Bérengère Boës en Nouvelle-Zélande: pourquoi j’ai envie d’y retourner

Par Elodie Lantelme -

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Bérengère Boës en Nouvelle-Zélande: pourquoi j’ai envie d’y retourner

Elle était revenue de son bike-trip en Nouvelle-Zélande la larme à l’œil. Dix mois après son retour, Bérengère Boës avait un peu de temps avant de reprendre, entre autres, le suivi des Enduro World Series pour Vojomag.com. Et comme il lui restait des photos et des bons plans néozélandais à partager…

 

Des heures et des heures que je réfléchis à la manière dont je dois écrire cet autre (et tardif) article sur la Nouvelle-Zélande (retrouvez le premier ici). À chaque fois, j’arrive au même constat : trop de choses à dire, tout ne rentrera pas. En plus, ça fait un bail que je suis rentrée. C’était en avril 2017. Mais je m’en souviens encore, tellement ces deux îles sont merveilleuses, et tellement la culture locale m’a envoûtée.

Pour le pays en lui-même !

Alors, la Nouvelle-Zélande est loin, très loin de l’Europe, et c’est d’ailleurs pour ça qu’on l’apprécie quand on y arrive. Les villes ? Vraiment très peu. Comptez Auckland, Wellington, et ensuite vous tombez vite dans des proportions raisonnables où il est facile de découvrir la ville en parcourant quelques kilomètres à pied (ou à vélo, évidemment) !

Les autoroutes ? Idem, très peu ! Aux alentours des grandes villes, et encore, ça n’a rien de comparable avec l’Europe. Du coup, faire 200-300 kilomètres devient vite une mission, spécialement sur l’île du Sud, où les routes sont plus montagneuses, donc plus sinueuses.

Pour les paysages

Verts, uniques, magiques ! Honnêtement, le film Le Seigneur des Anneaux n’a rien inventé ou embelli, ces paysages sont bien réels, et la nature de la NZ est d’une richesse sans fin. Tous ces kilomètres de verdure, sans habitation, sont complètement époustouflants. Sans parler des levers et couchers de soleil !

Pour la nourriture

Oubliez les classiques, pensez nouveau, jouez avec les couleurs, les épices et les formes ! Avec mon ami John, nous ne sommes pas vraiment allés manger au restaurant (le prix est souvent bien plus élevé le soir pour le même plat le midi). En revanche, nous avons abusé des coffee-shops pour les petits dej’ et les repas du midi !

Pour ce qui est du café, c’est un peu l’opposé du style italien : on troque le petit espresso bien serré pour le flat white, qui est devenu ma nouvelle obsession. Pour ceux qui ne connaissent pas ce type de café, ça consiste en deux shots de café et du lait chaud versé d’une manière artistique.

« Ici, le métier de barista est très honoré et réputé, ce qui fait plaisir à voir. »

Je vous recommande donc de découvrir ce genre d’endroit, il y en a dans toutes les villes. Il est de coutume d’y retrouver ses amis pour un petit-déjeuner et en ce qui concerne le choix des plats, c’est juste merveilleux : salé ou sucré, ‘healthy’ ou non, il y en a pour tous et vous en ressortez avec l’énergie qu’il faut pour la journée !

Pour les activités

Vous avez le choix ! J’ai eu la chance de visiter des tas de merveilleux endroits qui donnent son authenticité à la Nouvelle-Zélande : la côte ouest de l’île du Sud, ses lacs et ses glaciers tout aussi attirants les uns que les autres.

Excursions à pied, en kayak où vous rencontrez des otaries en pleine sieste, bref, vous ne serez jamais à court d’idées ni de surprises en mode touriste, promis !

Pour les trails VTT !

Oh ‘mamma mia’, je n’en reviens toujours pas ! Il faut croire que savoir construire des trails fait partie des gènes néo-zéalandais ; je ne compte plus les merveilleux singletracks roulés au guidon de mon Juliana ! Je le redis, avec l’application Trailforks, il est vraiment facile de se repérer et de dénicher les derniers bijoux. C’est vraiment tenu à jour et ça permet d’être autonome !

Alors, ces quelques lignes vous ont donné envie de prendre votre billet ? Rien que d’en parler, je me demande ce que je fais encore chez moi ! Pour ceux qui auraient la chance d’y partir un jour ou d’y être déjà, je vous liste mes plus belles sorties avec un rapide descriptif. Il n’y a pas d’ordre de préférence là-dedans, la liste est loin d’être exhaustive, mais elle donne un bon aperçu. Pour ce qui est des photos, vous verrez qu’il y en a plus à la montée qu’à la descente ! Vous ne m’en voudrez pas, dès que la pente s’inversait, le seul objectif était de savourer chaque instant !

Autour de Nelson

Commençons par Nelson, la ville où nous sommes restés plus de deux mois. Nous avions choisi de nous poser un peu là-bas car d’une part, c’est une ville très agréable, à échelle humaine, qui offre toutes sortes de commodités (hummm, les bons coffee-shops !) et, d’autre part, nos amis Anka et Sven Martin habitent à quelques kilomètres.

Côté logement, nous avions choisi un bon plan « woofing » (hébergement contre services), avec, au programme, entretien du jardin des proprios, et nous avions le droit de séjourner dans une magnifique petite cabane paumée un peu sur les hauteurs. La NZ regorge de bons plans comme ça, alors n’hésitez pas à chercher, à en parler autour de vous, et vous augmenterez vos chances de trouver un petit coin de paradis !

Question riding, les conseils d’Anka et Sven ont été précieux ! Sachez d’abord que pour pouvoir rouler les sentiers shapés par le club local de Nelson, vous devez payer une cotisation de $45 (27€), valable pour toute la saison (voici le lien pour valider l’inscription).

La particularité de cet endroit c’est que tout se fait à la pédale, sans navettes, pour encore plus de mérite ! Alors c’est sûr, parfois c’est raide, c’est dur, les jambes et le cœur vous supplient d’arrêter, mais les yeux en redemandent tellement les endroits sont magnifiques. Du coup, vous continuez et terminez rouge comme une tomate! Mes préférés ? ‘629’, ‘Peaking Ridge’, ‘McTrackface’, ‘Putakari’ et ‘Keyboard Warrior’ ! Un peu plus loin, il y a ‘Involution’, qui vous permettra de parfaire votre aisance dans les épingles ! Mais n’hésitez pas à explorer davantage, ils valent tous le coup d’être roulés au moins une fois ! L’avantage, c’est que vous avez souvent une belle vue sur la côte, qui vous émerveilla à chaque fois !

À Nydia Track

Nous restons au nord de l’île du Sud et là, attention les yeux, attention les racines ! Ne vous fiez pas aux apparences, il ne s’agit effectivement « que » de 25 km, mais comptez entre 4 et 7 heures pour le faire ! Déjà, vous avez plus de 2200 mètres d’altitude à monter (pour autant de descente, je vous rassure), et les trois principales côtes sont toutes truffées de singletracks assez ‘trialisants’. D’où une cadence peu élevée alors allez-y en bonne forme, conseil d’ami, et évitez les jours de pluie, conseil des locaux. Voilà pour la partie « soyez responsables ». Pour le reste, tout est magnifique ! Prenez le temps de regarder vos trajectoires et aussi les paysages (pas en même temps, hein !) et vous en oublierez l’effort !

Pour un peu de douceur, je vous conseille une halte à mi-chemin à On the track lodge, qui vous permettra de vous restaurer/hydrater. Si l’envie vous prend, vous pouvez même y passer la nuit, histoire d’effectuer le trip en deux jours afin de profiter un peu plus de ce cadre fantastique. C’est d’ailleurs de cette manière que je le ferai si jamais j’ai la chance d’y retourner. Côté logistique, sachez que le départ (Duncan Bay) et l’arrivée (Kaiuma) sont assez éloignés. Si vous êtes à plusieurs, organisez-vous entre vous pour laisser une voiture à l’arrivée – c’est ce que nous avions pu faire –, ou sinon, une compagnie vous propose de vous conduire monnayant $80 (47 euros) !

À Kaiteriteri

À une heure de Nelson, il y a ce ‘Trail Center’ super ludique : Kaitereteri. Vous y trouverez une trentaine de sentiers, tous plaisants, avec, en prime, une vue sur l’océan d’un turquoise exquis! D’ailleurs, là-bas, c’est un peu la Côte d’Azur et, tout comme la Côte d’Azur, mieux vaut éviter les jours fériés et les vacances, sous peine d’être noyé dans la masse ! En revanche, ne vous attendez pas à des pistes engagées, il y a du bleu et du vert, mais ces trails sont très agréables pour tourner les jambes et profiter de votre séjour en toute simplicité ! Si l’envie vous prend de terminer la journée par un bon burger, allez au Fat Tui, à Marahau, quelques kilomètres plus loin ! Là, ce sont les papilles qui parlent !

Au Wairoa Gorge Bike Park

Ce bike-park privé se situe à 45 minutes de Nelson. Il a été construit pour un milliardaire qui a dépensé ses sous dans un chouette domaine d’activité qui est, vous l’avez compris, le VTT ! Plusieurs personnes y travaillent à plein temps (pour la création et l’entretien des pistes, etc.) et pour la première fois, en 2017, ils ont ouvert plusieurs journées au public. J’ai eu la chance d’y aller et d’y retourner pour une journée vidéoshoot que réalisait mon ami John Parkin. On s’y sent ultra-privilégié, vous avez des plus de 60 trails (oui, vous avez bien lu !) typés bleu au flow sensationnel jusqu’à la noire terrifiante, mais tout aussi belle. Si vous êtes curieux, allez jeter un coup d’œil sur Trailfork.

Bref, c’était un honneur d’avoir pu rouler sur ces sentiers car c’est un peu le Disneyland des vététistes ! Si vous êtes intéressé pour vous inscrire une journée, il faut passer via le club VTT de Nelson. Si mes souvenirs sont bons, la journée est réservée à 20 personnes, puisque les remontées sont effectuées par un seul véhicule ! Toutes les informations sont ici.

À Waka Marina

Wow, alors ici, accrochez-vous ! C’est pour rouler ce trail que j’ai eu la chance de faire mon premier ‘heli bike’ car j’accompagnais mon ami et Sven Martin sur un shooting. Moi, taper l’incruste ? Non, je n’oserais pas!… En tout cas, je n’ai pas été déçue du voyage ! Une fois dans l’hélicoptère, on se sent vraiment le roi (la reine) du monde, et c’est tout simplement époustouflant. Vue sur la mer de nuages, qu’est-ce qu’on est petit tout là-haut ! Une fois que vous avez récupérez votre vélo et que vous plongez dans la forêt, vous vous croyez sur une autre planète ! De la mousse de partout, de la lumière qui ressort juste comme il faut, c’est limite féerique ! On croirait presque à un montage pour un autre film de Peter Jackson (encore lui !).

Le sentier ? Sans fin. Les virages sont tout aussi exquis les uns que les autres, et le sourire ne s’enlève pas de votre visage ! J’en ai presque oublié qu’il y avait plusieurs côtes et un portage au milieu – bon, je vous l’accorde, la montée en hélicoptère a carrément simplifié la chose !

La fin est un peu plus physique, avec un sentier à flanc de montagne assez vallonné qui fait arriver jusqu’au parking de départ. Pour les intéressés, je sais qu’il est possible de monter au sommet avec plusieurs heures de portage et que l’option refuge à mi-chemin est souvent choisie par ceux qui s’y aventurent.

Sur Queen Charlotte Track

Changement de genre. On s’aventure sur un sentier d’abord tracé pour les piétons, mais qui a également été ouvert, quelques années après, aux vététistes ! Ici, vous êtes bien au nord de l’île du Sud, vous y voyez un tas de petites îles, et les paysages sont d’un reposant intense ! Afin de rouler le Queen Charlotte Track, nous avons opté pour une virée en deux jours, sacs à dos et repas du midi avec nous. La première journée consistait à rallier le point de départ du chemin via la route ! Alors nous avons laissé la voiture à Anakiwa et nous nous sommes partis sur le bitume pour plus de 55km en bord de mer !

Je crois que je n’ai jamais autant apprécié rouler sur l’asphalte tellement les paysages étaient fabuleux ! Très peu de voitures, très peu d’habitations (ce qui est étrangement étonnant, compte tenu de la beauté du paysage), on se serait cru, une fois de plus, dans le sud de la France tout en étant seul au monde, le pied !

Trois heures plus tard, nous nous sommes retrouvés à Camp Bay Campsite pour y passer la nuit (si vous réservez assez tôt, vous trouverez certainement quelque chose à prix correct, sinon, attention c’est assez cher). Après une bonne nuit réparatrice, nous voilà prêts à découvrir le Queen Charlotte Track !

Alors là, c’est bluffant ! Vous voyez toujours la côte, toujours les autres petites îles alentour mais de beaucoup plus haut, ce qui rend le tout encore plus somptueux ! Autant le trail n’a rien de fou ‘vététistement parlant’, autant il faut vous aventurer par là-bas juste pour le bonheur des yeux ! Selon Strava, le retour était de 45km/1470 D+, que nous avons effectués en plus de 4h ! Alors oui, c’est une autre longue journée sur le vélo, mais ça en vaut la peine !

À Queenstown

La magie de Queenstown ! C’est certainement la destination la plus prisée des vététistes, et il y a de quoi ! Le décor est à couper le souffle ! Je me rappelle avoir ressenti un mixte de l’Écosse (sous le soleil, bien sûr) et de la Colombie Britannique ! Vous avez de belles montagnes, sans un arbre, et sur la montagne d’à côté, d’énormes forêts de sapins. Le tout entouré de lacs tellement clairs que l’envie de vous y baigner vous vien naturellement !

Alors, évidemment, il faut aller sur le bike-park pour en explorer tous les sentiers ! Il y a aussi les classiques ‘Salmon Run’ et ‘Pitchblack’ qui se font à la pédale depuis le haut de la télécabine mais, croyez-moi, ça vaut le détour ! Et il n’y a pas que ça ! À quelques kilomètres du centre-ville, un trail center (baptisé ‘7 Mile’), abrite un tas de sentiers vraiment bien shapés, avec ou sans sauts. Il est très facile d’y passer plusieurs heures. Je le recommande à ceux qui souhaitent s’éloigner de la foule et pédaler un peu !

Enfin, ce qui m’a le plus marquée reste la virée jusqu’à Coronet Peak, à quelques kilomètres du centre de Queenstown. C’est d’ailleurs la plus grande station de ski des environs. Une fois au sommet, le paysage est incroyable… l’un des préférés de mon trip ! Imaginez : seulement des dizaines et des dizaines de kilomètres de nature, sans une habitation. Une merveille ! Depuis là-haut, vous avez deux choix : redescendre par le trail ‘Coronet’ (nous sommes montés et descendus par-là) et enchaîner sur celui de ‘Rude Rock’, qui a déjà été filmé une multitude de fois !

« Alors ici, je sais que je me répète, mais c’était de la crème ! Imaginez un trail aussi ludique que fun, où chacun selon son niveau peut prendre son pied ?! L’extase ! »

Autre choix : descendre sur Arrowtown et revenir en navette ou bien en voiture, si une fois de plus, vous vous êtes organisés entre potes. Je n’ai pas eu l’occasion de tester cette version, mais je n’en ai entendu que du bien !

À Alexandra

J’enchaîne avec cet endroit, à 1h10 de Queenstown. Ce sont mes amies Claire Hassenfratz et Déborah Motsch qui m’avaient conseillé de m’y arrêter, et je comprends pourquoi. Vous changez complètement de décor (oui, encore) et ça vaut le détour (oui, encore) ! C’est (très) sec, très rocheux, mais tellement unique ! Nous n’avons pas fait un gros tour à vélo une fois sur place, mais il paraît que le potentiel est plus grand. Plusieurs tracés entourent la ville mais, apparemment, ils empruntent des terrains privés, donc renseignez-vous auprès du bike-shop local.

À Craigie Burn

Oups, me serais-je perdue perdue, chef ?! Craigieburn est une station de ski spécialisée dans le hors-piste. Son objectif ? Vous faire profiter de la montagne et, surtout, la préserver ! Elle se situe à 1h30 (110km) de Christchurch. Sur place, on trouve peu d’infrastructures, juste un tire-fesses, quelques maisons, et c’est tout. Alors imaginez cette station durant l’été ! C’est déserté, et l’ambiance est étonnante ! D’ailleurs, équipez-vous correctement avant (nourriture, eau), car il n’y a rien sur place… Ce qui rend l’excursion encore plus unique !

« Grosse journée, mais c’est comme les repas chez ma mère, la qualité et la quantité étaient là ! »

Pour notre sortie, nous avions défini une boucle à l’avance. Seulement, les trails étaient tellement tentants qu’on s’est retrouvés à faire 50km et 1875m de dénivelé positif en quasiment 5 heures ! Grosse journée, mais c’est comme les repas chez ma mère, la qualité et la quantité étaient là ! Pour ceux qui souhaitent s’y rendre, voici la liste des trails que nous avons suivis : ‘The Edge’, ‘Luge’, ‘Cuckoo Creek’, ‘Cockayne Alley’, ‘Hogs Back’. Bon à savoir, le départ et l’arrivée ne se trouvent pas au même endroit. Alors si vous n’êtes venus qu’avec une voiture, le mieux est de la laisser à Castle Hill Village et de commencer par 8 km sur la route. Je vous dis ça car croyez-moi, après une longue journée comme celle-ci, c’est un bonheur d’arriver en roue libre jusqu’à votre caisse !

Oh là, me voilà déjà à plus de 2000 mots pour vous décrire mon périple ! Et ce ne sera effectivement jamais assez comparé à ma fascination pour ce pays! D’ailleurs, d’autres endroits sur lesquels je ne me suis pas étendue méritent le détour : Wellington, Wanaka, Christchurch – où nos virées d’une ou deux journées ont été à l’image du reste : du pur régal. J’invite donc les fans de VTT à s’y rendre et à y prendre le temps de goûter à toutes les belles spécificités du pays, qu’elles soient culturelles, sportives ou alimentaires (moi, gourmande ? Non, à peine…). Je dis souvent que c’est « un pays loin de tout et loin de tous les soucis » tellement la gentillesse, la spontanéité des gens ainsi que la beauté de la nature est sensationnelle.

Je me permets aussi de préciser que parcourir autant de kilomètres à VTT permet de découvrir des espaces non surpeuplés de touristes et tout aussi magnifiques que ceux indiqués dans les guides de voyage. Alors, si un jour, vous avez l’opportunité d’y aller, n’hésitez surtout pas ! Moi, en tout cas, je rêve déjà d’y retourner, et vous avez certainement compris pourquoi !

Allez, tiens, je craque, je vais regarder le prix des billets pour voir ce que ça donne…

Texte et photos : Bérengère Boës

ParElodie Lantelme