Cannondale Enduro Tour #3 : Saint Dié | La course en VTTAE !

Par Paul Humbert -

  • Sport

Cannondale Enduro Tour #3 : Saint Dié | La course en VTTAE !

Bien installée dans le calendrier du Cannondale Enduro Tour, la manche de Saint-Dié s’est déroulée dans les forêts vosgiennes et sur un terrain à faire rêver tous les VTTistes. Pour cette manche, nous avons fait le choix de mettre un coup de projecteur sur une nouvelle catégorie entrée dans la championnat cette année : les E-Bikes. Récit de l’intérieur. 

À Saint-Dié, 5 spéciales étaient au programme pour 30km et 1300 mètres de dénivelé positif. 

Ivan, notre contributeur d’un jour !

Nous avons choisi de vous raconter la course à travers les yeux d’Ivan, un habitué du championnat qui a basculé cette année dans la nouvelle catégorie réservée aux vélos électriques. Ni top-pilote ni débutant, cet infirmier de profession compte parmi la masse silencieuse des passionnés et il nous délivre aujourd’hui ses sentiments après une belle journée de course : 

« À Saint-Dié comme pendant le reste du championnat, chaque pilote VTTAE avait la liberté soit de rouler avec ses potes en VTT traditionnel au coeur du peloton, soit de rouler avec le groupe “spécial VTTAE” qui partait en queue de peloton. Personnellement, j’ai choisi de partir sur ce 3ème Cannondale Enduro de la saison avec le groupe du « Molsheim Fun Bike », mon club. C’est vraiment ma vision de l’enduro, les pilotes VTTAE restent avec leurs potes et peuvent ainsi partager “en live” leurs moments forts.

La journée commence mal pour Gérald, un jeune de notre club. Il a oublié ses chaussures de VTT et est prêt à abandonner avant même le début de la course. C’est à ce moment là qu’on active le “réseau électrique” pour trouver une paire de pédales plates. Finalement, et avec l’aide de Jérôme Clémentz, Gérald a su trouver son sauveur dans un membre du club VTT de Raon l’Atape qui lui a prêté une paire de pédales. Qu’il soit remercié pour son aide précieuse !

Le problème étant résolu, Hopla, nous voilà partis pour 5 spéciales !

La première liaison d’environ une heure nous met direct au parfum mais les paysages à couper le souffle nous font oublier cette punition. Nous nous retrouvons finalement au sommet d’une crête au départ de la spéciale 1 avec un mélange d’appréhension et d’excitation. Je pars derrière mon pote Raynal qui roule vite. Et surprise, il crève d’entrée jeu ! Une succession de roches nous accueille dès les premiers mètres et suite à la crevaison de Raynal me voilà seul, “dré dans le pentu”, à prier que je reste sur mon VTT Moustache jusqu’à la fin de la spéciale. 

Je termine la spéciale avec les bras tétanisés (8ème/17). Il me reste alors 80% de ma batterie en bas de la SP1 (4 barres sur 5). Pour info, j’ai choisi de faire toutes les liaisons en mode ECO et toutes les spéciales en mode E-MTB qui est, selon moi, le meilleur mode en compétition enduro. 

En résumé, cette 1ère spéciale hyper piégeuse en a surpris plus d’un ! On la retrouve d’ailleurs ici en vidéo avec Florian Grohens (qui a connu quelques déboires mécaniques) : 

[field name=iframe]

Echaudés par cette spéciale 1, nous repartons en liaison pour aller sur la spéciale 2. La chaleur commence doucement à monter. Après 45 minutes de pédalage au soleil, nous nous retrouvons au départ de la spéciale 2. Le repérage à pied des premiers mètres de la spéciale annonce un départ engagé et rempli d’épingles. 

Toutefois, ce départ de la SP2 est connu par les enduristes qui, comme moi, ont déjà fait l’enduro de St-Dié les années précédentes. La confiance revient petit à petit. Le portique de départ passé, je déroule mon pilotage dans la pente et dans les épingles. Humm, le grip est là mais mes trajectoires hasardeuses me font flirter avec les roches déjà vues en spéciale 1. 

On passe ensuite dans un énorme bourbier bien piégeux qui engloutit beaucoup de mes réserves de batterie. Je fais donc le choix de ralentir pour éviter de ruiner mon plaisir et ma batterie au passage. Il me reste 60% de batterie (3 barres sur 5).Pendant les Cannondale Enduro, il y a un must à ne pas rater : les ravitaillements ! On y retrouve boissons fraîche à volonté, oranges, bananes, chocolat, fromage local… Bizarrement, tous les enduristes “maltraités” en SP1 et SP2 ont la banane ! Le plus dur aura été de repartir pour la SP3 par une liaison courte mais super raide. 

Au départ de la SP3, le début à plat en slalomant entre les arbres paraît facile mais c’était pour mieux endormir l’enduriste du dimanche comme moi car une relance dans la pente me casse d’entrée les jambes. Heureusement, mon choix de m’inscrire en VTTAE me permet de gérer l’affaire jusqu’au sommet sans perdre mes poumons. Je m’engage alors sans peine dans la pente. Et Ô miracle, je retrouve le sourire en plongeant mes roues dans la tourbe vosgienne qui donne des appuis sans limite.

Oui je prends un plaisir fou à enchaîner ces virages. A l’arrivée, moi aussi j’ai la banane ! Le ravito gargantuesque a fait son effet. D’ailleurs, on a droit à un second passage sur la liaison juste avant la SP4. Que du bonheur !    

Il me reste 40% de batterie (2 barres sur 5) et je commence à me dire qu’il va falloir quand même économiser en coupant l’assistance en liaison dès que cela est possible. 

Le départ de la SP4 est situé au sommet du Rocher des corbeaux. C’est un départ que je connais pour l’avoir déjà fait les années précédentes. Donc je suis en confiance. Je m’engage dans la pente. Un petit “coup de cul” freine mes ardeurs mais je continue dans un bon rythme. Je termine à nouveau à la 9ème place/17. Le plus dur de la journée est désormais fait. J’ai encore mes 2 barres de batterie (40%). Tout est OK.

La liaison pour la SP5 ne présente pas beaucoup de dénivelé mais elle est longue. Les 4 premières spéciales ont laissé les premiers stigmates sur mon organisme et mes jambes commencent à être lourdes. A mi-chemin de cette liaison, je perds une barre et me retrouve donc avec la dernière barre de ma batterie. Par conséquent, je ralentis et coupe l’assistance sur les parties descendantes et sur le plat. 

Arrivé tranquillement au départ de la SP5, nous sommes rassurés car cette SP5 est très courtes mais nous appréhendons tous les deux relances successives prévues au programme. Nous partons deux par deux comme pour un dual-slalom. Je retrouve alors Gérald, le jeune du club que j’avais aidé le matin à trouver des pédales plates. 

Connaissant sa forme olympique supérieure à la mienne, je le laisse s’élancer devant moi dès les premiers mètres mais j’essaye quand même de le suivre en mode Turbo pour le rattraper. Nous terminons finalement roue dans roue sous l’arche d’arrivée à 2 dixièmes l’un de l’autre. La boucle est bouclée.

Finalement, je termine ce Cannondale Enduro de St Dié avec le sourire, une réserve de batterie à 20%, et finalement à la 9ème place sur 17 VTTAE sans casse mécanique ni chute. Je suis satisfait de ce résultat qui me met en confiance pour ma prochaine course à Loudenvielle pour la clôture de la coupe de France. Globalement, ce fut également une excellente journée pour mon club, le Molsheim Fun Bike ! Vivement la prochaine et dernière manche du Cannondale Enduro Tour à Bussang le 7 octobre 2018 ! »

À l’avant du groupe, et toutes catégories confondues, c’est le local Paul Thiebaut qui s’impose devant Théo Galy et le Belge Olivier Bruwiere. 

Elliot Trabac et Levy Batista complètent le Top 5.

Chez les Dames, Veronika Bruechle s’impose largement devant Oceane Husson et Betti Lysko. 

Chez les masters, Bastien Therry gagne devant Norbert Rapuzzi et un surprenant Olivier Wilhelm. 

En Junior, Lucien Thiebaud (encore un !) s’impose. Chez les cadets, c’est Corenthin Jeanmaire qui gagne. 

Enfin, dans la catégorie E-Bike, c’est Frederic Le Pottier qui remporte la course.

Les résultats complets : www.cannondale-endurotour.com/saint-die/

ParPaul Humbert