Interview | Jerome Clementz : « J’avais envie de changer »

Par Paul Humbert -

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Interview | Jerome Clementz : « J’avais envie de changer »

Champion du Monde en 2013, pilote et personnage incontournable de l’enduro, Jérôme  Clementz annonce que sa saison 2018 ne sera plus faite de courses EWS. Le pilote Cannondale se concentrera sur d’autres projets. Jérôme Clementz marque ainsi, en douceur, un virage avec le sentiment d’avoir accompli quelque chose dans la discipline qu’il a contribué à faire grandir. Nous l’avons retrouvé en Italie pour échanger quelques mots à ce sujet. 

Tout simplement parce que j’avais envie de changer. Je sentais la motivation qui commençait à partir et j’avais l’impression d’avoir réalisé ce qui pouvait se faire de mieux. Je commençais à voir les choses un peu différemment mais je ne suis pas frustré. Même sans gagner ou terminer sur le podium, je suis content quand j’ai donné le meilleur de moi même. Cela vaut même quand je réalise un bon résultat, si je sais que j’aurais pu faire mieux, je suis énervé. J’ai été dans la position où j’allais battre les anciens et aujourd’hui ce sont les jeunes qui me mettent la fessée. Cette décision est bien réfléchie et j’avais même pensé ne pas faire toutes les coupes du Monde cette année. 

Côté performance, pourquoi est-ce qu’il est dur de rester devant ? 

En descente, je suis moins rapide en vitesse pure. Je n’ai plus envie de prendre tous les risques et je n’ai plus le même engagement dans la vitesse et dans la technique. Physiquement, je suis toujours devant dans les spéciales qui pédalent, mais cela se travaille ! L’engagement et la vitesse, c’est dans la tête et il faut avoir une motivation extrême et être prêt à tout pour gagner.

Vers quelles missions vas-tu te tourner ? 

Vers autre chose ! Mon activité première ne sera plus la compétition mais j’aurai d’autres missions. Je vais jouer davantage mon rôle d’ambassadeur et j’aimerais travailler plus sur le développement des produits de mes partenaires. Je participerai à des évènements que les marques organisent. Je m’imagine également gérer une équipe. Je connais le milieu et je pense que je peux apporter mon expérience. Pour tous ces nouveau rôles, c’est maintenant que je dois faire mes preuves ! 

Je vais également continuer à organiser des événements. Le Cannondale Enduro Tour repart pour une nouvelle saison. et j’aimerais me pencher sur d’autres formats d’évènements. Il y a aussi l’envie d’organiser une EWS mais cela n’a pas de sens si c’est fait sans le soutien des communautés locales et des autorités et sans projet derrière. L’Alsace a beaucoup de potentiel et sur le terrain, tracer une EWS ne serait pas beaucoup plus compliqué que pour un Cannondale Enduro Tour. La logistique en revanche demanderait bien plus de travail. Quel est ton meilleur souvenir de cette saison 2017 sur le vélo ? 

Au delà des résultats, je pense que c’était la semaine de la Trans-BC Enduro avec Pauline et un pote. 

Qui t’a impressionné cette année ?

Adrien Dailly qui, pour sa première année élite, en gagne trois. Il y a également Martin Maes et le niveau très relevé. Sam Hill, c’est la grande classe ! Il vient en 2016 pour apprendre, passe ensuite l’hiver à s’entraîner et, combiné à son talent technique, il ne sort pas du top 6. 

ParPaul Humbert