La chronique de Titouan : de l’euphorie au coup de chaud

Par Olivier Béart -

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La chronique de Titouan : de l’euphorie au coup de chaud

Nous voilà début juin, mes deux premières Coupes du Monde en catégorie élite sont passées et de ce fait les premiers gros rendez-vous de l’année. C’est l’occasion de faire un premier point ensemble et de vous raconter comment cela s’est passé de mon point de vue.

Cette course est vraiment particulière avec des spectateurs par milliers et une ambiance jamais vue ailleurs. Le circuit me plaît, avec des sections techniques, mais reste dur physiquement avec l’enchainement de courtes montées. Les entrainements les jours précédents la course se sont bien déroulés, la confiance était là.

Dimanche 21 mai, le jour de la course est arrivé, je me sentais stressé, comme à chaque première Coupe du Monde, voire même peut-être un peu plus vu mes débuts dans la catégorie reine. J’avais hâte de prendre le départ, l’attente est longue jusqu’à 14H15… Je pars avec le numéro 27 et me fixe comme objectif de remonter un maximum de place. En secret, je veux entrer dans le top 16 pour m’assurer une bonne position de départ pour la deuxième manche. Les sensations sont bonnes mais l’appréhension est présente, je n’ai en effet aucun repère parmi les élites.

Le départ est donné, un concurrent tombe devant moi mais je parviens à l’éviter. Ouf ! L’ambiance pendant la course est irréelle. Dans certaines montées je ne m’entends même plus respirer ! Je dois vraiment rester concentré pour ne pas me disperser et gérer ma course. Mais cette ambiance donne des ailes et nous fait tous nous surpasser.

J’effectue une course de remontée pour terminer à la 7ème position, ce qui est au-delà de mes espérances. Je suis plus que satisfait de ma performance et la joie est d’autant plus présente puisque nous remportons le classement de la meilleure équipe avec le BMC MTB Racing Team.

Ce résultat me motive pour la suite, je vois que je suis au niveau

Je découvre aussi l’engouement du public envers les coureurs avec les signatures d’autographes ou des photos, je n‘étais pas habitué à ça mais c’est plutôt cool ! Ce résultat me motive pour la suite, je vois que je suis au niveau mais je ne m’emballe pas pour la suite je veux prendre chaque course l’une après l’autre.

J’ai fait le choix de ne pas rentrer en France entre les Coupes du Monde de Nove Mesto et d’Albstadt pour éviter la fatigue des transports. Je voyage donc vers l’Allemagne le lundi avec les mécanos de l’équipe. La récupération et les entrainements jusqu’au mercredi se déroulent bien. J’essaie de me sortir de l’euphorie de la course de Nove Mesto et de me concentrer sur celle d’Albstadt sans pour autant me mettre plus de pression, au contraire, maintenant que je sais où je me situe.

Le parcours d’Albstadt est très différent de celui de la semaine précédente, le circuit est extrêmement physique et absolument pas technique. Les reconnaissances se passent bien mais les sensations sur le vélo ne sont pas au rendez-vous… Je ne m’affole pas pour autant et je me dis que tout peut changer d’ici au dimanche.

Je ressens un peu plus d’engouement autour de moi du fait de mon résultat de la semaine dernière mais je ne me mets pas plus de pression. J’ai envie de prendre le départ pour prouver que ma place de Nove Mesto n’était pas un hasard. Je suis préparé à une course très dure physiquement et mentalement. La chaleur intense ne va que compliquer les choses. La sensation du départ en première ligne, de se faire appeler parmi les tous derniers et de passer en gros plan sur la caméra est vraiment top! Je suis vraiment content de vivre cette expérience !

« One minute to the start », « 30 seconds »… Boom, le départ est donné.

Je fais un bon départ mais je sens vite que les sensations ne sont pas présentes. Je perds des places au fil des tours, je m’accroche mentalement, c’est dur car je voulais confirmer ma 7ème place mais je dois me battre avec les moyens du jour.

Je ne lâche rien et parviens à remonter quelques places dans le dernier tour pour finalement aller chercher une 18ème place au mental. Je suis déçu à l’arrivée. Déçu de mes sensations mais pas de mon résultat, car j’ai fait une course relativement pleine tout en restant concentré jusqu’au bout.

Après ces deux semaines intenses, place à quelques jours de repos pour recharger les batteries avant de repartir sur la préparation d’un gros mois de juillet avec les deux Coupes du Monde de Vallnord et de Lenzerheide et le Championnat de France.

Je vous raconterai tout ça dans ma prochaine chronique. A bientôt !

Images : BMC (EgoPromotion, Phil Gale & DR)

ParOlivier Béart