l’étanchéité de l’ensemble. Ici aussi, petite différence entre les MW5 et MW7 puisqu’elle se ferme en deux parties sur le modèle qui nous occupe. A l’intérieur, on trouve une finition de type Polar, y compris au niveau de la semelle.

Les Shimano MW5 font également l’impasse sur la membrane en Gore-Tex pour privilégier le Dryshield, un matériau aux propriétés similaires (étanche à l’eau tout en laissant passer la transpiration) mais propre à Shimano. Au niveau de la finition, on reste par contre sur les mêmes standards d’excellente qualité et il faut souligner la précision des assemblages.

Enfin, la semelle fait l’impasse sur le concept Torbal hérité du haut de gamme enduro pour se contenter d’une base plus classique en nylon renforcé de fibres composites. Par contre, les crampons sont nettement plus marqués sur les Shimano MW5 que sur le MW7… et ce n’est pas plus mal puisque c’était un des points faibles que nous avions identifiés lors de notre test dans le cadre du dossier chaussures hiver. Il n’est cependant pas possible de mettre des pointes en métal sur l’avant contrairement à ce que les petits inserts gris laissent penser. Mais ce n’est, selon nous, pas vraiment indispensable sauf si on veut absolument courir dans les labourés.

Terminons cette présentation statique en signalant qu’elles sont disponibles en taille 38 jusque 48 et que la paire en taille 43 pèse 942g, soit 50g de moins que le haut de gamme. Le prix de vente est également 50€ moins élevé, avec un prix public annoncé de 169,95€ pour les Shimano MW5 (que l’on peut trouver dès 120€ en cherchant un peu).

Chaussures Shimano MW5 : le test terrain

Premier point crucial : le chaussage, qui peut parfois s’avérer un peu complexe sur des chaussures hiver en raison de leur tige haute et du fait qu’elles doivent être bien couvrantes pour jouer leur rôle. Eh bien ici, aucun souci. Les Shimano MW5 comptent sans aucun doute parmi les modèles les plus faciles à enfiler. Les lacets s’ouvrent largement pour bien laisser passer le pied et ils se ferment en une seconde, alors que la partie étanche se place sans hésitation. Bref, ça démarre bien et on se sent directement à l’aise dans ces chaussures. Avec un seul bémol pour certains de nos testeurs (pas tous) qui ont ressenti un petit point dur au niveau de la cheville, à l’intersection entre les deux panneaux en Néoprène.

Si les différences esthétiques entre les Shimano MW5 et MW7 sont minces, une fois sur le vélo elles sautent directement aux yeux et il ne fait aucun doute que le modèle testé ici s’adresse plus à un public de randonneur qu’aux bikers plus sportifs. Les chaussures semblent ici clairement plus larges, surtout sur l’avant du pied. L’avantage est que les orteils sont moins serrés, ce qui renforce l’impression de confort et permet aussi une meilleure circulation sanguine, donc une plus grande sensation de chaleur sans avoir besoin de faire monter les pulsations.

Par contre, le revers de la médaille est que le pied est bien moins maintenu que dans les MW7 qui, il faut le dire, font figure de référence. Comprenons-nous bien : les Shimano MW5 ne tombent pas dans l’excès et le maintien reste très bon, mais la différence avec le haut de gamme est immédiatement perceptible quand on cumule le chausson plus ample et l’absence de boucle de maintien au niveau de la cheville sur le modèle testé ici.

Du côté de l’étanchéité, rien à redire, le Dryshield de Shimano n’a rien à envier au Gore-Tex et la disposition des différentes pièces sur la chaussure permet de garder les pieds au chaud et au sec pendant longtemps. Niveau chaleur, les deux se valent et on les conseillera entre -8/-10 et +7/8°C. Par contre, le Gore-Tex évacue mieux la transpiration que le Dryshield, ce qui fait que les chaussettes sont plus vite humides dans les MW5. Cela peut accentuer la sensation de froid au fil des heures et ceux qui veulent vraiment rouler très longtemps (plus de 2h30/3h) auront intérêt à s’orienter vers les MW7.

Par contre, là où les petites dernières font mieux que leurs ainées, c’est au niveau du grip de la semelle. La sensation à la marche est très bonne dans les deux cas, mais l’accroche dans la boue et les surfaces très humides est meilleure ici que sur le haut de gamme.

Verdict

Moins chères que les MW7 haut de gamme, les chaussures hiver Shimano MW5 n’ont rien d’un modèle au rabais. Elles s’adressent simplement à un public différent, pas plus rebuté par la météo difficile des mois d’hiver mais plus orienté vers le confort (marche/pédalage) et adepte d’un usage typé balade/rando. Si les MW7 sont en quelque sorte des chaussures d’enduro adaptées au temps froid et humide, leurs petites soeurs MW5 sont des modèles hiver plus classiques au très bon rapport qualité/prix, qui conviendront également mieux aux bikers ayant un pied plus large.

Liens utiles : le site web Shimano Lifestyle/GearNotre dossier complet consacré aux chaussures hiver avec 7 modèles testés dont les fameuses MW7

ParOlivier Béart